Le Maroc et l’Ethiopie offrent un « énorme » potentiel de coopération
Le Maroc et l’Ethiopie offrent un « énorme » potentiel de coopération qui couvre nombre de domaines notamment l’agriculture et l’agro-alimentaire, ont affirmé, lundi à Addis-Abeba, les participants à un forum d’Affaires réunissant des représentants d’Institutions publiques et d’entreprises marocaines et éthiopiennes.
Les deux pays disposent d’un « énorme potentiel de coopération notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-alimentaire », ont souligné les différents intervenants, rappelant que le Maroc et l’Ethiopie avaient conclu, l’année dernière, un mémorandum d’entente » ambitieux » en matière agricole, lequel ne manquera pas de booster divers segments agricoles en Ethiopie et, par ricochet, rendre ce secteur vital, qui participe à hauteur de 39 pc du PIB et emploie 80 % de la population active, plus productif et encore plus attrayant.
Dans son allocution à l’ouverture du Forum, M. Mehdi Larhrib, directeur de la promotion des exportations et du développement (EACCE, Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations, relevant du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des Eaux et forêts) a fait savoir que quelques treize entreprises marocaines opérants dans divers secteurs de l’agriculture, de l’Agro-industrie et de la pêche participe à ce forum d’Affaires qui ne manquera pas de renforcer la coopération bilatérale et les échanges commerciaux entre les deux pays.
Près de 300 rendez-vous BtoB sont prévus durant les deux jours de ce forum d’Affaires (11-12 décembre), a-t-il souligné.
Pour sa part, la partie éthiopienne n’a pas manqué de souligner que le commerce entre les deux pays s’est développé de manière significative durant la période 2007-2016 avec une balance commerciale à la faveur du Maroc, précisant que les importations éthiopiennes en valeur se sont chiffrées à 810,4 millions de dollars alors que les exportations à destination du Royaume n’ont atteint que 8,3 millions de dollars.
Dans son intervention au nom de la Chambre éthiopienne de Commerce et des Associations sectorielles (ECCSA), M. Addisu Tekle a fait savoir que la grande part des exportations de marchandises de l’Ethiopie vers le Maroc porte sur les produits agricoles, notamment les légumineuses, le café et le gingembre qui comptent pour 90 pc des exportations durant les dix dernières années. Les importations éthiopiennes concernent en particulier les fertilisants, les produits chimiques, le carburant, les conducteurs électriques, les appareils de transmission, l’huile de table et les conserves de poissons.
Le Conseiller du président de l’ECCSA a par ailleurs rappelé que les accords conclus entre le Maroc et l’Ethiopie lors de la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en novembre 2016 à Addis-Abeba sont à même de consolider le partenariat entre les deux pays dans divers domaines, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire et de la pêche.
Pour rappel, le secteur agricole est un pilier de l’économie éthiopienne en progression de 7% par an depuis il y a 10 ans. Les terres agricoles représentent 36 % du territoire éthiopien. Moins de 0,5 % de ces terres sont irriguées.
Ainsi, 95 % de la production agricole éthiopienne provient de petites exploitations. 40 % des exploitations familiales opèrent sur une surface inférieure à 0,5 ha et 64 % sur une surface inférieure à 1 hectare.
La plus importante et la plus lucrative des productions agricoles en Ethiopie est le café, qui compte pour près d’un tiers des exportations et emploie environ 15 millions de personnes. Avec ses 10 % de part de marché, l’Éthiopie est le 5-ème producteur mondial de café et le 1er producteur africain.
L’Etat éthiopien a fait du soutien des petites exploitations une priorité du développement économique. Les efforts du premier plan quinquennal 2010-2014 (GTP I) ont permis au secteur de bénéficier d’une croissance annuelle de 6,6 % (inflation incluse). Le nouveau plan quinquennal (GTP II) 2015-2020 a pour objectif d’accélérer la croissance agricole tout en respectant l’environnement, de rendre l’agriculture plus productive, et d’augmenter les capacités des femmes et de la jeunesse.