Moudouwana : Le PPS prône un délai de carence pour les hommes après un divorce
Le PPS propose une réforme du droit de la famille visant à promouvoir l’égalité et la modernité. Parmi les 16 propositions soumises au comité spécial, le parti suggère l’introduction d’un délai de carence pour les hommes en cas de divorce, tout comme pour les femmes.
Le PPS remet en question la vision traditionnelle du délai de carence, appelé id’ah, qui oblige les femmes à attendre un certain temps après un divorce ou le décès de leur mari avant de pouvoir se remarier. Selon le parti, avec les progrès scientifiques actuels, la nécessité de ce délai pour détecter une éventuelle grossesse n’est plus pertinente.
Si le délai de carence doit être maintenu, le PPS propose qu’il s’applique également aux hommes, afin d’assurer l’égalité entre les anciens partenaires. Ce délai pourrait également offrir un temps de réflexion propice à une éventuelle réconciliation, notamment en cas de grossesse.
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En plus de cela, le PPS souhaite abolir le mariage temporaire, connu sous le nom de Ziwaj el-Moutaâ, car il est perçu comme portant atteinte à la dignité des femmes. En cas de grossesse, les femmes devraient avoir droit à une indemnisation et la filiation de l’enfant doit être reconnue. De plus, la filiation devrait désormais être établie par un test génétique pour les enfants nés hors mariage, afin d’empêcher le père biologique de contester le droit de reconnaissance de l’enfant.
Ces propositions ont suscité des critiques de la part de l’ancien Premier ministre Abdelilah Benkirane, chef du Parti de la justice et du développement (PJD), qui a conseillé au PPS de ne pas se conformer aux textes religieux ou à l’article 400, qui s’appuie sur la doctrine malikite.
En réponse, Nabil Benabdallah, le dirigeant du PPS, a souligné que le roi a insisté sur la nécessité d’une réforme du droit de la famille tout en respectant les fondements de l’Islam. Il a également affirmé que son parti avait exprimé librement sa position dans le cadre du débat démocratique.