Maroc : Quand la digitalisation a le vent en poupe
Clairement identifiée comme la 4ème révolution industrielle, la digitalisation des économies à travers le monde est aujourd’hui le principal moteur de développement humain. Créatrice d’opportunités économiques et sociales majeures, elle a drastiquement transformé le paysage économique et financier national. Conscient de ces défis, le Maroc a mis en place plusieurs programmes visant à soutenir le développement digital au niveau national mais également continental.
La crise sanitaire, apparue début 2020, a incontestablement accéléré la mise en place de nouveaux modes de vie et de consommation. Cela a eu pour effet direct de renforcer le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), en agissant sur les entreprises, les banques ou les services publics. On constate une nette hausse de la dématérialisation des services, ainsi que de plus en plus de solutions technologiques déployées pour satisfaire les consommateurs.
Des chiffres époustouflants en sortie de crise
Les derniers chiffres de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) confirment cette tendance, avec l’explosion du marché de l’internet de plus de 18 % pour le réseau fixe et de près de 10 % pour le réseau mobile. Cette modification des modes de consommations donne au NTIC un nouveau souffle et renforce l’activité du secteur.
L’ascension fulgurante des valeurs technologiques cotées à la Bourse de Casablanca depuis 2020 en est la parfaite illustration : M2M (+19,5 %), Disway (+102,8 %) et Microdata (+12,2 %). L’entreprise Intelcia a quant à elle vu ses variations atteindre 85 %, en lançant sur le marché francophone une nouvelle méthode basée sur l’intelligence artificielle pour accompagner les entreprises lors de leur transition digitale. Ce qui est d’autant plus édifiant, c’est que ces chiffres auraient pu être bien meilleurs si la crise des semi-conducteurs n’avait pas bouleversé les chaînes de productions et d’approvisionnement.
Une transformation continue de l’ensemble des acteurs économiques
Le développement du paiement en ligne, de la Data et du Cloud ont, si ce n’est provoquer mais, en tout cas fortement accélérer, la transformation digitale des entreprises et des organisations. En améliorant la rentabilité en microfinance et en favorisant la baisse des charges de structure et de fonctionnement, les différents acteurs ne pouvaient que profiter de cette révolution et créer de nouveaux modèles de production et de commercialisation.
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Il a rapidement été question d’automatiser des tâches complexes et de bénéficier d’avantages concurrentiels, en apportant de nouvelles solutions technologiques. Pour les entreprises, il s’agissait de ne pas rater le coche et de bénéficier de la croissance optimale et des nouvelles perspectives qu’offre ce modèle.
La dématérialisation des services a également profité au secteur administratif avec la transformation numérique de la quasi-totalité des services publics. Au cœur du projet sociétal de 2018 à 2021, ces mesures ont permis de renforcer la confiance des citoyens dans les organismes de l’État, mais également d’en faciliter l’accès et de permettre une meilleure traçabilité. Le succès de ces nouvelles mesures est si grand qu’en 2021, la DGI déclare que 86 % des recettes brutes (hors TSAV) de la collecte des impôts ont été télépayées, soit 130 millions de Dhs en 7 millions d’opérations.
La digitalisation du secteur bancaire a également été très rapide avec la multiplication d’agences en ligne en parallèle des agences physiques. Correspondant aux nouvelles réglementations internationales et poussée par la digitalisation du paiement, ces initiatives ont été largement soutenues par Bank Al-Maghrib.
Une perspective d’expansion africaine
En développant son dispositif digital, le Maroc compte également se positionner en tant que leader africain dans le domaine. Aujourd’hui à la troisième place après l’Afrique du Sud et l’Egypte, sa volonté est d’accompagner les différents pays africains dans cette voie. L’organisation en mai 2023 du prochain forum One Africa consacrée au digital et au NTIC à Marrakech, en sera un rendez-vous important.
Si la transition digitale du Maroc est très largement enclenchée, de nouveaux défis attendent le secteur. En continuant à renforcer l’inclusion sociale, notamment rurale, par la technologie, la priorité est maintenant donnée à la cybersécurité, nouvelle priorité de l’action de l’État et du secteur privé.