Une ONG sahraouie interpelle sur le sort des femmes dans les camps de Tindouf
Une ONG sahraouie a mis en avant la situation désespérée des femmes et des filles dans les camps de Tindouf, au sud-est de l’Algérie, où elles sont systématiquement privées de leurs droits les plus élémentaires.
Intervenant dans le sillage de l’Assemblée mondiale des femmes organisée dans le cadre du Forum social mondial (FSM) 2018, dont les travaux se poursuivent jusqu’au 17 mars à Salvador, capitale de l’État de Bahia, Othmane Bentaleb de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEDH) a dressé un portrait sinistre de la situation des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf.
Réduites à de simples « machines à procréer » pour grossir les rangs d’un régime n’ayant cure que de servir ses intérêts, ces femmes endurent moult souffrances en raison de leur état précaire mais aussi en raison de la déportation forcée de leurs enfants vers des pays éloignés pour qu’ils y soient élevés dans l’idéologie de la haine, a déploré le membre de cette association, basée en Espagne.
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Les privations sont telles que les femmes se voient refuser le droit d’élever leurs enfants et le droit à un travail digne, un privilège qui est l’apanage d’aucuns proches des cercles du pouvoir au sein du polisario, a-t-il déclaré à la MAP à l’issue de cette rencontre.
En quatre décennies de privations, de violations des droits les plus élémentaires et de traitements dégradants, les femmes de ces camps forment une génération perdue sans âme ni identité, a estimé l’acteur associatif.
Et d’ajouter que le sort des femmes ne faisant pas partie du cercle des privilégiés est bien pire car elles se trouvent à la merci d’individus voire de groupes criminels organisés, qui exploitent leur misère à des fins lucratives.
Les fillettes, elles aussi, ne sont pas épargnées par des réseaux qui n’hésitent pas à les utiliser pour émouvoir l’opinion publique et collecter des aides humanitaires, qui sont détournées par la suite, a souligné M. Bentaleb, en faisant état d’une absence totale d’horizons pour les femmes dans ces camps.