(Vidéos) MEDays : Le Maroc face au séisme – Solidarité, résilience et actions gouvernementales

La 15e édition des MEDays, organisée par l’Institut Amadeus, a débuté le mercredi 15 novembre avec pour thème inaugural : « Le Maroc face aux conséquences du tremblement de terre du 8 septembre : État social, solidarité et reconstructions ». L’ouverture de l’événement a mis l’accent sur le séisme causant des dégâts matériels et humains parmi les plus importants de ces dernières années.

Le tremblement de terre a mis en évidence l’importance de la capacité de l’État, sous la direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à répondre à des catastrophes de grande ampleur, ainsi que des ressources mises en place par l’État à cette fin. Il a également souligné que la résilience nationale repose non seulement sur la gestion de crise, mais aussi sur la solidarité et l’anticipation.

L’objectif de la conférence est de capitaliser sur les réussites passées afin de construire un Maroc plus fort, plus équitable et mieux préparé aux incertitudes qui accompagnent les catastrophes naturelles. Cela requiert une compréhension approfondie des réponses de l’État, des initiatives solidaires au sein de la société et des opérations de reconstruction. En s’appuyant sur ces trois piliers, le Maroc sera en mesure de se reconstruire et de bâtir un avenir plus résilient pour les populations touchées par le tremblement de terre, et même au-delà, en établissant un État social vertueux, dans le contexte de l’extension actuelle de la couverture sociale.

Le panel de discussion, composé de Nouzha Bouchareb, Vice-présidente de Maison méditerranéenne du climat, Noella Richard, Représentante résidente adjointe du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Maroc, Jean François Corty, médecin-auteur et vice-président de Médecins du Monde – associé de recherche IRIS, ainsi que Jamal Belahrach, Directeur Général de l’entreprise Deo Conseil International, avait pour principal objectif de répondre à la question : « Quelles ont été les premières mesures prises par les autorités marocaines pour atténuer l’impact du tremblement de terre sur la population ? »

Nouzha Bouchareb, Vice-présidente de Maison méditerranéenne du climat, souligne l’importance de la résilience des populations face à la gestion des catastrophes. Le séisme récent au Maroc a mis en évidence la solidarité et la mobilisation de la société civile, qui ont joué un rôle clé dans la résilience du pays.

La solidarité du peuple marocain avec son roi a été un facteur déterminant dans la démonstration de la résilience de la population. Les formes de solidarité se sont manifestées à travers trois dimensions. Tout d’abord, une dimension officielle lancée par Sa Majesté comprenant des actions telles que des visites aux sinistrés, la création d’un fonds de solidarité pour centraliser les aides et le lancement de programmes de reconstruction et de réhabilitation.

Ensuite, la société civile s’est mobilisée rapidement et de manière réactive en offrant une aide précieuse. Des organisations comme la Fondation pour la solidarité ont joué un rôle important dans la coordination des efforts et en soutenant les opérations de secours, précise-t-elle.

Enfin, la Vice-présidente de Maison méditerranéenne du climat note que les citoyens se sont spontanément et émotionnellement mobilisés pour venir en aide aux sinistrés, illustrant ainsi la résilience collective du pays.
Selon Nezha Bouchareb, cette solidarité et cette mobilisation nationale, soutenues par les ONG internationales et l’appui de Sa Majesté, peuvent être considérées comme une bonne pratique en matière de gestion de crise. Il souligne que « la gestion de crise ne se limite pas uniquement à sauver des vies, mais également à rassurer, stabiliser et restaurer la confiance dans le système de gouvernance en place.« 

« Ce qui s’est passé récemment a été une expérience collective pour nous tous », déclare Jamal Belahrach, directeur général de Deo conseil international. « Cela a été un indicateur révélateur de la situation. Malheureusement, peu de progrès ont été réalisés depuis lors. »

 

