Mounir HOUARI : « Les investissements mobilisés en termes d’infrastructures de base sont énormes et en adéquation avec le positionnement voulu pour la Région »
PAROLE DE DIRIGEANT
Réalisé par Souad MEKKAOUI
Depuis le lancement du Modèle de développement des provinces du Sud en 2013, Dakhla Oued Eddahab se positionne désormais en tant que hub économique et portail du Royaume vers l’Afrique et de trait d’union entre l’Europe et le continent africain. En effet, jouissant de plusieurs opportunités d’investissement nationaux et étrangers, la dynamique diplomatique que connaît la région a davantage mis en avant son statut de porte principale vers l’Afrique et de porte d’entrée vers le reste du monde.
Beaucoup de projets d’infrastructure notamment le méga projet de la voie express Tiznit-Dakhla, le Port de Dakhla Atlantique et les usines de dessalement d’eau de mer sont en train de changer le visage de la région. Pour mieux en savoir, nous avons sollicité le Directeur du Centre Régional d’Investissement, M. Mounir HOUARI qui a bien voulu nous dire tout à propos de la Région Dakhla-Oued Eddahab.
MAROC DIPLOMATIQUE _ Depuis plusieurs années déjà, Dakhla-Oued Eddahab fait l’objet d’un intérêt particulier pour son intégration et sa mise à niveau avec les autres régions du pays. Aujourd’hui, c’est une région en plein essor. Quelles sont les perspectives de développement économique de la région ? Quels sont les investissements mobilisés dans ce cadre ?
MOUNIR HOUARI _ Depuis plusieurs années déjà, la Région est compétitive par rapport aux autres régions du Royaume et elle dispose du PIB le plus important par habitant. Aujourd’hui, avec l’attention particulière accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux Régions du Sud, et plus particulièrement, pour la Région de Dakhla-Oued Eddahab, les investissements mobilisés en termes d’infrastructures de base sont énormes et en adéquation avec le positionnement voulu pour la Région. Les perspectives de développement au niveau des secteurs productifs traditionnels restent importantes avec un potentiel énorme. En plus de ces secteurs traditionnels qui vont bénéficier d’un vrai boom à travers l’ouverture des chantiers structurants de la Région, tels que le Port de Dakhla Atlantique et les usines de dessalement d’eau de mer, les différents acteurs économiques planchent sur d’autres secteurs non traditionnels tels que les énergies renouvelable et énergies vertes, en plus des secteurs de la logistique et des nouvelles technologies de l’information.
MD _ Ces derniers mois, la région s’est imposée en tant que destination diplomatique et consulaire par excellence et un pôle économique et de coopération internationale entre le Maroc, l’Afrique et son partenaire européen. Ce qui promet bien entendu de drainer des investissements directs étrangers (IDE). Comment, à votre avis, ces ouvertures permettront-elles aux provinces du Sud de se tailler leur place sur les agendas économiques des grandes puissances internationales ?
MH _ On peut, d’ores et déjà, confirmer que depuis la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États Unis d’Amérique, la Région dispose d’une visibilité plus accentuée à l’international, encouragée par son positionnement à la porte de l’Afrique de l’ouest, faisant de sa localisation géographique un hub naturel entre le Nord et le Sud.
En d’autres termes, avec les infrastructures en cours de développement, pour ne citer que celles du transport (aérien, maritime, terrestre…) et les zones industrielles et logistiques en cours de développement, Dakhla va se positionner, dans le court et le moyen terme, comme une troisième puissance économique nationale après Casablanca et Tanger, pour se hisser, au fil des ans. Avec la réalisation des différents projets structurants, elle sera une puissance économique régionale, à même de hisser, socio-économiquement avec elle les Régions limitrophes, et surtout, les partenaires les plus importants au niveau des pays de la CEDEAO et de l’Afrique Subsaharienne, avec un focus, en particulier, sur les pays de l’Est.
