Marrakech accueille la Conférence des Ministres des Sports de la Francophonie
SM le Roi Mohammed VI « n’a eu de cesse d’accorder une importance capitale aux questions liées à la jeunesse et au sport incitant, entre autres, les pouvoirs publics à la mise en place d’une nouvelle politique intégrée de la jeunesse, au vu des rôles des jeunes dans le développement social, culturel, économique et politique du pays », a affirmé, jeudi à Marrakech, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Rachid Talbi Alami.
S’exprimant à l’ouverture des travaux de la 37ème session de la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES), M. Talbi Alami a souligné que le Maroc, conscient des différents enjeux auxquels font face les jeunes d’aujourd’hui, principalement ceux liés aux défis de la mondialisation, de l’insertion dans la vie professionnelle et active et aux exigences des domaines de la formation, a adopté une politique « volontariste » visant à renforcer la place des jeunes dans la société et à augmenter leur présence dans les instances de prise de décisions.
M. Talbi Alami, qui a été désigné président de cette institution pour un mandat de deux ans, a expliqué que la Constitution du Royaume est considérée comme une « concrétisation de cette vision nationale et un couronnement des différentes réformes structurelles que connaît le Maroc dans plusieurs domaines », principalement la mise en place de stratégies nationales sectorielles: agriculture, tourisme, industrie, pêche maritime, environnement, énergies renouvelables, etc.
Et de noter qu’au niveau de la jeunesse et des sports, le Royaume dispose d’une stratégie nationale du sport comme étant un droit constitutionnel pour les citoyens, et d’un arsenal juridique sportif à même de promouvoir progressivement le sport national.
Dans le domaine de la jeunesse, la Loi Fondamentale prévoit également la création d’un Conseil Consultatif de la Jeunesse et de l’Action Associative, dont la loi a été publiée au Bulletin Officiel en janvier 2018, a-t-il rappelé, ajoutant que conformément aux Hautes Orientations Royales, une commission intergouvernementale, présidée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, finalise « une nouvelle politique intégrée de la jeunesse, dont le processus initial d’élaboration fut lancé avec la participation de toutes les parties concernées, notamment les jeunes ».
« Nous sommes convaincus que les différents programmes et actions lancés dans le domaine de la jeunesse constituent le commencement d’un chantier énorme et complexe de réformes, nécessitant davantage d’engagement et d’implication de toutes les forces vives pour garantir un avenir prospère et rayonnant à notre jeunesse », a-t-il indiqué.
D’autre part, M. Talbi Alami a fait remarquer que le sport est appelé à « jouer un rôle de premier rang en matière de cohésion sociale, de par les chances et opportunités qu’il offre, mais aussi grâce aux potentiels et talents dont regorgent nos pays », soulignant qu' »une attention particulière s’impose à nous pour développer la pratique du sport et l’accès à ce droit auprès des femmes et jeunes filles, notamment dans les milieux où les valeurs d’égalité homme-femme peinent à se concrétiser ».
« Cela ne peut se réaliser qu’à travers une volonté politique affichée de nos gouvernements et un engagement clair des différents acteurs pour la démocratisation de l’accès au sport en tant que droit fondamental des droits humains », a-t-il insisté, ajoutant que le développement du sport scolaire constitue un « enjeu majeur pour la promotion des valeurs de l’effort et de la compétition dans le milieu des élèves, et la constitution de pépinières de talents et sportifs de haut niveau pour l’avenir ».
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Le ministre a, par ailleurs, noté que cette 37ème Conférence ministérielle intervient dans « un contexte assez particulier caractérisé par des défis énormes auxquels font face de nombreux pays, dont les nôtres, engagés pour le développement, et ambitieux pour la croissance et le bien être de leurs citoyens ».
« Nous vivons dans un monde qui évolue et qui se globalise de façon récurrente, nous incitant tous à démultiplier les efforts et à diversifier les actions, dans différents domaines politique, économique, culturel, etc », a-t-il dit, expliquant que ce contexte complexe « ne laisse pas à l’abri nos domaines d’intervention, nous responsables de la jeunesse et des sports ».
En effet, a-t-il expliqué, les jeunes d’aujourd’hui, dont ceux de l’espace francophone, sont confrontés à d’énormes épreuves, défis, risques et problématiques, qui s’imposent dans le sillage du nouvel ordre socio-économique mondial, et à une insuffisance des moyens mis à leur disposition pour assurer leur émancipation et intégration dans la société de la connaissance, sans oublier la montée dans les milieux des jeunes des différentes formes d’extrémisme et de repli identitaire et l’intensification des maux liés notamment au terrorisme et à la radicalisation violente.
Il a, dans ce sens, soutenu que les jeunes constituent « un inestimable capital humain souvent oublié des processus de mondialisation, une immense chance, un atout irremplaçable pour le développement de tous nos pays, et un inestimable capital humain dans lequel il nous faut investir ».
Il a estimé que la qualité des programmes et la particularité des actions menées par la CONFEJES tout au long de cinquante années d’existence ont démontré, en dépit des contraintes et des moyens limités, leur efficacité et le rôle important que cette institution joue dans les domaines de la jeunesse et du sport.
« Un tel potentiel, bien qu’il mérite d’être salué, nous interpelle tous à n’épargner aucun effort pour renforcer davantage ses actions et soutenir ses attributions pour être capable de répondre efficacement aux nouvelles attentes et aspirations des jeunes de nos pays respectifs, et faire face aux nouveaux défis croissants dans les domaines de la jeunesse et du sport », a noté le ministre, tout en émettant le souhait que la CONFEJES, à travers ses différents programmes, soit davantage « un cadre d’échange et de convergence entre les pays membres dans les domaines sportif et de la jeunesse ».
Il a, dans la foulée, suggéré de mandater le nouveau bureau de la CONFEJES pour la mise en place d’un Comité d’experts internationaux représentant des pays membres et d’autres parties prenantes dont des jeunes, pour explorer les tendances mondiales pour les deux prochaines décennies, qui « orienteront nos politiques publiques pour mieux servir les jeunes et répondre à leurs attentes ».
« Nous entendons avec cette suggestion, mettre en place un cadre référentiel de travail pour la CONFEJES à même de garantir une mobilisation élargie des pays membres et des partenaires pour contribuer de manière collective à la transformation et à la construction d’un modèle inclusif pour les jeunes », a conclu le ministre.
Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette 37è session qui se tient sous le thème « la CONFEJES 50 ans après : quel impact sur la jeunesse et le sport dans l’espace francophone ? », réunit jusqu’au 16 courant, des ministres de la Jeunesse et des Sports de 43 pays de la Francophonie, ainsi que des représentants de nombreuses organisations internationales et régionales œuvrant dans les domaines de la jeunesse et des sports dans l’espace francophone.
Ce conclave, rehaussé par la participation de Mme Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie, sera l’occasion pour les participants d’établir le bilan d’un demi-siècle d’action en faveur de la jeunesse et ce, dans le cadre de la célébration du jubilé de la création de la CONFEJES.
A l’ordre du jour de cette session, figure notamment un symposium sur le cinquantenaire de la CONFEJES pour mener une réflexion profonde sur son avenir et ses actions en faveur de la jeunesse.
En marge de ce conclave, la commission administrative et financière et celle des experts ont tenu, des réunions, consacrées, entre autres, à l’évaluation de la programmation quadriennale 2015-2018 et à la présentation de la programmation 2019-2022, et discuté des impacts de l’intervention de la CONFEJES ainsi que de sa vision stratégique pour les prochaines années.