Mi-mandat gouvernemental : Aziz Akhannouch face à une opposition critique
Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a déclaré mercredi 8 mai, à la Chambre des représentants au sujet du pouvoir exécutif, qu’il avait pu remplir la plupart de ses engagements avant même la moitié de son mandat. Cependant, devant une opposition unanime, le gouvernement est reproché d’avoir échoué dans sa politique socio-économique.
Intervenant lors de la séance consacrée à la présentation du rapport d’avancement des réalisations du gouvernement, M. Akhannouch a rappelé que le gouvernement s’était engagé à respecter 40 engagements dans son programme de gouvernement, lesquels ont été pour la plupart réalisés, tout en indiquant que la plus récente réalisation a été la signature, le 1er mai dernier, de l’accord sur le dialogue social. En revanche, face à l’opposition, ce gouvernement est accablé par l’échec de sa politique socio-économique. Les partis Les partis USFP, MP, PPS et PJD, reprochent vivement les réformes, déplorant les déséquilibres dans des secteurs clés tels que la santé, la protection sociale et l’éducation.
Le Chef de gouvernement est revenu sur les réalisations sociales, en particulier la mise à l’abri du pouvoir d’achat des citoyens, grâce à l’augmentation des salaires des employés des secteurs public et privé, à la hausse du salaire minimum du secteur non agricole de 20 % et du secteur agricole de 25 %, ainsi qu’à l’aide directe au logement comme à la régularisation des prix de l’électricité et des transports. De plus, le chef de l’exécutif a souligné les efforts qui sont en cours pour assurer la viabilité financière de divers programmes sociaux, tels que l’assurance maladie obligatoire, l’aide sociale directe et l’aide au logement, introduits par le gouvernement dès le début de son mandat.
De son côté, Rachid Hamouni du PPS, a sévèrement dénoncé la réforme de la protection sociale, estimant que le système « Tadamon », qui ne couvrait que 4 millions de bénéficiaires, prive 8 millions de personnes d’une couverture. De plus, le député qui a qualifiée d’échec complet, accusant le gouvernement de mettre à l’écart des familles initialement sélectionnées pour des motifs tels que la possession d’un téléviseur ou d’un téléphone portable.
Dans cette optique, pour se défendre, le chef de l’exécutif a fait remarquer que les ressources du fonds de soutien à la cohésion sociale progressent, alors que les dépenses de soutien direct se maintiendront à 38 milliards de dirhams à l’horizon 2026, relevant que la hausse des ressources budgétaires donnera la possibilité de supporter les dépenses de dialogue social, qui atteindront plus de 44 milliards de dirhams à l’horizon 2026.
En effet, il s’agit notamment d’améliorer les ressources financières de l’Etat à travers la bonne gestion des finances publiques et la mise en œuvre de la loi-cadre de la réforme fiscale, rappelant que les recettes fiscales se chiffrent à environ 325 milliards de dirhams en 2023, soit une augmentation de près de 100 milliards de dirhams comparativement à l’année 2020.
Le Premier ministre a également exprimé sa satisfaction quant au fait que 70% des familles marocaines ont bénéficié des mesures incluses dans le programme gouvernemental, ajoutant que les mesures prises par le gouvernement, en particulier après le récent accord social, ont eu un impact notable sur la vie de la plupart des familles. Quant à l’augmentation de l’inflation, selon Akhannouch, son gouvernement a réussi à maîtriser l’inflation, laquelle a touché 9,1 % au cours des trois premiers mois de 2023 avant de retomber à 1,2 % en 2024. Cela est dû aux programmes du gouvernement dans les secteurs de l’agriculture et des transports.
Pour ce qui est de l’emploi, le gouvernement a créé plus de 621 000 emplois au cours des deux dernières années. Par ailleurs, en ce qui concerne la promotion des investissements, le chef du gouvernement a fait remarquer que grâce à la relance de l’économie nationale depuis un an en particulier ainsi qu’à l’amélioration de l’attractivité du climat des affaires, cette année 2024 a été caractérisée par des indicateurs très favorables, avec une nette amélioration de 25 % des investissements directs étrangers. En revanche, Abdallah Bouanou, chef du groupe parlementaire du PJD, a déploré le manque d’efficacité du gouvernement de remplir les objectifs de son programme, expliquant que la croissance n’a pas dépassé 2,8 %, pendant qu’environ 14 000 entreprises ont fait faillite, entraînant ainsi un taux de chômage de 13,7 %.