Mohammed Mehdi Bensaid pointe du doigt les problèmes du secteur immobilier

Mohammed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, s’est prononcé sur la menace qui pèse sur le secteur immobilier, et plus spécifiquement sur les bâtiments historiques en marge d’une conférence organisée, à Salé, par la Fondation Al-Faqih Tétouani jeudi 23 janvier. En outre, il a annoncé la formation d’un comité pour évaluer et protéger le patrimoine architectural à Casablanca.

Mohammed Mehdi Bensaid, membre de la direction collective du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a soulevé les problèmes du secteur immobilier, notamment la menace qui pèse sur les bâtiments historiques de la capitale économique tout en soulignant l’importance de ces édifices dans le patrimoine culturel et historique de la ville et du pays. Le ministre a précisé que ces bâtiments sont aujourd’hui sous la menace d’une transformation radicale, souvent au détriment de leur valeur historique.

Bensaid a expliqué que certains promoteurs se sont impliqués dans la destruction d’anciens bâtiments historiques de Casablanca, souvent dans le but de les remplacer par des constructions modernes dépourvues d’identité. Selon lui, ces sites sont bien plus que de simples structures en pierre, ils constituent des témoins vivants de l’histoire du Maroc, portant en eux les traces de plusieurs générations et des civilisations qui se sont succédé sur ce territoire. Le ministre a insisté sur le fait que la préservation de ces lieux revêtait une dimension nationale, non seulement pour leur valeur patrimoniale, mais aussi pour leur rôle dans la construction de l’identité marocaine.

En réponse à cette situation inquiétante, un comité interministériel a été mis en place, en coordination avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. Ce comité a pour mission de réaliser des études approfondies afin de recenser les bâtiments historiques de la ville et d’identifier les zones où le patrimoine est menacé. Ce travail devrait permettre de dresser un état des lieux de la situation à Casablanca, ville qui, en raison de sa taille et de son dynamisme économique, connaît des pressions immobilières. Le ministre a ajouté que ces enquêtes avaient pour but d’aider à mieux comprendre l’étendue des menaces qui pèsent sur le patrimoine architectural de la ville et d’envisager des solutions pour y remédier.

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Une menace au profit de la modernité

Mohamed Omari, vice-coordinateur régional de Casablanca-Settat pour l’Instance nationale de protection des deniers publics et de la transparence, a salué les déclarations de Bensaid. Il a souligné que la position du ministre reflétait une véritable volonté du gouvernement de protéger les bâtiments patrimoniaux de la ville. Omari a précisé que ces bâtiments, souvent emblématiques de l’histoire et de la culture marocaines, sont aujourd’hui menacés de disparaître au profit de projets immobiliers modernes qui ne tiennent pas compte de la richesse historique de la ville. Il a, dans ce sens, averti que ces sites risqueraient d’être transformés en constructions modernes sans aucune identité.

Omari a aussi critiqué l’attitude des autorités locales face à cette situation. Selon lui, la négligence dans la protection du patrimoine historique de Casablanca est le résultat d’un manque d’engagement et d’une gestion inefficace de la part des autorités compétentes.

Pour Omari, il est essentiel de mobiliser un large éventail d’acteurs pour protéger ces bâtiments historiques, en particulier le système judiciaire. Il a rappelé que plusieurs procès étaient actuellement en cours contre des réseaux immobiliers impliqués dans des actes frauduleux, notamment la falsification de documents et l’appropriation illégale de biens publics et privés. Il a également évoqué la loi 22.80 relative à la préservation des monuments historiques et des sites patrimoniaux, qui constitue le cadre légal essentiel pour protéger ces édifices. Il a souligné que la mise en œuvre efficace de cette législation, en collaboration avec les collectivités territoriales, était indispensable pour éviter que ces sites ne soient détruits ou vendus à des fins purement commerciales.

En outre, Omari a insisté sur la nécessité d’une sensibilisation accrue de la société civile pour préserver ces sites historiques. Les bâtiments patrimoniaux jouent un rôle clé non seulement dans la mémoire collective, mais aussi dans l’attractivité touristique de la ville. Ils apportent une valeur esthétique et culturelle unique qui contribue à l’économie locale. Selon lui, protéger ces monuments, c’est assurer aux générations futures l’accès à leur histoire et à leur patrimoine, tout en renforçant l’identité culturelle du Maroc.

Le ministre a également souligné que ces bâtiments historiques n’étaient pas seulement des vestiges du passé, mais des éléments vivants du présent, essentiels à la dynamique touristique et économique de la ville. Leur préservation est donc d’une importance capitale pour maintenir le lien entre le passé et l’avenir.

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