Mme Hakkaoui: 53 % des cas de violence physique à l’égard des femmes se sont produits dans les lieux publics
Le rapport de l’Observatoire national de violence à l’égard des femmes fait ressortir que 53 % des cas de violence physique et 66 pc des cas de violence sexuelle à l’égard des femmes se sont produits dans les lieux publics, a indiqué, mardi à Rabat, la ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Bassima Hakkaoui.
Ce phénomène interpelle l’ensemble des intervenants, secteurs gouvernementaux, société civile et organisations internationales partenaires, a souligné Mme Hakkaoui lors d’un atelier, organisé dans le cadre du projet « Rabat, ville sûre, sans violence à l’égard des femmes et des filles ».
La ministre a, dans ce cadre, exprimé son aspiration d’adopter le projet de loi 103-13 sur la lutte contre la violence faite aux femmes en tant qu’instrument juridique fondamental pour lutter contre la violence, notant que l’impunité constitue l’une des raisons favorisant la propagation de ce phénomène.
De son côté, la Représentante du Bureau Multi-pays de l’ONU Femmes pour le Maghreb, Leila Rhiwi, a relevé que l’initiative « Villes sûres sans violence à l’égard des femmes et des filles » qui couvre 22 villes, dont Rabat et Marrakech, vise à trouver des approches et de solutions efficientes pour rendre l’espace public plus sûr et sécurisé, précisant qu’au Maroc, la violence contre les femmes au milieu urbain dépasse largement celle commise au milieu rural.
La violence à l’égard des femmes, est un phénomène mondial et l’ONU Femme à travers ses partenariats avec les secteurs gouvernementaux et autres, œuvre pour identifier les causes de la propagation de ce fléau à l’échelle internationale, a-t-elle souligné.
Pour sa part, le président du conseil communal de Rabat, Mohamed Sedikki, a fait savoir que la violence à l’égard des femmes dans les lieux publics est une violation flagrante des droits de l’Homme, notant que la réalisation des objectifs du développement durable requiert la mobilisation de tous pour la protection des droits de la femme.
L’engagement du conseil communal de Rabat à travers la coopération internationale en matière des droits de la femme est un pas stratégique pour garantir la sécurité des femmes dans la capitale, a-t-il dit, affirmant que le Royaume a été toujours attaché aux principes des droits des femmes dans le cadre d’une approche démocratique, intégrée et transparente.
Cette rencontre réaffirme la volonté du Conseil communal de consolider les liens de coopération avec l’ONU- Femme Maghreb dans les différents domaines du développement durable et la protection des droits de l’Homme, notamment les droits des femmes, a fait remarquer M.Sedikki.
Les intervenants ont mis l’accent sur la nécessité d’habiliter les agents de police à intervenir dans les cas de violence à l’égard des femmes dans les espaces publics, en leur dotant des attributions requises pour procéder au contrôle et à l’arrestation des suspects et d’adopter le témoignage de la victime comme preuve suffisante pour incriminer l’acte de violence.
S’inscrivant dans le cadre de l’initiative « Villes sûres sans violence à l’égard des femmes et des filles » lancée par l’ONU pour l’égalité des sexes, le projet « Rabat, ville sûre, sans violence à l’égard des femmes et des filles » vise à élaborer un plan de travail complet et intégré pour la ville de Rabat, en vue d’unifier et de valoriser les politiques et les programmes nationaux consacrés à cette initiative et leur adaptation avec les politiques d’appui de la parité, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), les programmes du pôle social relevant du ministère de de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social.
Cette initiative s’assigne également pour objectif de réduire les différentes formes de violence sexuelle exercées à l’égard des femmes et des filles dans les espaces publics, renforcer le sentiment de sécurité chez les femmes et faciliter leur mobilité au sein de la ville, venir en aide des autorités locales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles, outre l’évaluation à l’échelle internationale des mécanismes, des politiques et des approches pour la prévention des différentes formes de violence.