Moudawana : les femmes pourraient s’acquitter de la « Nafaqa »

Dans une déclaration marquante faite lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision nationale 2M, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a exprimé son souhait de voir les femmes obligées de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris dans certains cas de divorce. Cette proposition s’inscrit dans une vision plus large de l’égalité des sexes, où la répartition des responsabilités financières serait équitable entre hommes et femmes.

Actuellement, la situation au Maroc veut que ce soit presque toujours l’homme qui soit tenu de payer une pension alimentaire après un divorce, et ce, même si la femme dispose de revenus plus élevés. Le ministre Ouahbi estime que ce système est injuste et propose que, dans les cas où la femme gagne plus que son ex-conjoint, elle soit tenue de verser une pension alimentaire, ou « Nafaqa », à ce dernier. Selon lui, cette mesure permettrait de mieux équilibrer la charge financière post-divorce.

Ouahbi a souligné l’importance d’une responsabilité financière partagée au sein du mariage, une responsabilité qui devrait se prolonger après la dissolution de celui-ci. Il a indiqué que le gouvernement examine actuellement les modalités d’intégration de cette proposition dans la Moudawana, la loi marocaine sur la famille.

Cette proposition, si elle venait à être adoptée, représenterait un changement social majeur au Maroc.

Traditionnellement, la Nafaqa est toujours payée par les hommes, indépendamment des différences de revenus entre les partenaires. L’initiative du ministre Ouahbi s’inscrit dans un contexte plus large de discussions sur l’égalité des sexes et la modernisation du droit de la famille.

La proposition du ministre Ouahbi pourrait marquer un tournant dans la perception et la mise en œuvre de l’égalité des sexes au Maroc. En effet, elle remet en question des normes sociales profondément enracinées et ouvre la voie à une réévaluation des rôles financiers au sein du couple. Cette initiative pourrait également avoir des répercussions sur la manière dont les responsabilités financières sont perçues et assumées dans d’autres aspects de la vie sociale et économique.

La proposition de Ouahbi a suscité des réactions variées. Certains y voient une avancée significative vers une véritable égalité des sexes, tandis que d’autres craignent qu’elle ne soit difficile à mettre en œuvre dans un contexte culturel où les rôles traditionnels sont encore très présents. Les débats autour de cette proposition sont révélateurs des tensions et des aspirations qui traversent la société marocaine en matière d’égalité des sexes.

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L’appel de Ouahbi intervient dans un contexte de réformes plus larges visant à moderniser le droit de la famille au Maroc. La Moudawana, bien qu’ayant été révisée en 2004 pour améliorer les droits des femmes, reste un domaine où des inégalités subsistent. La proposition de Ouahbi pourrait ainsi s’inscrire dans une série de réformes visant à renforcer l’égalité des sexes et à adapter le cadre juridique aux réalités socio-économiques contemporaines.

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