MD _ La région suscitant un réel engouement de la part des investisseurs et des différents acteurs économiques témoignant de la forte dynamique d’investissement dans cette région qui regorge d’opportunités, quels objectifs tracez-vous pour le CRI pour les années à venir ?
MH_ La raison d’être du CRI est la promotion, l’accompagnement et la pérennisation de tous les investissements, de quelque nature que ce soit, afin d’assurer un développement socio-économique serein, durable et inclusif de la Région, de ses habitants ainsi que de son environnement. Le CRI, en plus d’être l’unique point de contact des investisseurs nationaux et internationaux à travers les différentes prérogatives accordés dans le cadre de son autonomie, nous veillons à ce que le CRI se place au cœur des différentes concertations régionales afin d’assurer une montée en compétence des ressources humaines de la région tout en préparant l’assise d’attractivité territoriale pour accompagner ce développement et permettre à tout investisseur, porteur de projet ou entrepreneur de disposer d’un support et d’un accompagnement dans toutes les étapes de création et de pérennisation des TPME.
MD _ Le CRI étant l’unique interlocuteur des créateurs d’entreprises et des investisseurs, nationaux ou étrangers, il est, à ce titre, l’interface entre le porteur de projet et les autres administrations (au niveau régional et au niveau central) afin de faciliter les démarches administratives liées à l’acte d’investir. La région est-elle dotée d’infrastructures permettant de faciliter l’investissement des porteurs de projets nationaux ou étrangers ?
MH _ Grâce à l’attention particulière accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux provinces du Sud, et tel qu’évoqué avant, plusieurs efforts en investissement sur des projets structurants ont été réalisés et d’autres sont en cours de réalisation par les autorités locales et nationales afin de mettre à la disposition des investisseurs tous les prérequis nécessaires à l’investissement. Sur ce point, et en plus des projets d’infrastructure et de transport (West Africa Port, la voie express Tiznit Dakhla, l’extension de l’aéroport et la création de l’aéroport de l’Argoub, zones industrielles et logistiques) les autorités ont aussi misé sur une autonomie en approvisionnement en eau et en énergies renouvelables, à travers l’usine de dessalement de l’eau de mer et les projets de champs éoliens, solaires… et l’interconnexion électrique avec le réseau national et le développement de nouvelles technologies énergétiques (Hydrogène vert et bleu).
Pour ce qui est de l’acte d’investir, sans parler de l’accompagnement et des actions de pérennisation offertes à tous les niveaux et à tous les investisseurs, il faut mettre en avant la décision souveraine de digitalisation des actes administratifs qui facilitent à un grand point les démarches de création et d’accompagnement. J’en profite pour rappeler que le CRI dispose d’équipes compétentes qui assurent le Single Point Of Contact et se positionnent comme le principal interlocuteur des porteurs de projets, assurant ainsi un traitement rapide et efficace de tous les actes et procédures administratifs. Cette interface du CRI atteint aussi le volet financement à travers un accompagnement des porteurs de projets dans leur démarche pour l’accès à des financements bancaires avec des taux intéressants ainsi que l’octroi des aides et incitations offertes par le gouvernement.
MD _ Plusieurs régions sont devenues très attractives sur le plan industriel comme Tanger, Casablanca ou encore Kénitra, avec un développement lié à des écosystèmes. Quels atouts la région Dakhla-Oued Eddahab offre-t-elle aux investisseurs, dans ce sens ?
MH _ En plus des Écosystèmes traditionnels et comme précédemment dit, la Région est en train de développer tout un réseau de transport et d’approvisionnement en eau et électricité pour accompagner le développement de tout type d’écosystème créateur de richesse, de n’importe quel type d’industrie. Pour être plus concret, et à côté de ces infrastructures, le plan de développement de la Région comprend le développement de la zone industrielle et logistique, interconnecté avec les différents projets structurants de la Région, pour assurer une production sereine avec un accès facile à tous les marchés prioritaires, tels que l’Europe et l’Afrique Subsaharienne.