Maroc-Union européenne : quand l’utopisme cède le pas au pragmatisme

Le Parlement européen a adopté, mercredi 16 janvier 2019, le nouvel accord agricole entre le Maroc et l’UE à la majorité absolue des voix. Il indique que les privilèges accordés aux produits marocains entrant sur les marchés européens seront également accordés, sans discrimination et dans les mêmes conditions, aux produits provenant des provinces du Sahara. L’accord sur la libéralisation du commerce des produits agricoles bruts et transformés, du poisson et des produits de la mer en provenance du Maroc, a reçu le soutien initial de 444 législateurs contre 167, avec 68 abstentions.

Le Parlement a également voté contre une proposition demandant la présentation de l’accord agricole à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Le vote sur cette question s’est terminé avec 210 voix pour, 414 voix contre et 48 abstentions. Quant à une autre résolution sur le caractère obligatoire de l’accord, celle-ci a recueilli 442 voix contre 172, tandis que 65 se sont abstenues. Ce vote a porté un coup sévère aux partisans de la sécession des provinces sahariennes du Royaume.

Il a également fermé la porte à toute confusion provenant de l’accord précédent, lorsque le Polisario avait contesté la légalité de son application aux provinces sahraouies devant la CJUE.

C’est plus qu’un accord, c’est une base solide

Le ministère des Affaires étrangères du Maroc a publié une déclaration dans laquelle il se déclare satisfait des accords entre le Maroc et l’Union européenne. Le ministère a déclaré que les accords signés entre l’UE et le Maroc confirment « que tout accord couvrant le Sahara marocain ne peut être négocié et signé que par le Royaume du Maroc dans le cadre de l’exercice de sa pleine souveraineté sur cette partie de son territoire ».
Commentant l’adoption de cet accord, Nasser Bourita a précisé que le vote « à la majorité absolue marque l’aboutissement d’un long processus de négociations techniques, de consultations politiques et de validations juridiques entre le Maroc et l’UE ».

« Ce qu’il faut dire, c’est que ça n’a pas été de tout repos », souligne le chef de la diplomatie marocaine, qui fait savoir que pendant deux ans, différents acteurs marocains ont été mobilisés pour pousser à l’adoption de l’accord. « Les élus marocains de gauche, par exemple, ont pris langue avec des députés européens de leur sensibilité. » La gauche européenne est réputée pour être plus favorable à l’argumentaire séparatiste.

M. Bourita a ajouté que tout au long du processus de négociation, le Maroc avait retenu trois principes : la défense non négociable de son intégrité territoriale et les fondements de sa position vis-à-vis du Sahara marocain, la préservation de ses intérêts économiques dans un secteur important avec un partenaire commercial privilégié et son engagement sincère dans le partenariat multidimensionnel et profond avec l’UE.

A cet égard, deux faits importants font, aujourd’hui, de cet accord une force juridique de tout acabit. D’une part, sa signature est intervenue avec une forte conviction de la part des Européens, de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. D’autre part, l’UE a fait preuve d’un grand pragmatisme en recevant une délégation d’élus originaires du Sahara marocain, qui ont défendu la signature de l’accord agricole applicable sur tout le territoire marocain, et qui profitera, sans exception, à toute la population locale.

Le Royaume se félicite donc, aujourd’hui, de l’action de toutes les institutions européennes et des Etats membres de l’UE, et de leur engagement continu dans un esprit de responsabilité, en vue de faire face aux manoeuvres et magouilles menées par l’Algérie et le Polisario pour torpiller ce partenariat séculaire.

Un coup dur pour les séparatistes et leurs acolytes

En décembre 2016, la Cour de justice de l’Union européenne, suite à une plainte déposée par les séparatistes du Polisario, avait décidé que l’accord de libre-échange de 2012, entre l’UE et le Maroc, ne s’appliquait pas au Sahara marocain. Depuis, Rabat s’est engagé, avec une diplomatie réaliste et ferme, pour défendre sa position. En Europe, le Maroc pouvait compter sur des députés qui soutiennent que « les nouveaux tarifs douaniers bénéficieraient de façon significative aux populations locales », contre le point de vue des séparatistes et de leurs soutiens, qui ont dénoncé, infructueusement, cet accord.

Malgré le lobbying du Polisario au Parlement européen, le Maroc et l’UE ont adopté l’accord agricole et signé l’accord de pêche pour étendre leur commerce bilatéral. Les deux accords incluaient les provinces du Sud du Maroc au Sahara, frustrant le groupe séparatiste. Le gouvernement marocain a réaffirmé ainsi que le groupe séparatiste n’est qu’une fiction qui prétend représenter les Sahraouis. Une des raisons qui explique la position du Maroc est la pétition signée par un groupe de résidents locaux des régions riches en ressources naturelles de Dakhla-Oued Ed-Dahab et de Laâyoune-Sakia El Hamra.

Dans la pétition, les Sahraouis ont reconnu le développement rapide du Sahara en raison des accords signés par le Royaume, dans les domaines de la pêche et de l’agriculture, qui bénéficient à la région. Les pétitionnaires ont appelé, également, les décideurs européens à adopter les accords, compte tenu de l’impact « tangible » des versions précédentes sur la vie des habitants des provinces du Sud. «Les provinces du Sud sont maintenant classées au-dessus de la moyenne nationale pour les indicateurs de développement humain», ont-ils écrit.

Après l’adoption de l’accord agricole, le ministre marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, a déclaré que ces accords créaient 66.000 emplois dans les provinces du Sud, dans le cadre du plan Maroc Vert et du plan Halieutis. Le ministre a rappelé la visite des responsables de l’UE dans la région. Il a déclaré aussi que celle-ci avait permis aux parlementaires européens d’être informés de la situation dans ces régions, ainsi que des projets de développement qui s’y trouvent.

Ce nouvel accord agricole entre le Maroc et l’UE vient donc, une nouvelle fois, discréditer les allégations fausses et faussaires du Polisario, et battre à plate couture, les campagnes de lobbying engagées par l’Algérie en faveur des séparatistes.

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