Ce que ne dit pas l’expulsion « d’avocats » français par le Maroc et leur campagne mensongère
Par Hassan Alaoui
« Le Maroc persiste dans sa politique qui consiste à incarcérer des militants sahraouis du territoire occupé dans des prisons situées au Royaume et à les priver des visites ». Décidément, il n’en faut pas plus que ces trois lignes pour nous éclairer sur la mauvaise foi qui respire de ce texte sentencieux.
Juxtaposés, les deux mots « militants sahraouis et territoire occupé » nous renvoie à cette littérature que la propagande algérienne semble mettre en œuvre comme une musique depuis des décennies, défraîchie , usée jusqu’à la corde et lassante. La teneur du communiqué que les avocats français ont publié il y a quelques jours, en solidarité avec Ingrid Metton et Olfa Ouled, « avocates » de leur état, expulsées du Maroc, est de la même veine, mensongère, malhonnête et haineuse à l’égard du peuple marocain.
Voilà deux prétendues avocates qui, se croyant en terrain conquis, en violation flagrante de la souveraineté du Maroc et de sa justice, non contentes de surcroît de se faire justicières , qui viennent « rendre visite à des prisonnier politiques du Sahara occidental ». Elles n’avaient aucune autorisation légale pour ce genre de mission , encore moins celle de se rendre auprès de Nâama Asfari, citoyen marocain comme beaucoup d’autres au sein du polisario, détenu pour des délits graves, condamné par la justice pour violences et crimes avérés commis en novembre 2010 à Gdeim Izik.
Ces crimes ne sont ni plus, ni moins que la fomentation de soulèvements des jeunes, de provocations anti-policières et d’assassinats prémédités de ces derniers. En témoignent les images et les photos publiées et fournissant la preuve de l’incitation déchaînée à laquelle Asfari et ses complices s’étaient livrés. Au moins 11 membres des forces de l’ordre ont trouvé la mort après avoir été victimes d’agressions violentes, défigurés, traînés au sol, égorgés sous l’œil des caméras.
Le procès des détenus, suivi par des observateurs internationaux dont on ne saurait mettre en doute la moralité, s’est déroulé dans une transparence on ne peut plus incontestable. Les plaidoiries et l’instruction ont obéi au seul critère de la loi et de la vérité, l’indépendance et la transparence, des confrontations et l’étalement des preuves ayant confondu les séparatistes de leur réelle implication dans les douloureux événements de novembre 2010.
Le procès des accusés poursuivis dans le cadre des événements relatifs au démantèlement du camp Gdim Izik à Laâyoune s’est déroulé sous l’œil de plusieurs associations des droits de l’homme, des organisations non gouvernementales, des organisations indépendantes et de plusieurs médias nationaux et internationaux, et ce en consécration du principe de transparence et la garantie des conditions d’un procès équitable . Ils nous éclairent encore sur les arrières plans de ces manifestations, fomentées par les séparatistes, mises en œuvre par les provocateurs du polisario et, en dernier ressort, par la main des services algériens.
Ces faits têtus, les témoignages objectifs et la triste réalité des agressions des forces de l’ordre et des citoyens par les « militants sahraouis » – vocable de faussaire inventé par le polisario -, semblent paradoxalement niés et occultés par les apprentis-sorciers de cette nébuleuse obscure appelée ACAT, cette ONG qui n’a de chrétien que le nom, financée par le gouvernement algérien, trempant ses plumes dans un viscéral antimarocanisme qui finit par lui ôter toute crédibilité.
La mobilisation à laquelle se livrent l’ACAT, Ingrid Metton, Olfa Ouled et consorts n’est la première, ni la dernière du genre. C’est la rançon que le Maroc paye pour avoir respecté les principes de transparence et de régularité. Si la parole était confisquée et muselée, comme elle l’est chez nos voisins, en Algérie où les manifestations sont réprimées et écrasées, comme celles des médecins il y a quelques jours, le procès de Gdeim Izik serait devenu une parodie voire une farce.
Erreurs et vices insinués
Les avocates qui viennent d’être refoulées, l’ont été dans les règles de l’art, juridique et légal s’entend. Elles confondent leur pseudo métier avec leur engagement militant et, sans aucun scrupule, elles affichent leur mépris de la loi, doublé d’une méconnaissance avérée et grave des règles de justice. Elles oublient que, de l’avis même de ces détenus, les conditions qui leur sont réservées ne laissent aucunement à désirer, respectent les règles de séjour carcéral ? Passe encore, les erreurs volontaires ou les vices insinués sur cette affirmation que « le Maroc compte actuellement 2500 prisonniers sahraouis, dont au moins 300 mineurs, détenus pour des motifs sécuritaires dans des prisons et centres de détention gérés par les Renseignements Généraux (RG) du Maroc qui sont un service secret de renseignement faisant partie de la DGSN, la police marocaine. » !
Est-ce possible, une telle et significative ignorance des mécanismes d’un Etat, de ses institutions et de la règle de droit ? « Des centres de détention gérés par les Renseignements généraux…. » ! Et la Justice, l’appareil judiciaire avec ses procureurs, ses juges, ses magistrats, enfin l’Administration pénitentiaire avec ses corps de fonctionnaires ? Voilà qui dénote la mauvaise foi et la volonté des signataires de ce communiqué alambiqué destiné à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, tout simplement pour assouvir cette obsessionnelle propension à présenter le Maroc sous le visage d’une dictature policière ?
