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Nasser Bourita, l’élégance des victoires sans bruit

CE QUE JE PENSE

Il est des sourires qui, sous leur discrétion feutrée, portent les éclats silencieux de la victoire. Ceux que l’on n’entend pas, mais que l’on devine. Ceux qui ne font pas de bruit, mais qui font trembler les certitudes. Lorsqu’il quitte une salle de réunion, le visage serein, la démarche assurée, et qu’un fin sourire traverse son regard tranquille, Nasser Bourita vient d’opérer ce que les diplomaties adverses redoutent : une manœuvre désarmée, un verrou stratégique brisé, une crise qui change de camp.

Car ce ministre ne parle jamais pour meubler le vide. Ses silences sont des messages. Ses sourires, des signes. Et ses rares éclats de rire, de véritables séismes diplomatiques. Chaque expression de son visage est un code, chaque sortie publique, un signal. Chaque sourire de Bourita est un verdict. Chaque rire, une onde de choc. Il n’a rien du diplomate de théâtre. Il entre dans une salle sans fracas. Il ne fait pas de gestes larges, n’élève jamais la voix, n’use d’aucune théâtralité. Et pourtant, à son passage, les certitudes se fissurent, les postures se révisent, les agendas se bousculent. Nasser Bourita n’a pas besoin de parler fort pour être entendu. Et quand il sort d’une réunion, la démarche assurée, le regard tranquille, et qu’un sourire discret fend son visage, ceux qui savent… comprennent que quelque part, une manœuvre adverse vient d’être transférée en soins intensifs. Une crise a changé de camp. Une équation géopolitique vient d’être modifiée. Les cartes bougent. Les lignes tremblent. Les positions vacillent. Et le Maroc avance. Silencieusement. Stratégiquement. Royalement.

Depuis 2017, à la tête de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita a imposé un style qui n’appartient qu’à lui : une diplomatie de la précision, de la constance, du geste sûr et de la parole rare. Une méthode où chaque mot est pesé, où chaque engagement est verrouillé, où chaque silence est porteur d’un message. Sous ses airs de calme olympien, il orchestre une offensive diplomatique d’une rare intensité, avec un seul cap : la défense de l’intégrité territoriale du Royaume et l’affirmation d’un leadership régional voulu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Peu loquace, tout en maîtrise, il est l’incarnation même du calme qui précède la victoire. À l’ombre des projecteurs, dans le tempo du monde qui s’accélère, il trace, sans jamais trembler, la ligne droite d’une diplomatie souveraine, lucide, profondément enracinée dans la Vision Royale. Un art délicat, qu’il pratique avec l’élégance d’un funambule et la précision d’un chirurgien. Il est le diplomate du Roi, celui qui ne perd jamais de vue l’essentiel : l’intérêt supérieur de la Nation.

Une chorégraphie diplomatique en trois actes : Washington, Paris, Tallinn

Cette semaine d’avril 2025, ce sont les sourires qui ont ponctué ses pas. Trois capitales, trois actes, un seul fil conducteur : faire du plan d’autonomie marocain la seule option crédible sur la scène internationale. Une diplomatie de conviction, patiemment construite, portée avec la rigueur d’un horloger et la précision d’un stratège.

Washington, d’abord. Accueilli par le Secrétaire d’État Marco Rubio, Bourita en ressort avec une déclaration limpide : les États-Unis réaffirment – noir sur blanc – leur soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Et plus encore : ils demandent à l’envoyé onusien Staffan de Mistura de lancer des négociations exclusivement fondées sur la proposition marocaine. Le message est clair : le Maroc ne négocie plus sa légitimité. Il la confirme. Il l’élargit. Le 14 avril, devant le Conseil de sécurité, De Mistura parle sans détour : « Les trois prochains mois seront décisifs ». Et dans les couloirs feutrés de l’ONU, deux faits résonnent comme un tournant : le soutien renouvelé des États-Unis, et l’acceptation implicite par Alger de la position française, traduite par la reprise du dialogue avec Paris.

