Une ONG européenne appelle à lever le siège imposé aux séquestrés de Tindouf
Le collectif des familles de disparus et de séquestrés marocains dans les pénitenciers de Tindouf a appelé à la levée du siège imposé aux populations retenues dans ces camps situés dans le sud-ouest algérien. Dans une lettre adressée au président du réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (EUROMED-Droits), le président du collectif Miloud Khelil exprime sa solidarité avec Euromed-droits suite à l’interdiction dont ont été victimes des membres de cette organisation qui voulaient se rendre en Algérie afin de s’arrêter sur les violations graves commises par les autorités algériennes à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme dans ce pays.
Il rappelle que cette interdiction frappe également les membres du collectif à chaque fois qu’ils demandent à se rendre à Tindouf pour chercher « nos pères, enfants ou membres de nos familles» perdus dans les camps.
« L’Algérie ne permet à personne d’accéder à ces lieux de peur d’être démasquée et pour ne pas lever le voile sur les pratiques barbares et rapporter avec précision au monde entier la situation humanitaire insoutenable des familles séquestrées », lit-on dans cette lettre dont la MAP a reçu lundi une copie. Le collectif rappelle que «ces sahraouis, abandonnés par la communauté internationale ne jouissent d’aucun de leurs droits de réfugié. Ne bénéficient d’aucune liberté d’expression et d’association. Ils sont réprimés dans leur droit d’être en contact direct avec un représentant du HCR ou d’une ONG étrangère sans la présence d’éléments du polisario et sont contraints à ne jamais quitter les camps au risque d’y laisser leur vie et celle des leurs».
«Ces personnes sont objet de chantage et d’intimidation de tout genre. Ils n’ont cessé de souffrir depuis des années de la cruauté et de la violence du polisario», poursuit la lettre, dénonçant «la séparation des familles, l’enrôlement forcé des jeunes et des enfants dans l’armée, l’embrigadement ou encore la soumission au travail forcé » dont sont victimes les séquestrés de Tindouf. «Nos frères marocains sahraouis sont traités de la sorte pour le seul tort de s’accrocher à leur identité marocaine, à leur terre natale au sud du Royaume du Maroc », ajoute le collectif.
Jeudi dernier, l’ONG « Africain développement » a dénoncé devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève, les conditions précaires et sans statut des populations vivant dans les camps de Tindouf, en l’absence de tout enregistrement ou recensement.
Deux jours auparavant, deux autres ONG avaient attiré l’attention du conseil des droits de l’homme sur les pratiques de répression à l’encontre de tous ceux qui osent s’opposer aux thèses séparatistes du polisario dans un climat de totale impunité. L’ONG Il Cenacolo et l’Agence internationale pour le développement (AIDE) ont ainsi énuméré plusieurs cas de détention arbitraire et de disparition forcée en dehors de tout cadre légal.