Le Maroc, un rempart contre les menaces sécuritaires en provenance du Sahel
Grâce à sa stabilité, le Maroc se positionne en bouclier contre les menaces sécuritaires en provenance de la région du Sahel et du Sahara vers l’Europe de l’ouest, a estimé samedi Moussaoui Ajlaoui, professeur à l’Institut des recherches africaines de Rabat.
Lors d’un colloque sur « Les risques sécuritaires au Sahel et leurs retombées sur l’Afrique du Nord et la région méditerranéenne« , le chercheur a expliqué que le Royaume est aujourd’hui considéré comme un modèle de paix et de stabilité dans une région confrontée aux conflits et à l’insécurité. La double crise politique et économico-financière qui mine le régime algérien, a-t-il relevé, a poussé bon nombre de jeunes à quitter les camps de Tindouf, devenant des proies faciles aux groupes extrémistes et leurs idées obscurantistes.
Évoquant l’expérience marocaine dans la lutte contre l’extrémisme violent, M. Ajlaoui a affirmé qu’elle repose sur une approche intégrée basée notamment sur la réforme du champ religieux. Ce chantier initié en 2003 concerne l’encadrement de la pratique religieuse et des mosquées, sans oublier l’organisation du domaine des fatwas qui relève des compétences du Conseil supérieur des oulémas, a-t-il expliqué. Dans ce même contexte, l’expert a fait observer que la lutte contre l’extrémisme revêt également des dimensions sociale et économique à travers la réalisation de dizaines de terrains sportifs de proximité et des complexes socio-économiques pour l’encadrement des jeunes.
Cette expérience multidisciplinaire a été saluée par plusieurs pays du monde, a-t-il dit, appelant l’Italie à collaborer davantage avec le Royaume en matière de prévention des menaces terroristes. Il a en outre exhorté les pays européens à mettre en place un cadre juridique permettant aux communautés musulmanes d’exercer pleinement leur liberté religieuse, sans atteindre les lois régissant la vie publique du pays d’accueil.
Concernant la propagation d’idées extrémistes parmi des membres des communautés musulmanes en Europe, le chercheur a souligné que les groupes radicaux focalisent leur propagande sur des individus socialement vulnérables et confrontés à des problèmes d’intégration. De l’avis de M. Ajlaoui, la lutte contre une telle situation ne doit pas se limiter à une réponse sécuritaire, mais exige l’adoption d’une approche globale et participative impliquant les différents intervenants.