Mogherini : l’annonce de Trump peut « nous ramener à des temps encore plus sombres »
La cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, a estimé jeudi que la reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël par le président américain Donald Trump pouvait « nous ramener à des temps encore plus sombres que ceux que nous vivons aujourd’hui ».
« L’annonce du président Trump sur Jérusalem a un impact potentiel très inquiétant. Le contexte est très fragile », a jugé Mme Mogherini, d’un ton grave, lors d’une brève conférence de presse à Bruxelles, appelant tous les acteurs à « la sagesse » et à une « désescalade ».
« L’Union européenne a une position claire et unie », a insisté Mme Mogherini. « La seule solution réaliste au conflit entre Israël et la Palestine est basée sur deux Etats, avec Jérusalem comme capitale à la fois de l’Etat d’Israël et de l’Etat de Palestine« , a-t-elle ajouté.
« La priorité la plus urgente est désormais que tous les acteurs pertinents évitent une escalade plus forte sur place. Et il est très important que le président Trump, dans son discours, ait reconnu que le statu quo des lieux saints doit être préservé », a-t-elle jugé.
« Le pire qui pourrait arriver serait une escalade des tensions autour des lieux saints et dans la région », a averti la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères.
Mme Mogherini recevra vendredi matin à Bruxelles le ministre jordanien des Affaires étrangères Aymane Safadi. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est attendu lundi matin au siège de l’UE pour un petit-déjeuner « informel » avec les chefs de la diplomatie des 28 Etats membres.
Ce rendez-vous était prévu avant l’annonce du président américain mercredi soir, qui a suscité une vague de condamnations dans le monde. Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a appelé à un nouveau soulèvement populaire palestinien, une « troisième intifada », en réponse à cette décision.
« Nous voulons que toutes les manifestations et toutes les actions soient pacifiques« , a réaffirmé à ce propos Mme Mogherini. « Nous devons éviter que la situation aille du mauvais au pire », a-t-elle plaidé.
AFP