La milliardaire Isabel dos Santos poursuit en justice les médias qui l’accusent
Isabel Dos Santos, fille de l’ancien Président angolais, José Eduardo dos Santos, est accusée de corruption et de détention d’une fortune d’origine frauduleuse.
La fin de l’empire dos Santos ?
Celui qui a succédé au Président José Eduardo dos Santos, resté au pouvoir pendant 38 ans, Joao Lourenço, a marqué une rupture radicale avec l’ancien régime, « dans l’intérêt de tous les Angolais ». Peu de temps après son élection en 2017, le nouveau chef d’Etat a lancé une véritable lutte contre la corruption et pour la diversification de l’économie, largement dépendante du pétrole. Le premier coup de balai se traduit par une série de limogeages, de personnes à la tête d’importantes structures, pour partir sur de nouvelles bases. Première concernée, Isabel dos Santos, fille de l’ancien Président qui était à la tête, entre autres, de la Sonangol, compagnie pétrolière du pays. L’Angola est une des plus grandes puissances d’Afrique et dispose d’importantes richesses pétrolières. Toutefois, les revenus procurés seraient détournés et ne bénéficient pas tout à fait à la population. L’arrivée de Joao Lourenço signifie donc pour beaucoup, le début de la fin de l’empire dos Santos, puisqu’il limogera tous les proches du clan qui sont à des postes stratégiques et soupçonnés de corruption. Un clan qui règne depuis près de 40 ans et que le nouveau Président tente d’écarter petit à petit.
Isabel dos Santos poursuivie pour corruption
Isabel dos Santos, femme la plus riche d’Afrique selon le magazine Forbes, est la cible principale des attaques depuis quelques semaines. La fortune de la « princesse de Luanda » proviendrait, en partie, des caisses de l’Etat, soit via des Joint-ventures, des partenariats avec le public. Au total, un ensemble de pas moins de 400 sociétés créées qui nourrissent l’empire dos Santos. Alors que l’accusée ne cesse de crier son innocence, elle accuse une véritable chasse aux sorcières lancée par le Président, pour favoriser l’agenda politique des autorités angolaises, mais aussi pour la discréditer et manipuler l’ICIJ (Consortium International des Journalistes d’Investigation).
Toutefois, plusieurs rebondissements vont jouer en sa défaveur, comme le suicide de son banquier et gestionnaire privé portugais, visé par la justice angolaise. Par ailleurs, à l’origine de ces fuites d’informations confidentielles sur les finances de la milliardaire utilisées par l’ICIJ, un hacker portugais, Rui Pinto, qui était également à l’origine de Football leaks. Suite à ce qu’elle considère comme étant un acharnement, Isabel dos Santos envisage d’attaquer les médias qui l’ont accusée : « Je réfute les allégations infondées et les affirmations fausses et j’informe avoir entamé les démarches pour agir légalement contre l’ICIJ et les partenaires de l’ICIJ ».