Maroc et Hongrie : un partenariat commercial de 5,3 milliards de dirhams à explorer
Le Forum économique Maroc-Hongrie, qui s’est déroulé le 30 octobre 2024, a réuni des acteurs économiques des deux nations dans le but de promouvoir des partenariats stratégiques. Avec des échanges commerciaux ayant atteint 6,8 milliards de dirhams en 2023, cet événement a mis en lumière les opportunités de coopération dans divers secteurs, renforçant ainsi les liens bilatéraux entre les deux pays.
Le 30 octobre 2024, le Forum économique Maroc-Hongrie, organisé par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) en collaboration avec l’Agence hongroise de promotion des exportations (HEPA), a réuni des entrepreneurs et des représentants d’organisations des deux pays. Cet événement visait à renforcer les partenariats existants et à explorer de nouvelles opportunités de coopération économique. Des entreprises hongroises ont été accueillies par leurs homologues marocains, témoignant de l’intérêt croissant pour le développement des échanges commerciaux et des investissements.
Dans son mot d’ouverture, Chakib Alj, président de la CGEM, a exprimé sa satisfaction face à la présence d’une génération de leaders économiques locaux et hongrois issus de divers secteurs tels que l’industrie, l’agroalimentaire, les cosmétiques, les technologies de l’information et de la communication, ainsi que la gestion des ressources en eau. Son discours a mis en avant l’enthousiasme et la détermination des participants, reflet d’un engagement commun envers l’innovation, la durabilité et les bénéfices mutuels. Il a rappelé les liens historiques entre le Maroc et la Hongrie, soulignant que ces relations ont été enrichies par un dialogue régulier et sincère, ouvrant la voie à une coopération plus profonde.
Chakib Alj a également partagé des chiffres clés pour illustrer le potentiel de ces relations. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint environ 6,8 milliards de dirhams (soit environ 700 millions de dollars) en 2023. Toutefois, il a précisé que ces chiffres ne représentent qu’une infime partie de ce que les deux nations peuvent accomplir ensemble. En favorisant des échanges commerciaux ciblés et en encourageant les investissements entre les entreprises marocaines et hongroises, des opportunités sans précédent peuvent être débloquées. Il a noté que l’investissement est le moteur qui stimule le commerce et accélère la croissance. Les domaines d’intérêt mutuel sont vastes et variés, avec des aspirations communes dans des secteurs tels que l’industrie, le tourisme, les énergies renouvelables, la technologie et l’innovation.
Au cours des 23 dernières années, l’industrie nationale marocaine a connu une croissance remarquable. Le Maroc a établi des bases solides dans des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique, le textile et la pharmacie, qui sont désormais des piliers de l’économie nationale. Alj a mentionné avec fierté que le Maroc est devenu le premier partenaire commercial de la Hongrie en Afrique. Le pays se positionne comme un leader de la production automobile en Afrique, avec une capacité de production dépassant les 700 000 véhicules par an, visant le million d’ici l’année prochaine. Avec un taux d’intégration locale de 65 %, ce sont plus de 10 milliards d’euros d’exportations par million dans l’industrie automobile qui sont générés. Le Maroc est également fier d’être le premier pôle industriel aéronautique en Afrique, avec un taux d’intégration locale d’environ 42 % et plus de 2 milliards d’euros de revenus d’exportation, affichant une croissance annuelle moyenne de 20 %.
Soutenu par un écosystème solide qui répond à la fois au marché de masse et aux initiatives de libre reproduction, l’agriculture et l’agroalimentaire représentent également un secteur d’intérêt pour le Maroc, en raison de ses diverses ressources agricoles. Le pays offre un terrain fertile pour les collaborations entre Hongrois et Marocains. Ensemble, ils peuvent relever des défis tels que la gestion des ressources en eau, notamment en raison des conditions de sécheresse auxquelles ils sont confrontés, tout en améliorant les capacités de transformation pour répondre aux besoins du marché et explorer de nouvelles opportunités.
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Le tourisme est un autre secteur clé où les relations peuvent être renforcées. Le royaume, avec son riche patrimoine culturel et naturel, a enregistré environ 13 millions de visiteurs en 2023, ce qui en fait une destination très prisée. Aux côtés de la Hongrie, leader européen dans le domaine du tourisme, les deux pays peuvent mettre en avant leurs offres et attirer encore plus de visiteurs. De plus, des gains en matière d’investissement et de co-investissement, notamment dans les secteurs de l’infrastructure et de l’énergie, s’annoncent prometteurs. Sous la direction visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a fait du développement des énergies renouvelables une priorité. L’objectif est ambitieux : atteindre une part de 52 % d’énergie renouvelable dans l’Indice national d’électricité d’ici 2030. Une synergie immense peut être exploitée entre la technologie hongroise, son expertise en énergies renouvelables, et l’expertise marocaine dans les domaines de l’énergie solaire et éolienne. L’initiative récente du Maroc sur l’hydrogène vert présente également des opportunités tout au long de la chaîne de valeur, de la production d’électricité renouvelable à la transformation de l’hydrogène vert en produits dérivés. Alj a ainsi invité chaleureusement les entreprises hongroises à explorer et à saisir ces opportunités.
