NARSA : Atelier sur le renforcement des données relatives aux décès dus aux accidents de la circulation

L’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) a lancé, mardi à Rabat, un atelier scientifique sur le renforcement des données relatives aux décès dus aux accidents de la circulation au Maroc, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cet atelier de trois jours vise à déterminer et à comprendre les raisons derrière les disparités observées entre les statistiques de mortalité routière du Maroc et les estimations de l’OMS, ainsi qu’à formuler des recommandations quant aux mesures à prendre par les différents intervenants dans le système de sécurité routière, afin de combler les écarts et de renforcer les systèmes de données.

S’exprimant à cette occasion, le directeur général de la NARSA, Benacer Boulaajoul, a affirmé que les données relatives aux accidents de la circulation constituent un élément clé dans l’élaboration de stratégies nationales de sécurité routière et de plans d’action réalistes.

Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de garantir la qualité de ces données afin d’atteindre les objectifs fixés par ces stratégies nationales, mettant en avant le rôle qui incombe aux différents intervenants dans le domaine de la sécurité routière au Maroc (Gendarmerie royale, Sûreté nationale, Protection civile et ministère de la Santé et de la Protection sociale…) dans la collecte, l’analyse et le traitement des informations. Dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, M. Boulaajoul a précisé que la vérification des données collectées nécessite d’intervenir auprès de chaque partie prenante, ajoutant que cet atelier s’inscrit dans ce cadre en vue de déterminer les raisons de l’écart constaté entre les statistiques rendues par les autorités marocaines et les estimations de l’OMS.

De l’avis de M. Boulaajoul, les conclusions de cet atelier, qui réunit des experts marocains et étrangers, seront d’une « grande utilité » pour la mise en place d’un plan d’action qui permettra de développer la collecte et l’analyse des données relatives aux accidents de la circulation dans le Royaume.

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De son côté, la représentante de l’OMS au Maroc, Maryam Bigdeli, a fait savoir que cet atelier vise, d’une part, l’amélioration de la collecte et du partage de données des décès dus aux accidents de la circulation à travers la mise en place d’une cartographie des systèmes de collecte des données et, d’autre part, le renforcement de la coordination entre les différents intervenants dans le domaine de la sécurité routière.

Selon la responsable onusienne, les accidents de la route constituent un fardeau de santé publique majeur. L’intégration de la sécurité routière dans les objectifs de développement durable ainsi que la nomination d’un envoyé spécial pour la sécurité routière par le secrétaire général des Nations Unies témoignent de l’importance de la sécurité routière parmi les besoins mondiaux, a-t-elle poursuivi. En effet, les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la huitième cause de décès pour tous les groupes d’âge, faisant désormais plus de victimes que le VIH/Sida, la tuberculose ou les maladies diarrhéiques, a-t-elle expliqué, ajoutant qu’outre les souffrances et la tristesse incommensurables qu’ils causent, les accidents de la circulation entrainent des coûts économiques élevés dus aux pertes de revenus, aux frais médicaux et de réadaptation ainsi qu’aux frais judiciaires et de détention.

Affirmant la nécessité de surmonter la sous-déclaration afin d’obtenir des données fiables et de bonne qualité, sans lesquelles il est difficile de déterminer le fardeau des accidents de la route, de concevoir et de mettre en œuvre des politiques et des interventions appropriées et de suivre les programmes accomplis pour le réduire, Mme Bigdeli a réitéré l’engagement de l’OMS à accompagner le Maroc pour la réussite de cette priorité nationale.

Pour sa part, le directeur des Hôpitaux et des soins ambulatoires au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Abdelilah Boutaleb, a noté que l’insécurité routière constitue un fléau socio-économique et un réel problème de santé publique, ajoutant que le gouvernement, conscient de cette situation, a placé la lutte contre la violence routière parmi les grands chantiers nationaux, ce qui a permis d’améliorer les statistiques relatives aux accidents de la circulation.

Néanmoins, le nombre de tués reste encore élevé avec près de 3.500 décès en moyenne chaque année, a-t-il déploré, rappelant que le ministère a entrepris un ensemble d’actions ayant pour objectifs de garantir les conditions optimales de sécurité pour l’aptitude à la conduite et de réduire les conséquences des accidents de la circulation en termes de mortalité, de morbidité et de handicap.

M. Boutaleb a, par ailleurs, indiqué que le ministère a initié avec la Direction générale des collectivités territoriales et l’appui de la Fondation CDC, dans le cadre de l’initiative Bloomberg (Data for health), un projet pilote de renforcement de l’enregistrement des causes de décès au niveau de la préfecture de Rabat, l’objectif étant d’améliorer la collecte et la qualité des statistiques de mortalité, à travers le développement et l’expérimentation de nouveaux outils, notamment le certificat de décès conforme au modèle international, lequel a montré des résultats très prometteurs pour sa généralisation à l’ensemble du territoire national.

Cet atelier scientifique traitera de trois thèmes principaux, à savoir l’examen des sources de données et de la qualité, l’amélioration des flux de données entre les systèmes et l’affinement des stratégies nationales pour l’amélioration des systèmes de données.

Avec MAP

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