ONU : La France, l’Allemagne et la GB appellent Israël à renoncer à tout projet d’annexion en Cisjordanie
La France, l’Allemagne et la Grande Bretagne, pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, ont réitéré, mardi, leur appel à Israël à renoncer à tout projet d’annexion de parties de la Cisjordanie occupée, mettant en garde qu’une telle entreprise représenterait une violation flagrante du droit international.
« Comme l’écrasante majorité de ce Conseil l’a rappelé le mois dernier, toute annexion constituerait une violation manifeste du droit international. Elle porterait une atteinte flagrante à l’ordre international dont nous avons ensemble érigé les règles, à commencer par la Charte de cette Organisation, qui pose le principe de non-acquisition de territoires par la force », a souligné d’emblée l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière, lors d’une réunion virtuelle du Conseil de sécurité consacrée à la situation dans la région.
Toute annexion de territoires porterait également « un coup irréversible » au processus de paix, ainsi qu’à la solution des deux Etats, a poursuivi l’ambassadeur français, estimant qu’une telle mesure viendrait « renforcer les ennemis de la paix, au détriment des efforts en vue de parvenir à une paix régionale et au détriment de la sécurité d’Israël ». « L’annexion ne serait dans l’intérêt ni des Israéliens ou des Palestiniens », a-t-il dit.
M. de Rivière a également réaffirmé que la France ne reconnaîtra aucune modification des lignes de juin 1967, sauf celles agréées par les deux parties, conformément au droit international, aux résolutions du Conseil de sécurité comme aux paramètres internationalement agréés sur lesquels repose la solution des deux Etats.
Il a également souligné qu’il est de la responsabilité du Conseil de sécurité de rester mobilisé pour prévenir toute décision d’annexion israélienne en Cisjordanie occupée.
De son côté, le Secrétaire d’Etat allemand aux Affaires étrangères, Miguel Berger, a souligné qu’une annexion israélienne de parties de la Cisjordanie compromettrait gravement, sinon rendrait impossible, la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.
L’annexion aura également des implications fondamentalement négatives pour la sécurité et la stabilité régionales, a averti le ministre allemand, qui a mis en garde Israël qu’une telle entreprise risque aussi d’avoir « des conséquences » sur ses relations avec l’Union européenne et ses Etats membres.
« Cela aurait probablement aussi des implications pour la perspective d’une normalisation et d’un approfondissement plus poussés des relations d’Israël avec les Etats arabes – un processus positif que nous saluons vivement », a dit M. Berger.
Pour sa part, le chargé d’Affaire de la Grande Bretagne à l’ONU, Jonathan Allen, a exprimé la « profonde préoccupation » de son pays par la perspective de l’annexion israélienne. « Non seulement cela nuirait aux efforts de relance des négociations de paix et contredirait le droit international, mais cela aggraverait également la situation sanitaire et humanitaire déjà fragile », a averti le diplomate britannique.
Selon lui, la priorité doit être de prévenir l’annexion et de trouver d’autres moyens pour les parties de s’engager, soulignant que le Royaume-Uni ne reconnaîtra aucun changement aux lignes de 1967, à l’exception de ceux convenus entre les deux parties.
« En fin de compte, nous voulons voir les deux parties faire des pas significatifs vers un règlement juste, équitable et négocié. Comme mon premier ministre l’a dit au Premier ministre Netanyahu et au président Abbas au début du mois, nous voulons voir les Israéliens et les Palestiniens revenir à la table des négociations. Et le Royaume-Uni offre son plein appui pour faciliter ce dialogue », a réitéré M. Allen.
« Le moment est venu pour Israël de dire clairement qu’il ne prendra aucune mesure unilatérale en vue de l’annexion. Le moment est venu pour les deux parties de reprendre leur coopération, notamment en matière de sécurité. Et le moment est venu pour les Palestiniens de tendre la main aux Etats-Unis et à Israël afin que nous puissions commencer le chemin du retour aux négociations », a-t-il dit.
Lors de cette réunion du Conseil, le Coordonnateur spécial des Nations- Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a également plaidé pour une relance des efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien et à mettre en oeuvre une solution à deux Etats.