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Puis Paris. Là où l’ambiguïté fut parfois de mise, Bourita obtient plus qu’un appui : une position gravée dans le marbre. Le Quai d’Orsay évoque une position « intangible », en droite ligne de la lettre envoyée par le président Macron à Sa Majesté le Roi. Et surtout, la France affirme qu’elle agira en cohérence, à tous les niveaux. Le plan marocain n’est plus une option. Il devient la seule base viable. Le tout, alors même que Paris tente de raccommoder les fils fragiles de sa relation avec Alger. Une performance diplomatique magistrale, menée sans tapage. Avec élégance. Et efficacité. Un coup de maître diplomatique, porté par un ministre qui n’a pas levé la voix… mais qui a tout dit. Enfin Tallinn. En Estonie, Bourita poursuit son tissage patient. Le ministre estonien salue publiquement le plan marocain comme « sérieux, crédible, réaliste ». Une voix de plus, venue du Nord. Une légitimité de plus, ancrée dans une diplomatie discrète mais contagieuse. Le Maroc n’impose rien. Il convainc. Et l’Europe du Nord s’ajoute à la liste.

Le génie d’une diplomatie marocaine pensée au sommet

Rien de cela n’est improvisé. Tout s’inscrit dans une Vision Royale claire et stratégique, articulée autour de la paix, du développement partagé et de la souveraineté nationale. Le plan d’autonomie, proposé dès 2007, est l’expression de cette vision. Et Bourita en est le messager le plus fidèle. Une diplomatie souveraine, qui ne suit aucune mode, ne cède à aucune pression, et avance toujours au nom de l’intérêt supérieur du Royaume. C’est cette école-là que représente Bourita. Une école sans esclandre ni improvisation. Une école de la cohérence, de la discrétion et de la résilience. Bourita incarne tout cela : la méthode marocaine.

Pas d’effet d’annonce. Pas de diplomatie d’humeur. Juste des faits. Des engagements tenus, des alliances solides. Une parole qui vaut signature. Une méthode née à Rabat, et saluée à l’échelle planétaire. Le Maroc ne surjoue pas. Il convainc par la cohérence. Depuis 2017, Bourita et ses équipes ont mené un travail souterrain devenu lumière : 110 pays soutiennent aujourd’hui le plan marocain, deux membres permanents du Conseil de sécurité s’y alignent (les États-Unis et la France), l’Espagne y adhère, l’Afrique y croit. Pendant que d’autres s’agitent, s’indignent ou s’enlisent, le Maroc trace sa route. Et le monde le suit.

Le sourire du résultat

Le style Bourita est fait de patience, de rigueur et d’intelligence froide. Un style où chaque mot est sculpté, chaque geste calculé, chaque rencontre optimisée. Ce n’est pas la diplomatie de l’effet de manche. C’est celle de la construction. Elle ne cherche pas les applaudissements. Elle cherche le résultat. Et elle le produit. Son style est à l’image du Royaume qu’il représente : sobre mais ambitieux, digne mais résolu, discret mais souverain. Il est l’élève des silences royaux, le messager des vérités solides. Il n’a ni besoin de fanfare, ni de battement de tambour.

Parce que oui, quand Nasser Bourita sourit… c’est que la diplomatie marocaine vient de gagner une bataille sans faire couler une goutte d’encre de trop. Et lorsque cette diplomatie récolte des soutiens qui s’empilent sur la carte du monde, lorsque les puissances s’alignent une à une derrière la légitimité du Maroc, et à chaque fois qu’un nouveau drapeau se range aux côtés du Royaume, Bourita esquisse ce sourire discret. Le sourire du devoir accompli. Le sourire du résultat. Mais ce sourire-là n’a rien d’anodin : il est l’écho discret d’un Maroc qui avance, qui convainc, le sceau silencieux d’un Maroc qui gagne.

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