Marrakech : L’éducation ouverte en débat
« L’éducation ouverte comme moteur de l’innovation pédagogique » est le thème d’une conférence- débat organisée, jeudi à Marrakech, avec la participation d’un parterre d’experts et de chercheurs marocains et étrangers.
Initiée par la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales d’El Kelaâ des Sraghna relevant de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech, en collaboration avec le Laboratoire interdisciplinaire de recherche en management des organisations et droit de l’entreprise, cette rencontre vise à « explorer une thématique d’une importance capitale : comment l’éducation ouverte peut non seulement transformer nos approches pédagogiques, mais aussi instaurer un nouveau pilier dans l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur ».
Intervenant à cette occasion, le doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales à El Kelaâ des Sraghna, Mohamed Ghali, s’est attardé sur les caractéristiques généralement associées à ce concept d’ouverture (l’accès, la transparence, la liberté d’utilisation et le partage), soulignant que l’éducation ouverte est un terme générique réunissant plusieurs nuances.
Il s’agit aussi d’un système de valeurs qui n’est pas isolé d’un système d’intérêt d’une communauté, a-t-il poursuivi, ajoutant que l’éducation ouverte est liée à divers modes de pensée, pratiques, outils, mécanismes et techniques, qui rendent les connaissances disponibles de manière juste et équitable.
De son côté, Khalid Berrada, titulaire de la chaire ISESCO en éducation ouverte (Université Mohammed V-Rabat Agdal), a abordé « l’éducation ouverte et le pourvoir transformateur des enseignements-apprentissages », expliquant que la forte demande mondiale envers l’éducation ouverte est une réponse aux besoins de l’économie de la connaissance et de l’innovation et une conséquence majeure de la valorisation des compétences de haut niveau.
Il a fait constater que la principale conséquence de cette ouverture demeure le déplacement de la valeur des contenus pédagogiques, désormais en accès illimité et gratuit, vers une valeur de services pédagogiques pour l’étudiant, relevant que le numérique est un levier de changement économique de l’enseignement supérieur.
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Dans son exposé axé sur « les ressources et pratiques éducatives libres pour accompagner la transformation digitale », le professeur-chercheur à l’Université internationale de la Rioja (UNIR) en Espagne, Daniel Burgos, a, pour sa part, indiqué que les Objectifs du Développement Durable (ODD) accordent un intérêt particulier à l’éducation ouverte.
Il a, dans ce sens, cité les 10 piliers et dimensions pour l’éducation ouverte et la science ouverte, à savoir le contenu, l’accès, la technologie, les données de recherches, les résultats de la recherche, les licences, la politique, l’accréditation, la certification et l’interopérabilité, estimant que les ressources éducatives libres ne suffisent pas, d’où la nécessité de pratiques éducatives ouvertes.
Cette conférence a donné naissance à un partenariat très prometteur : la Fédération des Universités du Monde Islamique (FUMI), qui opère sous l’égide de l’ISESCO, s’associe à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’El Kelaâ des Sraghna pour la réalisation d’un projet d’envergure, selon les organisateurs.
Ce projet, intitulé « Développement de l’enseignement ouvert dans les universités membres de la FUMI », vise à renforcer les capacités des professeurs à utiliser les ressources et outils d’éducation libre, à les intégrer dans les programmes d’enseignement universitaire et à les introduire aux nouvelles meilleures pratiques de diffusion des outils de ce type d’éducation.
Il comprend une série de formations au profit des professeurs et chercheurs, et repose sur trois piliers : Le renforcement des capacités des professeurs, la promotion des meilleures pratiques dans les universités, et la coopération avec les institutions internationales pour tirer parti de leurs expériences et ressources à cet égard.
Avec MAP