Niger : Bâtir la paix et la sécurité, un impératif pour la refondation nationale
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Niamey. De notre envoyé spécial Soufiane Guellaf
Au cœur des Assises Nationales pour la Refondation du Niger, une session s’est tenue lundi 17 février au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi. Dédiée aux enjeux de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale, cette rencontre a réuni des figures de premier plan, dont l’ancien ministre et expert en gestion de crise, Idi Ango Omar, fervent défenseur d’une approche concertée pour reconstruire un Niger stable et uni.
Dans un pays marqué par des tensions persistantes et des séquelles profondes laissées par les conflits, la Sous-commission Thématique N°1, dédiée à la paix et à la cohésion sociale, s’est imposée comme un pilier fondamental des travaux en cours. Chargée d’identifier les mécanismes permettant d’instaurer un climat apaisé et propice à la reconstruction, elle vise à jeter les bases d’un dialogue inclusif, impliquant toutes les composantes de la société nigérienne.
Dès l’ouverture de la session, Idi Ango Omar a rappelé que la quête d’une paix durable ne pouvait se faire sans un effort collectif et une volonté sincère de dépassement des clivages. “Il ne peut y avoir de réconciliation nationale sans une écoute attentive et un respect mutuel des différentes sensibilités. C’est ensemble que nous devons construire des solutions viables, loin des postures radicales”, a-t-il insisté.
Mais avant d’envisager une quelconque réconciliation, un impératif s’impose : garantir la sécurité du pays. “Tant qu’il n’y a pas de sécurité, rien ne peut se faire”, a martelé Idi Ango Omar, mettant en lumière la nécessité d’un cadre stable pour permettre la mise en œuvre effective des réformes. Cette priorité absolue, inscrite en tête de l’agenda des discussions, témoigne de la conscience des responsables quant aux défis sécuritaires qui entravent toute perspective de refondation nationale.
L’expert a ainsi plaidé pour une approche méthodique et pragmatique, axée sur des solutions concrètes plutôt que sur des discours excessifs. “Nous devons éviter les qualificatifs superflus et nous concentrer sur des actions tangibles, capables de garantir un avenir meilleur à notre nation”, a-t-il souligné.
Au-delà des mesures sécuritaires, la réconciliation nationale suppose une reconnaissance des préjudices passés et une prise en charge adéquate des injustices subies par certaines communautés. “Un peuple ne peut avancer sereinement si les blessures du passé restent béantes”, a affirmé Idi Ango Omar, insistant sur la nécessité d’un travail de mémoire et de réparation.
Dans cette optique, il a proposé un cadre structuré de débats, qui commencerait par une évaluation des fractures sociales et des tensions intercommunautaires avant de s’orienter vers des solutions durables. “Nous devons d’abord comprendre les origines des divisions pour mieux construire une cohésion nationale forte et pérenne”, a-t-il expliqué.
Cette session des Assises Nationales marque ainsi un moment clé dans le processus de refondation du Niger. En plaçant la paix et la sécurité au cœur des priorités, les participants affichent une volonté ferme de reconstruire un pays où le dialogue et la justice priment sur les antagonismes.
Toutefois, au-delà des discours et des engagements, la réussite de cette entreprise dépendra de l’application effective des résolutions adoptées. Les défis restent immenses, mais cette dynamique collective pourrait bien constituer le premier pas vers un Niger apaisé et résolument tourné vers l’avenir.