Nancy Pelosi : la femme la plus puissante des Etats-Unis
Par Saad Bouzrou
Sauf énorme coup de théâtre, Nancy Pelosi sera élue par ses soutiens « Speaker », ou Présidente de la Chambre des représentants, un poste qu’elle avait déjà occupé, marquant alors une première historique, de 2007 à 2010.
Comptant un nombre record de femmes et d’élus issus de minorités, le 116e congrès américain prendra ses fonctions à midi : 435 nouveaux élus à la Chambre des représentants, désormais contrôlée par les démocrates, et 100 sénateurs à la chambre haute, qui reste sous contrôle républicain.
Jeudi 3 janvier, la démocrate Nancy Pelosi devrait retrouver, à 78 ans, le perchoir du Congrès, signant son impressionnant retour au troisième échelon de la politique américaine, derrière le Président Trump et le vice-président Mike Pence.
Nancy va entamer son mandat avec un premier défi à Donald Trump : le vote prévu en fin d’après-midi de lois de financement temporaire qui pourraient permettre de débloquer –s’il les signait- les administrations américains paralysées par un « shutdown » partiel depuis le 22 décembre.
Ses soutiens ont déjà misé sur sa victoire contre les faucons qui auraient du mal à faire baisser la garde à une colombe si tenace. «Personne n’a jamais gagné en pariant contre Nancy Pelosi», a affirmé sa fille, Alexandra, mercredi sur CNN. «Elle est du genre à vous arracher la tête sans que vous vous rendiez même compte que vous saignez», a-t-elle ironisé.
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Mais si cette habituée du combat politique donne habilement des coups à ses adversaires, elle en reçoit également même dans ses rangs. Lors des dernières élections parlementaires de novembre, elle a reçu de dures critiques, lorsqu’une jeune garde progressiste a renié son autorité en allant jusqu’à jurer de ne pas voter pour elle comme «speaker».
«Je ne me sens pas forcément haïe. Je me sens respectée. On ne me critiquerait pas si je n’étais pas efficace», a-t-elle confié dans un entretien récent au magazine Elle.
Les américains voient en elle « une législatrice experte », et qui sait facilement lever des millions de dollars pour les candidats de son propre parti aux élections parlementaires. «C’est pour ça que les républicains me craignent», déclare-t-elle.
A la tête de la majorité parlementaire, Nancy Pelosi pourrait aisément bloquer le programme du président Trump. Avec, comme motif, leur opposition sur le mur à la frontière mexicaine, l’une des mesures phares de la politique migratoire envisagée par le locataire de la Maison Blanche.
Plus pire, le scénario d’une procédure de destitution contre le président républicain est largement envisageable alors que les démocrates auront la capacité d’ouvrir des enquêtes parlementaires sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie lors des élections présidentielles de 2016.
Cette lauréate du Trinity College of Washington est mère de cinq enfants. Son père et son frère ont été maires de sa ville natale, Baltimore, où elle est née le 26 mars 1940.
Pour réussir dans le monde politique américain, il faut être capable de « prendre des coups », dit-elle.
Et dans la vie aussi, dit-on.