Nisrine Iouzzi: « Le port Dakhla Atlantique, pôle géopolitique pour l’intégration africaine du Maroc »

Nisrine Iouzzi, Directrice de l’Aménagement du Port Dakhla Atlantique, a présenté une communication sur le thème « Port Dakhla Atlantique : Un hub régional pour le commerce et la connectivité en Afrique atlantique » à l’occasion de la 3e édition du Forum MD Sahara, organisé le 10 et 11 mai 2024 à Rabat, sous le thème « Façade atlantique 2030 : Une Vision Royale pour une ère de connexion et de prospérité transcontinentale ». Au début de son intervention, l’intervenante a tenu à féliciter Maroc Diplomatique pour avoir intégré le projet portuaire de l’Atlantique dans les débats de ce panel.

Dans son intervention, Mme Iouzzi a souligné l’importance du projet portuaire et de l’infrastructure portuaire, qui s’inscrit dans la Vision Royale, ainsi que dans le cadre de la réalisation du projet en lien avec la vision et l’initiative de l’Alliance Transafricaine pour les pays de l’Afrique de l’Ouest et pour les pays du Sahel. Ainsi, le port Dakhla Atlantique constitue aujourd’hui une infrastructure portuaire répondant à plusieurs objectifs, déclare-t-elle.

« C’est une infrastructure multidimensionnelle, car elle s’inscrit dans la vision géopolitique relative à l’intégration du Maroc en Afrique et à l’intégration africaine de manière générale, mais aussi parce qu’elle trouve son sens dans la vision stratégique portuaire et l’établissement de ports. »

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En effet, l’intervenante a mentionné l’importance de l’infrastructure portuaire, notamment au Maroc, précisant que grâce au port Tanger Med, le Maroc figure aujourd’hui parmi les Top 20 en termes de connectivité maritime, confirmant ainsi que le Maroc est une nation maritime, non seulement de par ses 3500 km de côtes, mais aussi parce que ses côtes sont jalonnées de ports. Il y a plus d’une quarantaine de ports, avec une capacité portuaire dépassant 300 millions de tonnes par an, une capacité en termes de conteneurs EVP de 20 pieds qui excède les 11 millions d’EVP, ainsi qu’une capacité pour les passagers dépassant les 15 millions.

« Je tiens donc à rappeler ces chiffres pour souligner l’importance de notre nation maritime, engagée à l’international en termes de transport maritime, et en lien avec notre vision pour la réalisation du port Dakhla Atlantique dans cette dynamique. »

Le port Dakhla Atlantique, tout comme le port Tanger Med, le port Nador West Med, le port de Safi, celui de Casablanca, ou encore celui de Jorf, tous les ports du Maroc, qu’il s’agisse de ports commerciaux, de pêche ou de plaisance, témoignent de la cohérence en termes de réponse du Maroc à une offre portuaire. À travers ses capacités portuaires, le pays répond aux besoins du marché des trafics internationaux, notamment le trafic mondial en termes de transport maritime.

Concernant les atouts de l’infrastructure particulière de Dakhla Atlantique par rapport aux autres ports du royaume, l’intervenante évoque les synergies possibles et nécessaires avec d’autres ports africains. Elle s’interroge sur la préexistence de l’idée de se projeter vers l’avenir à travers des synergies directes avec d’autres ports du continent. Mme Iouzzi confirme qu’un port n’est jamais une fin en soi, mais qu’on crée un port pour connecter la terre à la mer, les continents entre eux, et bien sûr les pays. Ainsi, la question de la connectivité est en quelque sorte la colonne vertébrale de la création d’un port ou d’une infrastructure portuaire.

Lorsqu’on évoque le port Atlantique, on parle d’une capacité portuaire de 35 millions de tonnes et de 1 million d’EVP, ainsi que d’une diversité en termes de types de trafic qui seront traités au sein du port, y compris les énergies renouvelables, qui ont un potentiel énorme, notamment dans la région de Dakhla, offrant aujourd’hui une opportunité pour le développement de ce segment d’activité reconnu à l’échelle internationale.

Le fait de disposer d’une infrastructure portuaire moderne, qui évoluera en fonction des besoins exprimés, servira bien sûr les demandes et aussi les stratégies sectorielles, ainsi que les différents types de trafic.

Pour le Maroc, sa position géographique est très privilégiée en Afrique. Cette position va assurer et faciliter les échanges avec les ports de l’Afrique de l’Ouest et sera une porte au service des pays du Sahel, qui n’ont pas de façade maritime.

En termes de jargon de l’Organisation maritime internationale, Mme Iouzzi précise que les États côtiers sont considérés comme privilégiés car ils disposent de façades maritimes. Aujourd’hui, le port Atlantique est un port sur la façade atlantique africaine, offrant cette infrastructure aux pays du Sahel pour leur permettre d’avoir un point d’entrée et de sortie pour leurs marchandises. De plus, concernant la question du financement, l’intervenante déclare que tous ces projets devront être financés d’une manière ou d’une autre et que le rôle potentiel du marché des capitaux sera déterminant à cet égard.

Quant au Gazoduc Maroc-Nigeria, elle le voit comme un levier de développement et d’intégration régionale. C’est une énergie propre qui alimentera tous les pays qui sont aujourd’hui soit importateurs, soit carrément en déficit d’énergie. Elle rappelle ainsi qu’il y a plus de 600 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’électricité et que de grands potentiels existent mais ne sont pas encore exploités

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