Le niveau de développement local au niveau national atteint 0,70% en 2014
L’indice multidimensionnel du développement local (IDLM) s’est établi en 2014 à 0,70% au niveau national, enregistrant un déficit en développement qui s’élève à une moyenne de 30%, selon une étude présentée, jeudi à Rabat.
Le taux de développement local dans le milieu urbain est 1,3 fois plus grand dans le milieu rural, ce qui correspond à un déficit en développement presque deux fois plus grand dans le monde rural (41,4%) que dans les villes (21,8%), relève l’étude présentée par le chef du pôle enquêtes et méthodes relevant de l’Observatoire national du développement humain (ONDH), Abdelkader Teto, lors d’une conférence-débat, organisée par l’Observatoire autour de l’adoption de l’indice multidimensionnel du développement humain au niveau local.
A l’échelle régionale, le niveau de développement est significativement inférieur à la moyenne nationale de l’IDLM (0,70) dans les régions de Drâa-Tafilalet, Béni Mellal-Khénifra, Marrakech-Safi et Tanger-Tetouan-Al Hoceima. Le sous-développement de ces régions est attribué, en premier lieu, à leurs zones montagneuses, difficilement accessibles et sous-équipées en infrastructure sociale, a expliqué M.Teto.
Par ailleurs, les régions relativement développées sont Laâyoune-Sakia El Hamra, Casablanca-Settat, Eddakhla-Oued Eddahab, et Rabat-Salé-Kénitra. Les régions du sud, tout comme l’axe Kénitra-Casablanca se détachent ainsi, de par leurs performances économiques et sociales, du reste des régions, a-t-il dit, ajoutant que les régions dont le niveau de développement est proche de la moyenne nationale sont Guelmim-Oued Noun, l’Oriental, Souss-Massa et Fes-Meknés.
M.Teto. a, par la même occasion, mis en exergue l’importance de l’IDLM, en tant qu’indice utile à l’amélioration du niveau de développement humain équilibré, à travers le ciblage géographique beaucoup plus fin et nettement plus performant en vue d’identifier les déficits à l’échelle territoriale.
Cet indice, dont les résultats ont été dévoilés, lors d’une rencontre consacrée à la présentation de la cartographie du développement local multidimensionnel, sur la base d’indicateurs de développement communaux, provinciaux et régionaux, établie à partir du recensement général de la population et de l’habitat 2014, et en se basant sur des références internationales, résume le progrès cumulé au niveau de six dimensions de développement, à savoir la santé, l’éducation, l’emploi, le logement, l’accès aux services sociaux et le cadre de vie des ménages et permet ainsi d’identifier les déficits socio-économiques à l’échelle territoriale (région, province et commune) dans ces dimensions.
La présente étude a, également, fait état d’importantes disparités géographiques enregistrées, à partir de six dimensions du développement fondamentales, d’où l’intérêt de la prise en compte des dimensions non monétaires du développement dans tout diagnostic des besoins insatisfaits de la population.
Les indices de la pauvreté monétaire ne rendent pas compte de la satisfaction des dimensions fondamentales de la qualité de vie telles que la santé, le logement ou encore l’emploi de l’accès aux services sociaux, ajoute la même source.
Le responsable a, dans ce cadre, souligné l’importance de classifier les communes selon un double critère unissant la pauvreté monétaire et le développement humain local, permettant de disposer d’un outil de ciblage multidimensionnel des programmes sociaux afin d’améliorer les politiques publiques en la matière.
Selon la cartographie de l’indice ainsi configuré, se limiter au taux de pauvreté monétaire pour cibler les ressources publiques revient à exclure au moins 372 communes de leur droit au développement humain. Bien qu’elles affichent des taux de pauvreté inférieurs à 5 %, ces communes figurent parmi les territoires les moins développés au Maroc.
D’importantes disparités territoriales caractérisent le développement des régions, provinces et communes du Royaume et sont dues à un développement de quatre vecteurs, à savoir l’éducation, l’économie sociale, les services sociaux et la santé. L’allègement des déficits dans ces domaines, à l’aide d’un ciblage multidimensionnel des localités les plus déficitaires, induirait un développement territorial socialement équilibré.
L’Observatoire national du développement humain, selon le décret n° 2-08-394 du 23 octobre 2008 a pour mission permanente d’analyser et d’évaluer l’impact des programmes de développement humain mis en œuvre et de proposer des mesures et des actions qui concourent à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale de développement humain, notamment dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain.
A cet effet, l’Observatoire est chargé de réaliser des études générales et comparatives, des enquêtes et des expertises sur les données et informations se rapportant au développement humain, notamment celles relatives à la pauvreté, à l’exclusion et à la précarité.
Il a également pour missions d’élaborer des indicateurs spécifiques au développement humain afin d’évaluer l’impact des programmes mis en œuvre ou de mesurer l’effet des actions entreprises sur le territoire national et de proposer les mesures de nature à rendre effective la stratégie de développement humain ou donner aux intervenants dans les politiques publiques de développement humain son avis sur les actions envisagées ou réalisées.
De même, il contribuer au développement de la connaissance et des systèmes d’information par le recueil, auprès des personnes morales de droit public ou privé, nationales et internationales, des données et informations quantitatives et qualitatives en relation avec sa mission et à l’élaboration et la diffusion d’un rapport annuel sur le développement humain dans le Royaume, synthétisant les travaux d’études et d’évaluations réalisés aux niveaux national et régional.