Négociations post-Brexit: L’UE vise un accord commercial « ambitieux » avec Londres
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné, mardi, l’importance pour l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni de viser un accord de libre-échange post-Brexit « ambitieux« .
« Bien sûr, le Royaume-Uni peut décider de se contenter de moins, mais je pense personnellement que nous devrions être beaucoup plus ambitieux« , a affirmé Mme von der Leyen qui s’exprimait devant le Parlement européen, réuni en plénière à Strasbourg.
« Nous ambitionnons l’absence de droits de douane, zéro quota et une relation commerciale pour tous les biens, quelque chose que nous n’avons jamais proposé à qui que ce soit d’autre« , a assuré la présidente de l’exécutif européen.
Elle s’est dite ainsi pour « un nouveau modèle de commerce, une ambition unique en termes d’accès au marché unique« , tout en mettant en garde le Royaume-Uni que « cela nécessiterait des garanties contre la concurrence déloyale et la protection des normes sociales, environnementales et de consommation« .
Mme von der Leyen a en particulier critiqué les derniers propos du Premier ministre britannique Boris Johnson qui a évoqué « un modèle australien » pour la future relation avec l’UE, affirmant que « l’Union européenne n’a pas d’accord commercial avec l’Australie, nous suivons actuellement les règles de l’Organisation mondiale du Commerce« .
« Si c’est cela le choix britannique, on est d’accord, mais, en réalité, nous sommes justement à un moment où nous nous sommes mis d’accord avec l’Australie pour mettre un terme à cette situation et travailler à un accord commercial avec eux« , a-t-elle conclu.
Le gouvernement britannique avait indiqué lundi qu’il comptait « introduire des contrôles sur les importations de biens européens à la frontière à l’issue de la période de transition le 31 décembre 2020« , consécutive à sa sortie de l’UE, effective depuis le 31 janvier, insistant sur l’importance de traiter « tous nos partenaires de manière identique alors que nous commençons à négocier nos propres accords commerciaux avec des pays partout dans le monde« .
En plus de l’Australie, le Royaume-Uni compte notamment nouer des accords commerciaux avec les Etats-Unis et le Japon.
Le 31 janvier, les Britanniques avaient quitté officiellement l’UE après 47 ans de mariage tumultueux.
Londres et Bruxelles devront désormais définir les termes de leur partenariat futur au cours de la période de transition post-Brexit de 11 mois (jusqu’au 31 décembre 2020). Cette période pendant laquelle le Royaume-Uni sera toujours considéré comme membre du marché intérieur de l’UE et de l’union douanière et continuera d’appliquer les règles européennes sans pour autant siéger dans les organes institutionnels de l’Union, sera charnière pour permettre aux deux parties de trouver un accord sur leurs relations post-Brexit.