ONU: le mécanisme d’aide transfrontalière à la Syrie prolongé de six mois
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé de six mois, mardi, le mécanisme d’aide transfrontalière à la Syrie, une durée jugée « insuffisante » par les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France pour planifier correctement l’acheminement de l’aide.
Adoptée par 12 voix sur 15, la résolution, portée par l’Irlande et la Norvège, prolonge ainsi jusqu’au 10 janvier ce mécanisme pour lequel Washington, Londres et Paris demandaient une durée d’un an.
Ce texte prévoit la reprise par l’ONU de l’utilisation du point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière entre la Syrie et la Turquie, qui n’était plus accessible aux Nations Unies depuis dimanche soir après l’expiration de l’autorisation onusienne.
La résolution intègre aussi la possibilité d’une nouvelle extension du dispositif en janvier 2023 pour six mois, sous réserve de l’adoption d’une nouvelle résolution, comme l’avait proposé la semaine dernière la Russie. Elle exige, en plus d’un rapport spécial du Secrétaire général de l’ONU sur les besoins humanitaires, un exposé tous les deux mois sur l’application du dispositif et de celui qui permet l’acheminement d’une aide humanitaire à partir de Damas au travers des lignes de front.
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La résolution réclame par ailleurs d’accentuer les efforts humanitaires dans les domaines de l’eau, d’assainissement, de la santé, de l’éducation, de l’électricité, ainsi que pour des « projets de réhabilitation rapide » en matière d’abris.
Créé en 2014, le mécanisme transfrontalier permet d’acheminer de l’aide humanitaire, sans autorisation de Damas, à plus de 2,4 millions de personnes dans la région d’Idleb (nord-ouest) qui demeure sous contrôle de groupes extrémistes et des rebelles.
Vendredi, Moscou avait opposé son veto à une prolongation pour un an du mécanisme, sous une forme quasi automatique de « six mois + six mois », comme l’ONU en avait décidé il y a un an. En juillet 2021, la prolongation avait recueilli l’unanimité du Conseil de sécurité.
La Russie estime que le mécanisme transfrontalier viole la souveraineté de la Syrie et veut privilégier depuis longtemps l’aide humanitaire à travers les lignes de front à partir de la capitale syrienne. L’ONU considère avoir besoin jusqu’à présent de deux dispositifs pour répondre aux besoins des Syriens.
Avec MAP