Nécessité de renforcer les droits de la famille et de la femme
Dans son discours à l’occasion de la fête du trône, le Souverain a mis le point sur la problématique des lois constitutionnelles concernant les femmes, mais aussi sur l’état d’avancement du code de la famille, en vue d’obtenir une égalité, visant à garantir à la femme ses droits. A cet égard, « Nous appelons à l’opérationnalisation des institutions constitutionnelles concernées par les droits de la famille et de la femme et Nous demandons que soient mis à jour les dispositifs et les législations nationales dédiés à la promotion de ces droits. », déclare le souverain dans son discours.
Malgré les efforts fournis et les réformes adoptées, en vue de lutter contre l’inégalité et la discrimination de la femme, le Maroc se trouvent dans une situation d’inadéquation, en effet il s’agit d’une absence d’homogénéité ente les lois adoptées dans ce sens et ce qui se passe dans la société.
L’évolution des droits de la femme est caractérisée par 2 principales phases, celle de 2004 avec le nouveau code de la famille, et la deuxième phase datant de 2011 et la nouvelle constitution. Certainement donc dans les dernières années la femme est devenue plus indépendante, et sa contribution dans le marché de l’emploi est plus marquante qu’auparavant, sauf que sa présence dans les postes de décisions demeure toujours très minuscule, par rapport à ceux réservés aux hommes. Et c’est ici où la question de parité s’impose, pour expliciter ce qui est implicite dans ce volet.
En dépit de cette évolution, et les articles donnant à la femme le droit à l’égalité, en octobre 2015, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), a estimé dans son rapport sur la parité que « la législation successorale inégalitaire participe à augmenter la vulnérabilité des femmes à la pauvreté. »
A cet égard, l’amélioration de la contribution de la femme au secteur économique est nécessaire, et doit impérativement se développer, surtout qu’il s’agit de l’un des buts du Nouveau Modèle de Développement (NMD), sauf que la mobilisation doit comporter les deux genres, comme a souligné le souverain : « A l’évidence, nous ne pourrons relever les défis internes et externes que si nous allions esprit d’initiative et résilience. Il nous sera ainsi possible de consolider la stabilité sociale, d’améliorer la condition de la femme et de la famille, de renforcer les capacités de l’économie nationale », affirme le roi Mohammed VI.
Il s’agit donc d’un encouragement pour favoriser l’intégration de la femme dans l’évolution du pays en générale, ainsi que sur le marché de l’emploi. Selon une étude menée par le ministère de l’Économie et des finances (Direction des études et des prévisions financières-DEPF), il est prévisible d’obtenir dans les horizons de 2035, un pourcentage de 45% de femmes en activité, ceci dit, la femme participera avec 5% de plus dans la croissance PIB par habitant (PIBH) entre 2022 et 2035.
La femme est alors considérée comme acteur majeur dans l’évolution économique du pays, sa faible contribution dans le marché de l’emploi, coûte un déficit dans le développement du niveau de vie dans le royaume. Notre ambition est de poursuivre l’édification d’un Maroc avancé et fort de sa dignité. Aussi est-il indispensable que tous les Marocains, hommes et femmes, prennent une part active à la dynamique de développement.
C’est dans cet axe que nous pouvons constater un paradoxe, montrant que seuls 22 % des femmes sont en activité et ce, d’après des statistiques publiées en 2021 par le Haut-commissariat au Plan.
D’après les mêmes chiffres de la note sur la situation de la femme vis-à-vis du marché du travail du HCP, la femme dirigeante représente 17,3%, dans le secteur des services, et 13,8% dans celui du commerce, pour ce qui est des responsabilités dans la fonction publique, la femme est présente avec un taux de 23,5%. Or, l’agriculture, forêt et pêche a été qualifié le secteur qui comporte le plus de femmes avec plus de 42,4%, et comme a souligné le souverain « C’est pourquoi Nous insistons une fois encore sur la nécessité que la femme marocaine apporte son plein concours dans tous les domaines ».
Néanmoins, le parcours d’évolution qu’a connu la situation de la femme, certains freins se posent toujours sur ce chemin, à savoir l’analphabétisme, qui forme un blocage pour l’amélioration des conditions de la femme, cependant il est nécessaire de répondre à l’égalité d’accès à l’enseignement.
La société est aussi l’un des facteurs qui peuvent être un frein pour le développement de la femme, comme le mariage des mineures, soit 30.000 filles se marient chaque année, ainsi parmi les freins nous constatons la violence, sachant que 57% de la population féminine a était victime un acte de violence, comme le montre les statistiques du HCP.