Selon M. Belahrach, « il était alors évident qu’il ne pouvait plus y avoir de disparités aussi flagrantes. C’est pour cela que la gestion de cette crise a été exceptionnelle. Nous avons agi de manière calme, organisée et mesurée. L’ensemble des institutions de notre pays, telles que l’armée, les services de sécurité, etc., ont fait preuve d’un engagement remarquable. »

« La crise a également été gérée de manière admirable en associant immédiatement des mesures à une décision royale », souligne-t-il. « Ceci est important pour ceux qui ont vécu ce séisme, car cela donne de l’espoir, les rassurant que leur avenir ne soit pas compromis. L’avenir est entre nos mains, et nous reconstruirons. »

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M. Belahrach insiste sur la nécessité de « construire l’après en gardant à l’esprit que le monde rural est un atout précieux pour notre pays, il ne doit pas être négligé ». Il met également en avant l’importance de « ne pas interrompre l’éducation et permettre la continuité des parcours éducatifs en garantissant que les enfants continuent d’aller à l’école. Des mesures ont été prises en ce sens ».

« En tant que représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Maroc, il était important pour nous de mettre en place les jalons nécessaires pour accompagner la reconstruction et le relèvement, même si nous ne sommes pas un acteur humanitaire. Nous accordons une grande importance au maintien d’un dialogue régulier avec nos partenaires nationaux, locaux, ainsi qu’avec les acteurs du secteur privé et de la société civile », déclare Noella Richard, représentante du PNUD au Maroc. Elle souligne également l’engagement du PNUD dans des projets et programmes liés au développement durable, à la lutte contre les inégalités, la pauvreté et les discriminations.

Noella Richard ajoute que le PNUD entretient des liens étroits avec les bailleurs bilatéraux, les banques régionales de développement et la Banque mondiale. Dans le cadre de la restructuration, le PNUD a identifié des domaines spécifiques pour la révision des programmes existants, en mettant l’accent sur des aspects sectoriels tels que l’efficacité énergétique et l’appui à l’entrepreneuriat. Elle mentionne également la mobilisation de fonds d’urgence en interne pour se préparer à fournir un soutien efficace dans la phase de relèvement.

Noella Richard informe également que le PNUD a présenté au ministère des Finances un outil important, développé en collaboration avec la Banque mondiale et l’Union européenne, appelé l’outil d’évaluation des besoins post-catastrophe, qui a contribué à la préparation d’un programme intégré de relèvement. Ces exemples concrets mettent en évidence l’importance pour le PNUD d’intégrer dès le début des dimensions liées à la gouvernance démocratique et au développement durable, malgré son rôle principal en dehors du domaine humanitaire.

Jean François Corty, Chercheur Associé à l’Iris, a souligné dans sa déclaration que la réponse à l’urgence du séisme au Maroc a été rapide, proportionnée et adaptée. Les autorités locales, en collaboration avec la sécurité civile et l’armée, ont évalué les besoins des zones touchées, comprenant environ 1,5 à 2 millions de personnes réparties dans 160 à 170 communes.

Bien que le séisme ait causé un nombre important de décès, estimé entre 2 000 et 3 000, il n’a pas atteint l’ampleur des tremblements de terre en Turquie ou en Haïti. Néanmoins, la situation reste dramatique, avec de nombreux blessés et personnes affectées, soutient-il. Les organisations humanitaires, telles que Médecins du Monde, ont répondu à l’urgence en mettant en place des postes avancés et des hôpitaux de campagne pour fournir des soins médicaux aux blessés.

Selon Jean François Corty, l’intervention des organisations humanitaires se concentre principalement sur l’urgence et la phase médicale, en offrant un soutien là où le système de santé local peut être dépassé par une catastrophe naturelle. L’objectif n’est pas de se substituer aux autorités locales, mais d’apporter une plus-value en termes de soins médicaux et de témoignage de situations difficiles.

Il souligne également l’importance de travailler à long terme, notamment dans le domaine de la santé mentale, en partenariat avec des associations locales. Il met en garde contre une approche néocoloniale de l’aide humanitaire et insiste sur le respect de l’indépendance et de l’impartialité des organisations humanitaires.

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