Migration : l’adoption du Pacte de Marrakech ne devrait pas être une fin en soi, mais le début d’une nouvelle ère
L’adoption du Pacte de Marrakech sur les migrations, en décembre prochain, ne devrait pas être une fin en soi, mais le début d’une nouvelle ère, d’un travail de longue haleine et d’un engagement renouvelé à tous les niveaux sur la question migratoire, a affirmé, mercredi au siège de l’ONU à New York, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.
Intervenant lors d’un évènement parallèle de haut niveau intitulé « La Route vers Marrakech« , co-organisé par le Maroc en marge de la 73ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, Bourita a souligné que « si la route de Marrakech nous mène vers l’adoption formelle du Pacte, c’est à la mise en œuvre des engagements qu’elle doit nous conduire, inéluctablement« .
Le Maroc est honoré d’abriter la Conférence qui adoptera ce Pacte, a dit le ministre lors de cette rencontre marquée par la participation notamment du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de la Présidente de l’Assemblée générale, Maria Fernanda Espinosa, de la Représentante spéciale des Nations-Unies pour les migrations internationales, Louise Arbour, ainsi que des ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays.
Pour Bourita, le Pacte mondial de Marrakech sur les migrations portera bien son nom, en ce sens que la Cité Ocre, ville impériale et historique, fondée il y a plus de dix siècles, est elle-même une incarnation de la diversité humaine, culturelle et civilisationnelle, qui a toujours été un carrefour migratoire.
Evoquant le processus de négociation et de finalisation de ce Pacte, le ministre s’est réjoui que la communauté internationale ait prouvé que grâce au travail collectif, les valeurs et les mécanismes multilatéraux sont toujours capables d’apporter des réponses consensuelles aux problématiques globales les plus épineuses.
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« Aujourd’hui, les Nations Unies et ses Etats-Membres, la Communauté des migrants et toutes les parties prenantes partagent la volonté d’assoir les bases d’une nouvelle ère pour la question migratoire« , a-t-il constaté.
Et d’ajouter que grâce à cet engagement collectif, « la Route vers Marrakech est balisée« , étant donné que la communauté internationale dispose actuellement d’un texte consensuel et équilibré. Le Pacte de Marrakech est un acquis précieux qu’il convient de « préserver par notre sagesse collective et par une perspective réaliste qui se détache du court terme et se projette dans l’avenir« , a dit le ministre.
Ce Pacte, a-t-il poursuivi, est une consécration de la conviction qu’aucun pays ne peut, à lui seul, faire face à la migration. Son adoption constituera une opportunité immanquable pour transformer la gouvernance mondiale des migrations, ériger la responsabilité partagée en principe fondamental et consolider les piliers du multilatéralisme, que sont le respect de la souveraineté des Etats et le renforcement de la coopération, a encore dit Bourita.
La Conférence de Marrakech, a-t-il souligné, est un appel à l’action car le Pacte doit délivrer ses promesses. « Nous partons, ici, avec un avantage considérable : le Pacte a déjà été négocié. Le consensus a déjà été trouvé. New York a préparé la route de Marrakech. Il nous appartient, à présent, de traduire ses dispositions en politiques nationales et en mesures d’application concrètes« , a conclu le ministre.
Par ailleurs, et en marge de cette rencontre, l’Ambassadeur Représentant Permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, et Louise Arbour, ont procédé à la signature de l’accord de siège de la Conférence Internationale sur la Migration « Pacte de Marrakech« , qui aura lieu au Maroc les 10 et 11 décembre 2018.