Partenariats stratégiques : Le Maroc et la Hongrie en route vers une coopération économique renforcée
En termes d’infrastructures, le Maroc a entrepris des investissements transformateurs au cours des deux dernières décennies. Le pays a élargi son réseau autoroutier à 1 800 kilomètres, développé le premier train à grande vitesse d’Afrique – qui sera doublé d’ici l’année prochaine – et renforcé le complexe portuaire de Tanger-Med, désormais parmi les meilleurs au monde. Alors que le Maroc se prépare à accueillir la Coupe du Monde 2030, il capitalisera sur ces réussites, créant ainsi encore plus d’opportunités prometteuses dans divers secteurs pour que les opérateurs hongrois puissent les explorer aux côtés de leurs homologues marocains.
Pour la secrétaire d’État adjointe pour les relations économiques extérieures de la Hongrie, Katalin Bihari, ce forum ne concerne pas seulement le renforcement des partenariats existants, mais aussi l’exploration de nouvelles voies pour la diversification commerciale. Elle a exprimé sa gratitude envers la CGEM pour l’organisation de cette réunion, et a souligné que la présence d’entreprises hongroises témoigne de l’intérêt mutuel croissant entre les entreprises des deux pays. Elle a également mis l’accent sur l’importance des 55 réunions B2B qui sont prévues pour explorer de nouvelles opportunités. Au total, 11 entreprises hongroises et deux organisations étaient présentes, ainsi que 43 entreprises marocaines intéressées par des partenariats. Bihari a noté que pour les entreprises hongroises cherchant à étendre leur portée sur le marché africain, le Maroc représente un potentiel hub régional pour les exportations et les investissements, en particulier vers le marché nord-américain en pleine expansion.
Elle a également mentionné la cinquième édition de la commission économique conjointe à Rabat, qui offre l’opportunité d’examiner divers domaines d’intérêt politique, tout en soulignant que la coopération entre les entreprises est essentielle pour diversifier le commerce et faciliter les échanges. Le Maroc, en devenant le premier partenaire commercial de la Hongrie en Afrique l’année dernière, a franchi un jalon important, une base sur laquelle les deux nations peuvent bâtir leur avenir économique.
De son côté, Youssef Alaoui, président du Conseil d’Affaires Maroc–Hongrie, a également souligné l’importance de cet événement pour renforcer la coopération économique. Il a rappelé que l’échange commercial entre les deux pays a atteint environ 6,8 milliards de dirhams en 2023, soulignant qu’il ne représente qu’une petite partie du potentiel immense à exploiter. Il a mis en avant l’investissement comme moteur clé de la croissance durable et du commerce bilatéral, en précisant que les intérêts communs s’étendent à plusieurs secteurs, notamment l’industrie, le tourisme, les énergies renouvelables et l’innovation.
Alaoui a également souligné que le Maroc est le premier producteur automobile d’Afrique et que ses plans ambitieux pour le secteur automobile, tout comme sa position en tant que premier hub aérospatial d’Afrique, illustrent les atouts de sa main-d’œuvre qualifiée et son climat d’affaires favorable. De plus, il a insisté sur l’importance de la gestion des ressources en eau, un défi majeur, et a appelé à une collaboration accrue dans ce domaine.
De son côté, le co-président du Conseil d’Affaires Maroc–Hongrie, Viktor Dombi, a exprimé sa conviction que leur travail commun pourrait contribuer au développement des relations commerciales entre les deux nations. Il a encouragé les participants à saisir les opportunités offertes par le marché, notant que la coopération entre les entreprises doit être équilibrée et bénéfique pour les deux parties.
Enfin, la directrice de la coopération et des partenariats à l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), Assia Ben Saad, a mis en avant l’importance de promouvoir le Maroc comme destination d’investissement et de production. Elle a souligné que le Maroc, grâce à ses projets d’envergure et à sa stabilité politique, est devenu un leader régional et continental, offrant des conditions idéales pour les investissements. Elle a présenté les atouts du Maroc, notamment son environnement sécurisé, ses infrastructures de classe mondiale, et son capital humain jeune et diversifié, affirmant que le pays est résolument tourné vers l’avenir, engagé dans une vision à long terme du développement économique.