L’autre mensonge qui n’a d’autre objectif que de fourvoyer l’opinion mondiale est celui de nous apprendre – à notre corps défendant – que « le Maroc refuse la décision du 30ème Sommet de l’Union africaine qui lui demande formellement en tant qu’Etat membre de permettre à la mission d’observation de l’UA de retourner au Sahara occidental , de permettre également un suivi indépendant des droits de l’Homme dans le territoire occupé ». L’ineptie est d’autant plus ahurissante qu’elle ne laisse pas de surprendre, tant l’irascible mauvaise foi des ses auteurs est criarde.
En fait, les dédits avocats ignorent que le dossier du Sahara marocain est depuis 1991, notamment, du seul ressort des Nations unies, qui le gèrent conformément aux diverses et pertinentes résolutions votées par le Conseil des Nations unies, en conséquence ni l’Union africaine, ni aucune autre institution n’est autorisée à s’en occuper.
Le dossier du Sahara relève de l’ONU et jamais de l’UA
Les efforts désespérés du polisario et du gouvernement algérien pour le détourner et le confier à l’Union africaine resteront d’autant vains et voués à l’échec que le Maroc, premier concerné dans cette affaire, s’y opposera de toutes ses forces. Les précédentes tentatives de ce genre, consistant à nommer le Mozambicain Joaquim Chissano, ancien président de l’UA entre 2003 et 2004, en qualité de son émisssaire pour le Sahara auprès de l’ONU dans le but affiché de ramener le dossier dans le giron de l’organisation panafricaine sont nulles et non avenues. Et la dernière Résolution 2351, adoptée par le Conseil de sécurité en avril 2017 est édifiante à cet égard, elle ne fait planer aucun doute sur la mission confiée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Preuve en est que la Russie, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, vient de proclamer son soutien à une solution politique dans le cadre des Nations unies et non d’une autre organisation. C’est la seule et claire réponse qu’un Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères, vient de recevoir lors de sa visite à Moscou lundi 19 février. Et la solution politique, c’est évidemment le plan d’autonomie soumis par le Maroc au Conseil de sécurité en avril 2007 qui demeure la seule solution « crédible » et « sérieuse », qui implique également et surtout la présence de l’Algérie, si projet de pourparlers il y aura…
L’assertion des avocats français concernant l’ONU qui « considèrerait le Sahara occidental comme un territoire non autonome, occupé depuis 1975 par le Maroc, non reconnu comme une puissance administrante … » , il convient de répliquer que le verdict rendu en octobre 1975 par la Cour de justice de La Haye a été on ne peut plus clair : il souligne la preuve intangibles des liens juridiques et historiques entre les populations sahraouies et le Royaume du Maroc. Sauf à vouloir encore dénier la force de la loi et la valeur juridique de la Cour de La Haye, la question a été tranchée.
L’histoire et la mémoire nous montrent cette imbrication historique et juridique entre le Maroc et ses populations des provinces du sud, bien avant que l’Algérie n’existât et n’ait vu le jour en tant qu’Etat indépendant…Quant au polisario, mystification du siècle, crée par les services de Franco et de Boumediene en 1973, il n’a jamais existé avant que ces deux derniers – complices antinomiques, l’un fasciste et l’autre pseudo révolutionnaire – n’aient cédé à leur ambition expansionniste contradictoire.
Et les camps de séquestration de Tindouf ?
Tout ce qui s’écrit sur ce dossier en provenance de l’ACAT et d’autres associations qui lui sont liées et identifiées, relèvent manifestement du fantasme, de l’ignorance effrayante et d’une médiocrité rampante. Paradoxalement, ces organisations qui se noient dans les proclamations vertueuses de prétendues violations des droits de l’Homme par le Maroc au Sahara, ne se sont jamais, au grand jamais préoccupées pourtant des réelles violations et du martyre de nos frères sahraouis parqués dans les camps de Tindouf Lahmada, sous les miradors de la honte, croupissant dans des geôles abyssales, privés de leur nourriture détournée, violés et séquestrés ! Le HCR ( Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés), autrefois dirigé par Antonio Guterres, a désespéré des décennies durant avant d’obtenir l’autorisation de visiter les camps de détention de nos frères sahraouis, et y identifier les authentiques sahraouis de ceux qui ne le sont pas !
Si violations des droits de l’Homme il y a, c’est bel et bien à Tindouf et non au Maroc, qu’elles sont commises. L’Etat marocain n’a de cesse d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la dégradation persistante des conditions de détention des sahraouis marocains incarcérés à Tindouf, du détournement, rapports à l’appui, des soutiens en vivres qui leur sont destinés.
Le collectif des avocats qui croit dénoncer à tout va le Royaume du Maroc, pèche en somme par excès d’unilatéralisme, et par la volonté affichée de masquer une réalité d’autant plus tangible, à savoir la marocanité irréversible de notre Sahara, qu’elle contredit le mirage fantasmatique de l’expansionnisme algérien qui est à sa diplomatie ce que le ressort est à une folle mécanique.
Faire feu de tout bois, intriguer et comploter, mobiliser des sommes colossales dans la propagande et la mobilisation des ONG caricaturales comme l’ACAT ou les avocats véreux, dénigrer le Maroc sont devenus les mécanismes d’une diplomatie à bout de souffle, rageusement tournée depuis des années et sans varier contre le Maroc qui engrange succès sur succès.