Le message de SM le Roi au Sommet UA-UE fera date du fait de sa haute portée symbolique
Le message que SM le Roi Mohammed VI a adressé au 5ème Sommet Union Africaine-Union Européenne à Abidjan fera sans conteste date, du fait de sa haute portée symbolique en faveur du continent africain et de nouvelles formes de partenariat entre l’Afrique et l’Europe, a affirmé vendredi M. Monceyf Fadili, Conseiller à l’ONU-Habitat.
Véritable plaidoyer pour un nouveau partenariat, le message royal se veut une force de propositions de par les engagements préconisés, dans un nouveau cadre mutualisé entre les deux continents, mais aussi par les actions à caractère d’urgence, «le temps est à l’action», «l’heure est à l’action», en vue de mettre en œuvre une démarche collective en faveur du développement des femmes et des hommes africains, relève M. Fadili dans un entretien à la MAP.
Il fait constater à ce propos que près d’un an après l’intervention historique du Souverain à la tribune du 28ème Sommet de l’Union Africaine, tenu à Addis Abeba, le message d’Abidjan se veut à la fois volontariste et mobilisateur. Volontariste de par le rôle du Maroc comme «trait d’union naturel et pleinement assumé» entre l’Afrique et l’Europe, pour «un nouvel élan» au service d’un partenariat de dix-sept ans, adossé à un «dialogue courageux et responsable», mais également «franc et direct». Mobilisateur car ce partenariat, où les deux continents doivent être «égaux devant les défis», est à construire dans un esprit de solidarité, sur la base d’un «Pacte bi-continental nouveau», explique-t-il.
Dans ce nouvel élan à promouvoir, où les principes de partage, de responsabilité collective et de défis à relever doivent prévaloir, la question des «flux migratoires» représente certainement l’un des grands enjeux du 21è siècle, que Sa Majesté Le Roi n’a pas manqué de souligner en sa qualité de Leader de l’Union Africaine sur la question de la migration, retient-il. Et d’ajouter que face à la question cruciale des migrations des hommes et des femmes, à l’intérieur comme en dehors des frontières africaines, il s’agit en effet de passer d’une «connotation négative» renvoyant «aux fléaux de la pauvreté, de la précarité, de l’instabilité…», aujourd’hui dramatiquement vécus en Libye, à des stratégies d’intervention porteuses de «solution efficaces», où l’Europe a pleinement son rôle à jouer.
Il se dit, à ce propos, certain que dans ce processus, les groupements régionaux peuvent faire preuve d’efficience, et l’on pourra regretter l’absence de l’UMA dans ce grand débat à l’échelle du continent.
Pour M. Fadili, une nouvelle vision s’impose donc, pour « faire de l’immigration un sujet de débat apaisé». Dans cette perspective, dit-il, SM le Roi Mohammed VI, en tant que Leader de l’Union Africaine sur la question de la Migration, suggère de soumettre à ses pairs des propositions au prochain Sommet de l’Union africaine, sous la forme d’«un véritable Agenda africain sur la Migration».
En se positionnant de manière claire et volontaire sur la question des migrations, dans le cadre d’un partenariat afro-européen «au service de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité», il ne fait aucun doute que le Maroc, par la voix de son Roi, entend s’inscrire résolument dans un projet de construction partagé entre les deux continents, où la dimension humaine, économique et sociale, mais également de solidarité, soit au cœur des préoccupations de l’ensemble de la communauté des Etats membres d’Afrique et d’Europe, relève-t-il.