OMDH dévoile son rapport sur l’observation qualitative des élections communales du 4 septembre 2015
L’Organisation marocaine des droits humains (OMDH) a présenté, jeudi à Rabat, son rapport sur l’observation qualitative des élections communales du 04 septembre 2015, placé sous le thème: « La ville et les droits de l’Homme dans les programmes électoraux« .
Présenté par le président de l’OMDH, Boubker Largo lors d’une conférence de presse, le rapport évoque l’intégration par les gestionnaires de la chose publique des droits de l’Homme dans leurs programmes électoraux, les raisons de l’abstention politique, l’assimilation par l’acteur politique des dispositions de la Constitution et des chartes et conventions internationales, outre la place des attributions et missions des conseils communaux dans les programmes électoraux. Ce rapport est basé sur un échantillon de huit partis ayant obtenu 200 mille voix lors des dernières élections, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le parti de l’Istiqlal (PI), le Rassemblement national des Indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Mouvement populaire (MP), l’Union constitutionnelle (UC) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS), dans six villes de différentes tailles (Agadir, Tétouan, Oujda, Khénifra, Rabat et Sefrou).
Le rapport s’articule autour de plusieurs axes ayant trait à la participation politique, au contenu des programmes électoraux (la présence des droits dans ces programmes), aux programmes locaux distribués lors de la campagne électorale, à la couverture médiatique de cette campagne, outre les recommandations.
S’agissant de l’abstention, le rapport souligne qu’elle est liée au rôle des conseils élus dans la mesure où la majorité des personnes ayant décidé de ne pas participer aux échéances du 04 septembre 2015 estiment que le rôle des conseils élus est limité (50,16%), les conseils servent l’intérêt des élus (23,78 %) tandis que 26,06 affirment que les conseils servent les citoyens et l’intérêt général.
Le rapport explique l’abstention par des raisons liées aux candidats (l’idée négative sur les élus), l’action politique et les partis politiques (la perte de confiance dans les partis politiques et la multiplication des partis), des raisons techniques telles l’absence de communication, l’opération d’inscription sur les listes électorales, le financement des élections par l’Etat, le mode et la date du scrutin .
S’agissant du contenu des programmes électoraux, le rapport note que le droit à la participation à la gestion de la chose publique et le soutien de la société civile sont présents dans la plupart des programmes des partis. Ainsi, la majorité des partis ont accordé un intérêt au droit à l’information (75 %). En revanche, les valeurs d’égalité et de tolérance sont absentes de ces programmes sauf pour un seul parti.
La sécurité dans les villes fait partie désormais des préoccupations des dirigeants de la chose publique (37,5 %), outre le concept de la bonne gouvernance, alors que le droit à l’éducation n’a pas bénéficié de l’intérêt nécessaire, selon l’OMDH.
Sur le droit à la santé, le rapport révèle que les programmes électoraux se sont contentés d’évoquer la préservation de la santé (62,5pc) sans mettre l’accent sur les outils et les programmes à même de renforcer ce secteur, notant que ces programmes ont accordé un intérêt particulier à la prise en charge sociale des personnes à besoins spécifiques (100 %), suivies par les personnes âgées (62,5 %), les enfants de la rue (50 pc) et les femmes en situation de précarité (37,5 %).
Le rapport relève par ailleurs que les programmes électoraux se sont désintéressés des droits au logement et aux équipements de base (eau, électricité, assainissement liquide et solide).
Au volet du droit à un environnement sain, le rapport révèle que cela a fait l’objet d’un intérêt particulier des programmes électoraux des partis, alors que les droits culturels n’ont pas attiré l’attention des partis politiques dans la mesure où ils n’ont pas dépassé 50 pc dans un seul volet concernant le soutien des festivals culturels et musicaux, 25 pc pour les autres volets et 12,5 pc pour l’amazigh.
Le rapport a abordé aussi le droit au divertissement et à la protection de l’enfance et des jeunes et le droit à l’éducation physique, notant que ce droit a été présent à hauteur de 37,5 pc dans les programmes des partis.
Concernant le droit au travail et au développement économique, le texte souligne que la plupart des programmes électoraux des partis ont souligné l’importance de ce droit sans préciser les modalités de drainer les investissements et les mécanismes pour concrétiser le droit au développement.
L’OMDH a recommandé notamment d’accélérer la mise en œuvre de la loi organique sur la jeunesse et la société civile en vue de favoriser la culture politique, le développement des capacités et la formation des dirigeants de l’avenir.
Maroc Diplomatique avec MAP