Michel Barnier exclut toute renégociation de l’accord de Brexit
Le négociateur en chef de l’Union européenne (UE) pour le Brexit, Michel Barnier, a exclu mercredi toute renégociation de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’UE, après le vote mardi soir au Parlement britannique d’un amendement visant à revoir la disposition du filet de sécurité (backstop) prévue par cet accord.
« Le backstop fait partie de l’accord de retrait et cet accord ne sera pas renégocié », a affirmé M. Barnier lors d’un débat sur le Brexit au Parlement européen.
Ce backstop, tel qu’il figure dans l’accord de retrait, est le résultat de négociations « extrêmement intenses menées depuis deux ans, par nous avec le Royaume-Uni, jamais contre le Royaume-Uni », a-t-il souligné.
« Ce n’est pas du dogmatisme, c’est une solution réaliste », a soutenu M. Barnier, faisant observer que cette disposition constitue « une réponse pragmatique à la situation unique sur l’île d’Irlande, après que le Royaume-Uni a décidé souverainement de quitter l’Union européenne, son marché unique et son union douanière ».
Selon le négociateur européen, « la première exigence, pour nous tous, c’est d’éviter le retour d’une frontière dure en Irlande, c’est-à-dire de préserver les conditions de la paix, de la stabilité et du dialogue qui existent sur l’île d’Irlande depuis la signature de l’Accord du Vendredi saint ».
Soulignant la nécessité de préserver l’intégrité du marché intérieur, il a relevé que « la frontière irlandaise va devenir, par la volonté britannique, la frontière de l’Union européenne et du marché intérieur ».
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« Ce sera notre nouvelle frontière extérieure. Ce qui est en jeu, c’est la protection de tous les consommateurs et de toutes les entreprises de l’Union », a-t-il précisé.
Au delà du backstop, a ajouté M. Barnier, l’accord de retrait négocié par le gouvernement britannique avec l’UE, demeure « le préalable pour construire la confiance dont nous avons besoin avec le Royaume-Uni, qui restera un pays ami et un partenaire ».
Le Parlement britannique a voté, mardi soir, pour un amendement visant à renégocier avec Bruxelles la disposition du filet de sécurité irlandais, principal sujet de controverse dans l’accord sur le Brexit de Theresa May, ayant entraîné son rejet massif à la Chambre des communes.
Quelque 317 députés ont voté pour cet amendement déposé par le député conservateur, Graham Brady, tandis que 301 ont voté contre cette proposition visant à remplacer le backstop irlandais par des « arrangements alternatifs ».
La disposition du filet de sécurité est censée éviter le retour d’une frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. En vertu du backstop, le Royaume-Uni devait rester dans son ensemble dans une union douanière temporaire avec l’UE, tandis que l’Irlande du Nord ferait partie du marché unique.
Toutefois, cette disposition n’entrerait en vigueur qu’à défaut d’autre solution à l’issue d’une période de transition post-Brexit.