Le Maroc soucieux de faire de l’éducation et la technologie des leviers essentiels pour l’édification d’une société et d’une économie du savoir
Le Maroc a veillé à faire de l’éducation et la technologie deux leviers essentiels pour l’édification d’une société et d’une économie du savoir, a souligné, lundi à Astana, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
Le Maroc a pris plusieurs mesures nécessaires pour renforcer et développer son système national de la recherche scientifique et de l’innovation, afin d’en faire un levier de développement durable, notamment à travers l’augmentation du budget alloué à la recherche scientifique qui a doublé pour atteindre 0,8% du Produit intérieur brut (PIB) avec l’ambition de le porter à 1,5% et de diversifier ses ressources, a indiqué M. Bourita qui s’exprimait lors du 1er Sommet islamique des sciences et de la technologie, qui se tient les 10 et 11 septembre dans la capitale kazakhe, à l’initiative de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Ces mesures, a-t-il poursuivi, portent également sur la modernisation des infrastructures de la recherche scientifique (laboratoires et centres) dans le cadre du partenariat international, le renforcement de l’usage commun des outils et équipements relatifs à la recherche scientifique des différents secteurs et établissements concernés ainsi que le réseautage des universités marocaines avec leurs homologues étrangères, outre l’encouragement de la formation à travers la recherche dans le cadre des centres d’études doctorales, et la consolidation de la valorisation des résultats de la recherche scientifique et de l’innovation par le biais de la création des « cités de l’innovation » au sein de plusieurs universités.
M. Bourita a par ailleurs précisé que le diagnostic objectif de l’état des sciences et de la technologie dans les pays membres de l’OCI fait ressortir un grand écart en la matière entre la majorité des pays musulmans et les pays développés, appelant le monde musulman à rattraper son retard en matière de progrès scientifique dans les domaines ayant des incidences bénéfiques sur leurs peuples, particulièrement en ce qui concerne l’agriculture, la sécurité alimentaire, la santé, l’énergie, les changements climatiques et les nouvelles technologies.
Afin d’encourager la science, la recherche et la technologie dans le monde musulman, le ministre a proposé d’engager une réflexion sur le développement de la recherche scientifique et d’établir un programme de mobilité des étudiants et chercheurs baptisé « Ibn Sina », qui sera financé par un Fonds portant le nom du grand savant et philosophe musulman.
M. Bourita a dans ce sens proposé la création d’un espace ouvert sans visa pour les experts et les scientifiques musulmans dans le but de faciliter les procédures et la mobilité entre les pays musulmans, ainsi que d’inciter les chercheurs et scientifiques musulmans opérant dans des centres de recherche internationaux à transférer leurs expertises et connaissances à ces pays.
Tout en plaidant pour la mise en place d’un système éducatif pour les prochaines générations qui dépasse l’opération « d’accumulation et de transfert de connaissances », basé sur l’encouragement de l’esprit d’innovation, de création et d’interactivité, le ministre marocain a estimé que le sommet d’Astana constitue un jalon important pour la mobilisation des gouvernements et des décideurs dans les pays membres afin d’assurer une participation efficiente à la réalisation du développement socio-économique, en tirant pleinement profit de la science et de la technologie.
M. Bourita qui représente SM le Roi Mohammed VI à ce sommet, conduit une délégation composée de MM. Khalid Samadi, secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et Abdeljalil Saubry, ambassadeur du Maroc à Astana.
Environ 57 chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OCI, ainsi que 80 délégations de pays observateurs et d’organisations internationales participent à ce sommet qui a été précédé d’une réunion samedi des ministres des Sciences et de la technologie des États membres.
La tenue de ce sommet qui vise à développer la coopération entre les pays de l’OCI dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’innovation et de la modernisation, intervient en application de la résolution de la douzième session du sommet de la Conférence islamique, tenu au Caire les 6 et 7 février 2013.
Le sommet s’assigne pour objectif d’identifier les priorités, les buts et objectifs pour l’avancement et la promotion de la science, de la technologie et l’innovation dans les États membres de l’OCI. Il ouvrira aussi la voie à l’édification de l’avenir de la science et de la technologie, réaffirmera l’engagement du leadership en matière de science et de technologie au plus haut niveau et identifiera les priorités, objectifs et actions recommandées pour les pays musulmans dans le domaine de la science et de la technologie pour la prochaine décennie.