Maroc/UE: l’ASMEX pour l’accélération et la modernisation des échanges commerciaux
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne (UE) devraient « s’accélérer et se moderniser » davantage afin de servir les intérêts communs des deux parties, a souligné, lundi, le président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi El Idrissi.
Intervenant lors d’un webinaire sur « Le statut des échanges commerciaux entre l’UE et le Maroc », M. Sentissi El Idrissi a fait savoir que « la crise du Covid-19 qui a bouleversé les chaînes de valeurs mondiales est une occasion importante pour accélérer et moderniser le cadre des relations entre les deux parties en sortant du schéma classique de libre-échange et surtout libérer le potentiel économique et commercial et l’exploiter afin d’asseoir les nouvelles stratégies de partenariat basés sur des intérêts communs, de manière à renforcer la compétitivité sur d’autres marchés« .
Le président de l’ASMEX, qui a rappelé que l’UE constitue le premier partenaire commercial et économique du Maroc et que sur les 66% des échanges commerciaux bilatéraux, l’Espagne s’accapare 62% de celles-ci, a affirmé que tous les pays de l’UE devraient se renforcer à travers la mise en place d’axes de co-développement, notamment en Afrique, en profitant de la position géostratégique du Royaume.
Selon M. Sentissi, les mouvements de relocalisation et la transition vers de nouvelles sources d’énergies pour bâtir une économie verte et séculaire, sont autant de sujets qui peuvent constituer les bases de ce nouveau partenariat stratégique.
C’est dans ce sens qu’il a relevé que la nouvelle reconfiguration des chaînes de valeurs, va constituer sans nul doute une opportunité formidable pour rapprocher les bases de sourcing aux entreprises européennes, notant qu’avec sa proximité de l’UE, le Maroc pourrait jouer un rôle crucial en tant que nouvelle base de sourcing.
Et de soutenir: « Les cartes mondiales du business sont en profonde mutation et les opérateurs économiques sont amenés à se positionner sur de nouveaux produits, à forte valeur ajoutée, qui créent la croissance et qui ont un meilleur positionnement sur les marchés internationaux ».
Pour sa part, Edwin Sluismans, président de la chambre de commerce Belgo-luxembourgeoise, a relevé que le potentiel que représente les sociétés exportatrices en Europe est indubitablement important, faisant savoir que la relocalisation et la colocalisation sont désormais des « faits réels ».
« Aujourd’hui, le raccourcissement des chaines logistiques est certainement un avantage pour le Royaume, mais il faut absolument que nos sociétés puissent parler d’égal à égal avec d’autres sociétés européennes qui sont avantagées, dans la mesure où ils sont déjà implantés en Europe » a-t-il dit. Dans le même sillage, Jan Vandenberghe, chef de section commerce à la délégation de l’Union européenne au Maroc, a souligné qu’en termes de commerce, l’UE est le plus grand investisseur au Royaume, faisant remarquer qu’il existe une grande convergence d’objectifs stratégiques en matière des chaînes de valeurs de numérisation.
Il a, à cet effet, rappelé que la commission européenne a représenté récemment une nouvelle stratégie commerciale dans laquelle elle rappelle son offre visant à moderniser la relation commerciale entre les deux parties. « Nous avons souligné que nous sommes prêts a reprendre les discussions quant à l’avancement de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), mais aussi quant à la remontée des chaines de valeurs et les barrières non réglementaires ».
M. Vandenberghe a en outre noté que le souhait de l’UE serait d’avoir une meilleure organisation réglementaire et faire en sorte à ce que les échanges commerciaux peuvent se faire de façon facile et fluide des deux cotés, tout en précisant qu’il est impératif d’être conscient des besoins des entreprises des deux cotés et d’être apte à assister celles-ci à travers une « approche bottom-up » dite ascendante.
Organisé à l’initiative de l’ASMEX en partenariat avec la chambre de commerce Belgo-luxembourgeoise, ce séminaire vise à accompagner les exportateurs vers une meilleure intégration économique de leurs produits et services au sein de l’espace européen.
( Avec MAP )