Pacifique: Les baleines menacées par le transport maritime du gaz naturel
Une nouvelle étude internationale a mis en garde contre le danger que représente le trafic maritime lié au transport de gaz naturel liquéfié pour la survie des baleines dans le Pacifique. Le transport maritime lié aux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) actuellement en développement à Kitimat, dans le nord de la Colombie-Britannique, augmentera la mortalité des cétacés par collision avec les navires dans la région, a indiqué une étude publiée dans la revue scientifique Endangered Species Research (ESR).
L’étude prédit que 2 rorquals communs et 18 baleines à bosse, deux espèces inscrites sur la liste nationale des espèces en péril, perdraient la vie chaque année à cause d’une collision avec les navires. “Notre étude montre que lorsque le trafic méthanier arrivera, les populations de baleines de la région déclineront”, a indiqué Eric Keen, auteur principal de l’article et directeur scientifique à la North Coast Cetacean Society (NCCS), cité par Radio Canada.
Lire aussi : La température des océans frôle des niveaux record en avril, des scientifiques tirent la sonnette d’ alarme
En 2018, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a estimé la population de baleines à bosse à plus de 4000 individus matures dans les eaux de la Colombie-Britannique, et à moins de 1000 individus matures dans le cas du rorqual commun. Le Comité a souligné que ces deux espèces de cétacés continuent d’être exposées à des risques, notamment les collisions avec des navires.
Le rapport indique qu’une grande source de risque de mortalité pour les baleines vient du projet de terminal d’exportation de LNG Canada, qui devrait accroître le trafic maritime de façon importante dans la région. Les premiers cargos remplis de gaz naturel liquéfié, issu notamment du gazoduc Coastal GasLink, devraient commencer à quitter le terminal de Kitimat à partir de 2025 . LNG Canada prévoit d’exporter 26 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié chaque année, surtout en Asie.
La compagnie estime que, chaque année, 350 de ses cargos transiteront par ce terminal. Selon l’étude, la mesure d’atténuation la plus efficace est une restriction saisonnière des passages dans les zones sensibles. Une réduction de la vitesse réduirait également les risques, particulièrement en rapport avec les collisions avec les grands navires.
Avec MAP