Nouvelle campagne agricole sous la pression des coûts des intrants
Face à la persistance d’une sécheresse historique qui sévit depuis six ans et à une conjoncture économique marquée par l’augmentation des coûts des intrants agricoles, le Maroc a lancé, sous l’égide du ministre de l’Agriculture Ahmed El Bouari, la campagne agricole 2024-2025. Celle-ci s’inscrit dans un programme de soutien renforcé aux agriculteurs, visant à pallier les effets de la pénurie d’eau et de la flambée des coûts.
Le ministre El Bouari a souligné que ce dispositif s’intègre dans le cadre de la stratégie « Génération verte » 2020-2030, visant une agriculture durable et résiliente. La campagne déploiera une série de mesures clés pour sécuriser les récoltes et soutenir les revenus des agriculteurs à travers des initiatives centrées sur la gestion des ressources en eau, l’approvisionnement en intrants, et le financement des exploitations agricoles.
Au cœur de cette campagne, des actions ciblées visent à atténuer les impacts de la pénurie d’eau. Le programme national d’irrigation complémentaire poursuivra ses efforts pour stabiliser la production céréalière sur 1 million d’hectares d’ici 2030. En parallèle, l’extension de l’assurance multirisque climatique, destinée à couvrir les céréales, légumes et oléagineux jusqu’à 1 million d’hectares, et à maintenir une couverture pour les arbres fruitiers sur 50 000 hectares, offrira une protection accrue contre les aléas climatiques.
Pour encourager la diversité agricole, le ministère mettra à disposition 1,26 million de quintaux de semences certifiées pour couvrir 5 millions d’hectares, incluant des variétés de céréales, fourrages, et légumineuses. Le coût de ces semences sera revu à la baisse pour encourager leur adoption, avec des prix diminués de 3 à 5 % par rapport à l’an dernier.
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Le ministère s’emploie à maintenir un approvisionnement stable en engrais en injectant 650 000 tonnes d’engrais phosphatés et 200 000 tonnes d’engrais azotés sur le marché, stabilisant les prix pour cette nouvelle campagne. Parallèlement, dans le secteur sucrier, un projet d’extension de la culture de la betterave sur 45 000 hectares a été annoncé, accompagné d’une augmentation des prix de la betterave et de la canne à sucre afin d’encourager la production.
Pour soutenir les éleveurs, le gouvernement marocain prévoit de maintenir les subventions pour l’alimentation du bétail et de prolonger les restrictions sur l’abattage de certaines races laitières. Une aide sera octroyée pour l’acquisition de génisses de race pure et de veaux reproducteurs, tandis que l’exonération des droits d’importation sur les bovins à engraisser, pour un quota de 120 000 têtes, restera en vigueur jusqu’à fin 2024, avec possibilité de prolongation en 2025.
Un soutien étendu pour faire face à la crise de l’eau
Afin de garantir une disponibilité suffisante d’eau pour l’élevage, le ministère distribuera 5,2 millions de quintaux d’orge subventionnée et 2 millions de quintaux d’aliments composés, et mettra en place de nouveaux points d’eau pour l’abreuvement des animaux, complétés par des citernes.
Le lancement de cette campagne a rassemblé des représentants des hautes instances agricoles, incluant les gouverneurs, les présidents de conseils régionaux, les membres de la Fédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), ainsi que des délégués du Crédit Agricole du Maroc, de coopératives, et d’associations agricoles. Ensemble, ils ont manifesté leur soutien à cette nouvelle initiative, essentielle pour renforcer la résilience de l’agriculture marocaine face aux enjeux climatiques et économiques actuels.
