Nicolas Maduro « n’est pas un démocrate égaré, il est un dictateur »
Le ministre chilien des Relations extérieures, Roberto Ampuero, a indiqué mardi que Nicolas Maduro « n’est pas un démocrate égaré » mais « un dictateur », en réaction à l’annonce de l’absence du Chili de la prochaine réunion du Groupe de contact au sujet de la crise au Venezuela.
Le Chili avait déjà eu des contacts avec Nicolás Maduro, mais ceux-ci avaient échoué car « il n’est pas un démocrate égaré, il est un dictateur, il ne conçoit pas qu’il doit céder le pouvoir et il a lui-même annoncé qu’il souhaitait rester jusqu’en 2025 », a affirmé le ministre chilien qui a pris part, lundi à Ottawa, à la réunion d’urgence du Groupe de Lima.
Le Chili est toujours disposé à dialoguer, mais pour pouvoir dialoguer, « la tenue immédiate, le plus tôt possible, des élections est nécessaire afin que les Vénézuéliens puissent décider », a affirmé le chef de la diplomatie chilienne, cité par un communiqué de son département.
A son avis, cette volonté est contradictoire avec le délai de travail fixé par le Groupe de contact, qui s’est donné un délai de 90 jours pour remédier à la crise au Venezuela et qui n’a pas conditionné le dialogue à de futures élections dans le pays caribéen.
« Trois mois, c’est trop pour le peuple du Venezuela », a-t-il martelé, tout en rappelant que le Chili soutient la volonté des Vénézuéliens et le président par intérim Juan Guaidó.
→ Lire aussi : Venezuela : large soutien international à Juan Guaido
Cherchant une sortie à la crise vénézuélienne, un groupe de contact formé par l’Union Européenne et quatre pays d’Amérique latine (Bolivie, Costa Rica, Équateur et Uruguay) tiendra une première réunion jeudi prochain à Montevideo avec le soutien de Nicolas Maduro, alors que Juan Guaido a réaffirmé qu’il n’y participera pas tout en dénonçant un « faux dialogue ».
Lundi, le Groupe de Lima avait appelé l’armée vénézuélienne à rejoindre le président par intérim reconnu par plusieurs pays, l’opposant Juan Guaido, tout en précisant que le groupe appuie un changement de gouvernement « sans usage de la force ».
Dans une déclaration adoptée à l’issue de leur rencontre lundi à Ottawa, onze des 14 pays qui composent le groupe –dix pays latino-américains ainsi que le Canada- ont exhorté les forces armées nationales du Venezuela à « démontrer leur solidarité » à Juan Guaido, soulignant toutefois l' »importance d’un processus pacifique ».
Ils ont souhaité que la transition démocratique dans ce pays se fasse « rapidement » mais sans violence, ni ingérence étrangère armée, appelant les forces vénézuéliennes « à ne pas s’opposer à l’entrée et au transit d’assistance humanitaire aux Vénézuéliens ».
Dans leur déclaration, les onze membres signataires, s’inquiétant de la situation humanitaire au Venezuela ont jugé « impératif que l’accès à l’assistance humanitaire soit garanti pour répondre aux besoins urgents des Vénézuéliens ».