Noureddine Bensouda : « La commande publique, levier pour l’inclusion sociale au Maroc »

Le 26 novembre 2024 marque une étape majeure dans l’évolution de la gouvernance économique et sociale du Maroc, avec la tenue de la première réunion de l’Observatoire marocain de la commande publique (OMCP). Lors de cette rencontre inaugurale, Noureddine Bensouda, président de l’Observatoire, a mis en lumière les ambitions de cette instance stratégique, tout en rappelant les défis qui l’attendent.

Dans son allocution, Noureddine Bensouda a exprimé sa gratitude envers les membres de l’OMCP et les institutions représentées. Il a souligné l’importance de leur engagement dans une démarche collective pour redéfinir et améliorer l’efficacité de la commande publique. Selon lui, cet outil, qui regroupe les dépenses de l’État, des collectivités territoriales, ainsi que des établissements et entreprises publics, représente un levier crucial pour le développement économique et social du pays.

Avec des enveloppes budgétaires prévues de 335 milliards de dirhams en 2024 et 340 milliards en 2025, la commande publique joue un rôle déterminant dans l’encouragement du tissu entrepreneurial, la création de richesses, et la redistribution équitable des revenus. Au-delà de sa portée économique, elle est également essentielle pour répondre aux besoins sociaux en matière d’éducation, de santé, de transport et de bien-être, tout en favorisant l’inclusion territoriale et la préservation de l’environnement.

L’Observatoire, un espace de réflexion et d’action

Créé par décret le 22 avril 2024, l’OMCP s’inscrit dans le cadre des recommandations formulées par plusieurs instances nationales, telles que le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) et la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD). L’Observatoire a pour mission principale de collecter, analyser et publier des données fiables sur les marchés publics. Il vise ainsi à renforcer la transparence, améliorer la performance des politiques publiques et encourager l’innovation et le développement durable dans les processus d’achat.

En rappelant que la commande publique peut orienter les pratiques vers des objectifs de durabilité, Noureddine Bensouda a cité des exemples concrets, tels que la promotion de projets à faible empreinte carbone ou l’utilisation d’eaux usées traitées pour l’irrigation. Il a insisté sur l’importance d’une synergie entre les différents acteurs, incluant décideurs publics, acheteurs publics et opérateurs privés.

Les défis de la collecte et de la gestion des données

Lors de son intervention, le président de l’OMCP a mis en exergue deux défis majeurs.

1. La collecte des données : Actuellement, les données relatives à la commande publique sont éparpillées et souvent peu fiables. L’OMCP doit centraliser et structurer ces informations pour en faire un outil utile de prise de décision. Noureddine Bensouda a insisté sur la nécessité de disposer d’une base de données complète couvrant toutes les entités concernées, y compris les établissements et entreprises publics.

2. La gouvernance des données : L’Observatoire devra garantir une gestion des informations alignée sur les standards internationaux. Un projet d’arrêté est d’ailleurs en cours d’examen pour définir les modalités d’échange des données entre les parties prenantes.

Une vision stratégique pour des objectifs ambitieux

L’OMCP, tel qu’il a été conçu, se donne trois objectifs principaux :

1. Améliorer la compréhension de la commande publique : L’Observatoire devra être un « miroir » fidèle, fournissant une vision claire et objective des dynamiques économiques et sociales des marchés publics.

2. Évaluer l’efficacité et la performance : Par le biais d’études comparatives et d’analyses sectorielles, l’OMCP permettra d’identifier les forces et les faiblesses des politiques publiques et d’orienter les décisions stratégiques en conséquence.

3. Fédérer les acteurs de la commande publique : L’Observatoire se veut un espace de dialogue constructif, favorisant la mutualisation des connaissances et la collaboration entre tous les intervenants.

Noureddine Bensouda a conclu son allocution en rappelant que l’OMCP ne sera ni un organe de réglementation ni une instance de défense d’intérêts particuliers. Il s’agit avant tout d’un outil de réflexion et d’échange, destiné à produire des informations fiables et à proposer des solutions innovantes pour une commande publique efficace et transparente.

L’avenir de l’Observatoire repose sur la mobilisation collective, la richesse des échanges et la capacité à relever les défis complexes liés à la gestion des marchés publics. Avec cette première réunion, l’OMCP ouvre une nouvelle ère pour la gouvernance publique au Maroc, mettant la transparence et l’efficacité au cœur de ses priorités.

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