Maroc-UE: l’accord de pêche paraphé après un consensus
Le paraphe de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE) consacre un processus de sept rounds de négociations qui se sont déroulées dans des conditions normales, empreintes de consensus entre les deux parties, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de la cérémonie de paraphe de cet accord, en présence du ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Aziz Akhannouch, Bourita a souligné que “le paraphe de l’accord de pêche Maroc-UE est le couronnement d’un processus de négociations, qui ont duré environ trois mois et qui se sont déroulées en sept rounds à Bruxelles et à Rabat, dans des conditions normales, empreintes de consensus entre le Maroc et l’UE”.
Bourita a ajouté que ce paraphe concrétise la réalisation de trois objectifs, dont le premier vise à renforcer le partenariat entre le Maroc et l’UE dans le domaine de la pêche maritime, un partenariat qui remonte à plus de 30 ans et qui repose sur plusieurs accords, conclus auparavant. Le deuxième objectif, a-t-il expliqué, “est de répondre aux manœuvres et aux tentatives visant à perturber ce partenariat ainsi qu’aux interrogations qui remettent en cause l’inclusion dans cet accord du Sahara marocain”, notant que “la réponse est claire, étant donné que l’article 1 de cet accord stipule que la zone de pêche s’étend du parallèle 35 jusqu’au parallèle 22, à savoir du Cap Spartel dans le nord du Maroc jusqu’au Cap Blanc dans le sud”.
Cet article prévoit également que la zone de pêche comprend les eaux de la région du Sahara, a poursuivi le ministre, soulignant que “le Maroc ne peut, en aucun cas, ratifier un accord qui ne couvre pas toutes les parties de son territoire”.
Le troisième objectif de cet accord, a affirmé Bourita, est de renforcer le secteur de la pêche maritime, notamment dans les zones sud et les zones concernées par ledit accord, à travers la création d’emplois, le soutien du secteur au niveau local et la contribution au développement socio-économique. Cet accord vise aussi à garantir la durabilité des produits halieutiques dans la région, à travers un nombre de mécanismes permettant de lutter contre la surexploitation des ressources halieutiques dans cette zone, a-t-il dit.
Bourita a souligné qu’après le paraphe de l’accord de pêche Maroc-UE, “le processus demeure long”, précisant que l’accord doit être ensuite soumis à la procédure législative aussi bien au niveau marocain qu’européen, ce qui “nécessite la même mobilisation et la même action, avec le même esprit de consensus et la même démarche positive”, ayant caractérisé les négociations.
Le ministre a indiqué que “cette mobilisation, qui était diplomatique jusqu’à maintenant, doit être également politique”, appelant les acteurs politiques à accompagner les prochaines étapes. Le nouvel accord précise entre autres les zones de pêche et les conditions d’accès pour la flotte européenne, à travers la définition précise de zones de pêche et de zones de gestions selon les catégories de flottes et d’espèces cibles.
Ainsi, selon les modalités prévues dans cet accord nouvelle génération, le niveau des débarquements obligatoires et les catégories de pêche restent inchangées par rapport à l’ancien protocole avec un nombre de navires atteignant les 128. Cet accord permettra par ailleurs une augmentation de la contrepartie financière, qui passera d’une moyenne annuelle de 40,0 M€ à 52,2 M€ (+30%).