Médicaments et vaccins : Le Maroc veut réduire la dépendance vis-à-vis des importations
Le Maroc se positionne comme un acteur clé dans le secteur pharmaceutique en Afrique du Nord, avec une capacité de production de 70 % de ses besoins en médicaments et de 100 % de ses vaccins. Cette annonce a été faite par le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, lors d’une session parlementaire tenue mardi.
Interpelé par les députés de la Chambre des représentants, le ministre de la Santé a souligné que le Maroc dispose d’entreprises qualifiées capables de fabriquer une large gamme de médicaments, y compris les génériques. Cette capacité de production est le fruit d’une stratégie nationale visant à stimuler l’industrie locale, à créer un stock stratégique et à réduire les prix des médicaments, en particulier ceux destinés au traitement du cancer.
« Notre objectif est de renforcer notre autonomie en matière de santé et de réduire notre dépendance vis-à-vis des importations, » a déclaré Khalid Ait Taleb. « Nous avons les compétences et les infrastructures nécessaires pour produire localement une grande partie de nos besoins en médicaments. »
Sous les instructions de Sa Majesté le roi Mohammed VI, le Maroc construira une usine de vaccins capable de produire 144 millions de doses par an. Cette usine, qui sera opérationnelle dans les prochaines années, vise non seulement à satisfaire la demande nationale, estimée à 22 millions de doses par an, mais aussi à exporter vers d’autres pays africains.
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« Cette usine de vaccins est un projet stratégique qui renforcera notre position en tant que leader régional dans le domaine de la santé, » a ajouté le ministre. « Elle nous permettra de répondre efficacement aux besoins de notre population tout en contribuant à la santé publique sur le continent africain. »
Malgré ces avancées, le Maroc fait face à une pénurie de médicaments sans précédent. Les pharmacies du pays peinent à fournir environ 1 200 médicaments, soit plus de 20 % de l’offre totale. Cette pénurie touche principalement les médicaments brevetés ou basés sur la biotechnologie, qui ne peuvent être produits localement.
Un exemple notable est le Lévothyrox, utilisé pour traiter les troubles thyroïdiens. La loi de l’offre et de la demande joue également un rôle important dans cette situation, l’industrie pharmaceutique locale n’investissant pas dans la production de médicaments pour lesquels la demande est faible.
Le développement stratégique du secteur pharmaceutique au Maroc est une priorité nationale. Le gouvernement met en place des mesures pour encourager les investissements dans ce secteur, notamment par le biais de partenariats public-privé et de la création de zones industrielles dédiées.
« Nous travaillons à créer un environnement favorable à l’innovation et à la production pharmaceutique, » a affirmé Khalid Ait Taleb. « Cela inclut des incitations fiscales, des subventions pour la recherche et le développement, et des programmes de formation pour renforcer les compétences locales. »
Le Maroc envisage également de renforcer sa coopération avec des partenaires internationaux pour améliorer la qualité et la disponibilité des médicaments. Des accords avec des entreprises pharmaceutiques étrangères sont en cours de négociation pour transférer des technologies et des savoir-faire.