Il n’y a pas lieu de parler d’un recul de la liberté de la presse et d’expression au Maroc
« Il n’y pas lieu de parler d’un recul » de la liberté de la presse et d’expression au Maroc, qui a réalisé des avancées concrètes dans ce domaine, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Le Maroc a enregistré une importante avancée dans le classement annuel de Reporters sans-frontières (RSF) ainsi qu’au niveau des pays du Maghreb, a souligné M. El Khalfi, qui répondait à une question sur les rapports de RSF et de Human Rights Watch (HRW) sur la liberté de la presse dans le Royaume, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement, tenu sous la présidence du Chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani.
Le ministre a expliqué, dans ce cadre, que malgré le progrès enregistré par RSF, notamment au niveau des lois relatives à la presse adoptées par le Royaume, le classement de cette ONG demeure « non précis voire injuste » car ne « reflétant pas la réalité de la liberté d’expression dans notre pays ». L’Organisation a classé des pays dans de meilleures positions bien qu’ils font face aux mêmes problématiques et défis que le Maroc, a-t-il fait observer.
Concernant l’organisation HRW, qui a publié ce jeudi un rapport sur le Code de la presse et les amendements apportés à la loi pénale au Maroc, M. El Khalfi a indiqué que cette ONG avait veillé à souligner les aspects positifs du nouveau Code de la presse et le considère comme un pas dans la bonne direction », bien qu’elle estime que cette réforme est « insuffisante » contrairement à d’autres lectures qui refusent de reconnaitre cette ambitieuse réforme du Code de la presse et de l’édition. Il a fait observer, en ce sens, que HRW a mis en avant l’annulation des peines privatives de liberté dans les affaires de diffamation et de publication d’informations erronées, outre le fait que la Justice marocaine est désormais seule habilitée à interdire et à suspendre les journaux. Le ministre a toutefois indiqué que l’ONG n’était pas juste dans son évaluation de la réforme de la loi pénale, précisant que 26 peines privatives de liberté ont été abrogées sur 30 et remplacées par des peines d’amendes. M. El Khalfi a évoqué également des divergences de vues entre le Maroc et l’Organisation en ce qui concerne les restrictions du système juridique relatives aux constantes constitutionnelles de tout pays, faisant savoir que le Royaume s’est basé, à cet effet, sur l’observation 34 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’article 19. Il a expliqué qu’il s’agit d’une observation permettant aux pays d’établir des restrictions liées à la sécurité, l’ordre, la santé et les mœurs publics et de mettre en place des normes « que nous avons respectées ».
Cette démarche a permis de limiter le champ de criminalisation et de réduire les peines , soulignant que le défi et la priorité du gouvernement est désormais de mettre en œuvre ces lois.