MD Sahara: L’industrie verte, l’un des garants de la prospérité économique en Afrique
Lors du 2ème Forum annuel MD Sahara, tenu le 4 mars à Dakhla, Reda Hamedoun, Directeur exécutif à NAREVA en charge de la stratégie, a mis en avant, lors de son intervention, le fort potentiel du Maroc et des autres pays africains en matière des énergies renouvelables et des minerais, tout en mettant l’accent sur leur importance dans le développement d’une industrie verte au sein du continent.
L’Afrique abonde en ressources naturelles, solaires et éoliennes, mais aussi minérales. En effet, le Continent détient à lui seul plus de soixante types de minerais différents, soit un tiers des réserves mondiales. Comme il possède 40% du potentiel solaire mondial. Voici donc ce qui est susceptible d’ériger le royaume en leader continental en matière de production de l’électricité la moins chère du monde.
“Notre continent dispose des meilleurs gisements du monde en matière d’énergies renouvelables. Rien qu’au Maroc, on dispose d’un potentiel de 190 GW dans l’éolien. Tandis que dans le PV Solaire, on compte un potentiel de 6800 GW mais qui reste encore inexploité. De ce fait, nous sommes aptes à produire sur notre territoire l’électricité la moins chère du monde. Une réalité qui a été prouvée notamment avec le parc de Tarfaya. Et ce, parce qu’on dispose des meilleures conditions nécessaires à cette activité avec notamment des vitesses de vent pouvant atteindre, ici même à Dakhla, neuf à dix mètres par seconde.”, s’est-il réjoui.
Outre son énorme potentiel énergétique, l’Afrique se démarque également du reste du monde par ses ressources minérales. Du nord au sud, les réserves africaines des minerais sont prodigieuses. Le Maroc possède 70 % des réserves mondiales de phosphate ; la République du Congo 50 % du cobalt ; le Gabon jusqu’à 15 % du manganèse. Tandis que l’Afrique du Sud dispose de 91 % du platine et 46 % de l’yttrium… Des trésors africains susceptibles, selon Reda Hamedoun, d’assurer le développement d’une mobilité électrique à même de conduire les pays africains vers un avenir plus propre. Mais aussi de contribuer fortement au renforcement de la compétitivité et de l’attractivité du continent.
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“Ce qu’il y’a d’unique dans l’Afrique, est que non seulement on a les meilleurs gisements d’énergies renouvelables, mais on dispose également des gisements en minerais, que nous devons exploiter de la meilleure manière possible, dont le Cobalt, le manganèse ou le lithium. D’ailleurs, qui dit lithium dit mobilité électrique. Sachant que cette dernière constitue l’occasion pour notre continent de mettre en place des chaînes de valeurs dédiées. On peut penser, à cet égard, aux gigafactory de batteries qui utilisent le lithium et les capacités d’énergies renouvelables.”, a-t-il déclaré.
Grâce aux efforts fournis dans le cadre des actions entreprises pour assurer la transition énergétique du continent, l’Afrique est parvenue à produire une électricité peu coûteuse et peu émettrice de carbone, à partir des sources d’énergies renouvelables dont le solaire et l’éolien.
La bonne exploitation de ces électrons low cost et low carbones dont dispose le continent, serait une réelle opportunité pour l’Afrique de verdir son processus d’industrialisation. C’est d’ailleurs ce qu’a précisé le Directeur exécutif de Nareva qui a mis l’accent sur le rôle crucial des dits électrons dans l’affirmation d’une industrie verte pourvoyeuse de richesses et d’emplois basés sur des capacités énergivores.
“La commodité qui existe en Afrique et dans notre pays est une commodité unique au monde. Nous avons des électrons low-cost et low carbones. On peut faire le choix en tant que pays ou continent de les exporter mais sans grande valeur ajoutée sur le territoire et sans grande création d’emplois. Comme on peut décider de les garder sur le territoire marocain et sur le continent africain, saisissant ainsi l’opportunité non pas d’une transition énergétique verte mais d’une affirmation industrielle verte. De ce fait, les enjeux sont en réalité plus industriels qu’énergétiques.”, a-t-il souligné. Et de poursuivre:
“Nous devons créer des emplois en se basant sur un système d’énergies renouvelables et des capacités manufacturières énergivores.
Raison pour laquelle, nous devons garder nos électrons et mettre en place des chaînes manufacturières sur le continent afin de créer des emplois. Sachant qu’un projet d’hydrogène vert d’un million de tonnes d’Ammoniac, 550 mille tonnes d’hydrogène soit plus de deux GW de capacité installée, équivaut à un système de cinq à six milliards de dollars de CAPEX par projet. On peut aussi faire de la métallurgie verte grâce à cette combinaison d’énergies et de minerais.”, a-t-il affirmé.
A l’issue de son intervention, Reda Hamedoun a appelé à une exploitation optimale des ressources énergétiques et minérales du continent pour créer une communauté d’hydrogène vert susceptible de générer de nouvelles offres d’emplois, dans la perspective de rendre l’Afrique l’héroïne d’un modèle de développement industriel vert et décarboné. Un modèle qui permettra au continent africain de passer à une production à plus forte valeur ajoutée qui garantit la croissance économique de l’Afrique sans pour autant nuire à l’environnement.
“Le monde investit près de 700 milliards de dollars dans les projets relatifs à la transition énergétique. L’Afrique en a capté que 2%. En outre, elle ne représente aujourd’hui que 3% de la valeur ajoutée manufacturière du monde. C’est pour cette raison que j’appelle aujourd’hui à ce qu’on crée de véritables communautés d’hydrogène comme on a eu des communautés du charbon pour qu’on puisse créer des emplois pour nos enfants africains sur notre continent “l’Afrique” et notre territoire le Maroc.”, a-t-il conclu.