La 4G, nouveau fer de lance du groupe historique Maroc Telecom, leadership national et mission africaine
L’examen de passage pour les trois opérateurs nationaux des télécoms, sanctionnant la première phase dans leur compétition pour bénéficier de la licence 4G de téléphonie, a été marqué par l’offre de 500 millions de dirhams supplémentaires de Maroc Telecom pour obtenir la licence B, soit 1 milliard de dirhams. Chacun des trois opérateurs du pays, Maroc Telecom, Inwi et Méditel a été déclaré par l’ANRT attributaire provisoire d’une des trois licences dites «Licence A», «Licence B» ou «Licence C». Le prix global de cette prestation concurrentielle imposé par l’ANRT s’élevait à 2 milliards de dirhams, dans le cadre de l’appel d’offres lancé par le régulateur le 17 novembre dernier. Meditel a mis sur la table 500.437 millions et Inwi 503 millions
de dirhams. La différence des montants est en soi un signe, autrement dit une volonté pour l’opérateur historique de se différencier, en misant un montant qui crée la surprise et suscite des commentaires divers. En plus de ces montants, les trois opérateurs «se sont engagés à contribuer aux frais de réaménagement du spectre des fréquences à hauteur de 860,4
millions de dirhams». Plusieurs critères d’évaluation des candidats ont été retenus par l’ANRT qui a publié un communiqué après l’ouverture des prix le mercredi 18 mars, indiquant que «les engagements pris, en termes de couverture au terme des cinq premières années des licences, sont supérieurs au minimum exigé dans le cadre de l’appel à concurrence». Et l’ANRT de préciser que «les indicateurs de qualité de service proposés sont alignés sur les meilleures pratiques
internationales».
Et que «la vision du marché et le business plan proposés par les soumissionnaires au développement du marché du haut et très haut débit mobile au Maroc», ont occupé une place significative dans le cadre des engagements affirmés des trois opérateurs. Maintenant que les trois opérateurs se lancent dans la commercialisation de leurs produits, bardés de critères de qualité, la tentation est grande de se poser la question suivante : pourquoi Maroc Telecom a-t-il déboursé 500 millions de dirhams de plus que les autres ? Quel objectif l’opérateur historique poursuit-il ? C’est peu dire que la réponse va de soi : le président du Directoire de Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune, n’a jamais caché son ambition d’être, outre l’opérateur historique, le premier à investir et à réformer. À tous les niveaux, il met en oeuvre une vision qui se veut pionnière en termes de rénovation technologique, d’offres de produits, de méthodes de travail, de responsabilité sociale, de contribution fiscale, de tarification et de prix. Quant à l’ouverture internationale, notamment en Afrique, Maroc Telecom est assurément depuis une année en avance et renoue avec la croissance, en dépit d’un relatif recul en 2013.
Le résultat net a enregistré une progression de 5,6% en 2014, à 5,85 milliards de dirhams, en comparaison avec 2013. Ces chiffres s’inscrivent dans une base de comparaison favorable «provenant de la comptabilisation en 2013 d’une charge exceptionnelle liée au règlement d’un litige fiscal».
L’EBITDA (résultat opérationnel avant amortissements) se situe à 15,69 milliards de dirhams, en baisse de 3,2%, précisent les
dirigeants du groupe. Un recul dû à une baisse de 5,9% de l’EBITDA au Maroc, néanmoins compensée par une hausse de 5,3% au niveau international, notamment africain. La marge d’EBITDA a perdu 2,9 points à 53,8%, pour un chiffre d’affaires de 29,14 milliards de dirhams qui enregistre une progression de 2,1% avec une croissance de 11,3% à l’international et une baisse limitée de 0,8% au Maroc. Maroc Telecom compte aujourd’hui plus de 40 millions d’abonnés, soit une hausse de 8,2%. Cette performance s’explique par les opérations effectuées à l’étranger, notamment en Afrique après le rachat de plusieurs filiales en 2014 du groupe émirati Etisalat. Maroc Telecom totalise désormais 20 millions de clients hors du Maroc, soit une croissance
de 17% en un an.