Mohamed Boudrika, le chant du cygne d’une épopée peu glorieuse
Mohamed Boudrika, ancien président du conseil de la commune de Mers Sultan à Casablanca, a récemment été arrêté à l’aéroport de Hambourg en vertu d’un mandat d’arrêt marocain. Il avait fourni des explications pour justifier son absence prolongée du pays, invoquant une opération cardiaque à Londres après avoir transité par les Émirats arabes unis en janvier. Son affaire reste une véritable saga politico-judiciaire. Du côté de son parti, le RNI, il a été démis de ses fonctions après avoir été remplacé à la présidence du club de Raja de Casablanca. Aujourd’hui, ses déboires judiciaires résonnent comme un chant du cygne pour l’homme influent qu’il fut récemment.
Tout laisse à penser que tel est le cas. Il a été arrêté par la police à l’aéroport de Hambourg en vertu d’un mandat d’arrêt émanant des autorités marocaines. Celui qui était aussi le chef du conseil de la commune de Mers Sultan à Casablanca savait que les raisons de son incarcération le conduiraient vraisemblablement en prison. Il avait donc échafaudé une histoire, perpétuellement mise à jour, censée justifier son absence du Maroc depuis six mois.
Il s’est envolé pour les Émirats arabes unis en janvier, puis est arrivé à Londres pour y subir une opération cardiaque qui s’est avérée concluante.
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Était-il logique que Mohamed Boudrika reste aussi longtemps absent, et ce, sans raison, fût-ce en sacrifiant un poste aussi important que celui de président du conseil d’arrondissement de Mers Sultan, la plus grande ville du Maroc ? Tout laisse à penser que cela n’a pas été le cas. En effet, il y a environ deux mois, Mohamed Boudrika avait répondu à une question concernant sa date de retour au pays en disant : « Cette question me touche personnellement, et personne n’a le droit de me la poser. » De plus, un autre aspect regrettable réside dans le fait que les représentants de Raja se sont rangés derrière lui pour le protéger, soutenant son histoire.
En l’état actuel des choses, on sait que Mohamed Boudrika a été mêlé à plusieurs affaires. En date du 30 décembre 2022, il a été condamné à une peine de quatre ans de prison avec sursis, plus de 8,8 millions de dirhams d’amende et plus de 2,1 millions de dirhams de dommages et intérêts au bénéfice de la partie civile. Il s’agit de sanctions prononcées non seulement à titre personnel, mais également en sa qualité de représentant légal de la société BM MATCO.
La rumeur s’est transformée en réalité, avec une décision de justice à l’appui : le mercredi 13 mars 2024, le président du conseil d’administration de Raja et député du Rassemblement national des indépendants (RNI) a été sanctionné par une peine d’un an de prison avec sursis et une amende de 232 500 dirhams en raison de l’émission de chèques sans provision.
Il est également allégué que Mohamed Boudrika a commis une fraude immobilière par le biais de l’une des dizaines de sociétés qu’il possède, dont il est l’associé unique ou à 50 %, en mettant sur le marché des biens immobiliers fictifs sur plan. À noter, le bâtiment en question a été édifié sur un terrain dont le propriétaire n’est pas Boudrika.