Une paix est inimaginable si l’identité civilisationnelle d’Al-Qods est dénaturée
Il est « inimaginable d’envisager une paix juste à Al-Qods Acharif et encore moins dans toute la région et même dans le monde si l’identité civilisationnelle et le cachet architectural, religieux et culturel d’Al Qods sont dénaturés », a souligné, mardi à Istanbul, le ministre des Habous et des Affaires Islamiques M. Ahmed Toufiq.
« La paix au Moyen-Orient est tributaire d’un Etat palestinien indépendant, viable et territorialement cohérent avec Al Qods Acharif comme capitale », a-t-il affirmé, dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère M. Moha Ouamane, lors du Forum international sur les waqfs d’Al-Qods.
D’où l’urgence de mutualiser les efforts pour faire barrage à toutes les tentatives de judaïsation de cette ville ainsi que les manœuvres visant à en chasser ses habitants et ce, en violation flagrante de la légalité internationale et des résolutions onusiennes qui interdisent toute modification dans les territoires occupées y compris dans la ville sainte d’Al Qods.
Il a noté que le nombre important des participants représentant différentes institutions dans ce forum est la preuve que la communauté internationale est, de plus en plus, sensible à la question d’Al Qods Acharif, berceau des religions monothéistes, faisant valoir que la préservation de son cachet architectural, de ses caractéristiques symboliques et de sa composition démographique est une contribution majeure à l’instauration de la paix.
Relevant que les musulmans sont résolument solidaires et attachés à la défense de la cause palestinienne avec un Etat palestinien indépendant aux frontières de 1967 et ayant pour capitale Al Qods Acharif, le ministre a mis en avant les efforts déployés par SM le Roi Mohammed VI en tant que président du comité d’Al Qods.
Il a indiqué, à ce propos, que le souverain mène des consultations régulières avec le président palestinien, Mahmoud Abbas ainsi que les chefs d’Etat influents et le quartet au Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU et UE), évoquant aussi des entretiens ininterrompus avec le Pape du Vatican, eu égard à sa place spirituelle, à son intérêt pour la paix et à son engagement envers les Lieux saints chrétiens d’Al Qods et la coexistence des différentes religions.
Autant d’initiatives Royales pour inciter la communauté internationale à assumer ses responsabilités en veillant à préserver le cachet civilisationnel d’Al Qods Acharif et son intégrité démographique et aussi à stopper les velléités colonialistes d’Israël qui cherchent à dénaturer le statut juridique de la ville sainte, a-t-il indiqué.
Il a évoqué, à ce propos, le rôle de l’Agence Bayt Mal Al Qods, instrument institutionnel exécutif du comité Al Qods, pour contrer la politique judaïsation et apporter aide et assistance à la population, notamment dans les domaines du logement, l’éducation, la santé et autres prestations sociales.
Et pour pallier à la modicité des contributions dans le budget de cette agence, le Maroc apporte des financements à hauteur de 80 pc, des dons d’institutions et des citoyens marocains qui illustrent leur solidarité inconditionnelle avec les palestiniens, a-t-il relevé, avant d’appeler les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique et de la communauté internationale à apporter leur soutien financier à cette agence.
Un soutien nécessaire à même de permettre la matérialisation de la nouvelle stratégie de développement des secteurs vitaux dans la ville sainte d’Al Qods, a-t-il souligné, notant que cette aide financière renforcera davantage le rôle de l’Agence Bayt Mal Al Qods.
Il est naturel que la poursuite de ces objectifs exige que la contribution du Royaume du Maroc dans le financement du « Plan stratégique pour le développement des secteurs vitaux à Al-Qods » soit évidente à travers son soutien à Bayt Mal Al-Qods, afin de réaliser de nombreux projets dans une perspective de complémentarité et d’intégration des objectifs et réalisations, d’autant plus que personne ne nie la riche expérience de cette agence sur le terrain, un aspect de complémentarité confirmé par la recommandation tendant à associer l’Agence à la Banque islamique de développement dans la mise en œuvre de ce plan.
A l’instar du reste du monde musulman, les populations de l’Occident musulman ont été intimement attachées à Al-Qods Acharif depuis leur conversion à l’Islam, ce qui a donné à cette cité sacrée, aux côtés de la Mecque et de Médine, la place qui lui échoit dans le voyage levantin des Marocains qui y ont réalisé des Wakfs comme ils l’ont fait dans les Lieux Saints.
Ces Wakfs remontent dans le temps bien avant l’ère ottomane, a-t-il rappelé, donnant un aperçu sur la présence des Marocains à Al-Qods Acharif pour des raisons confessionnelles, de connaissances et pour la défense de la ville et des Maqdissis, sur la constitution, depuis les temps les plus reculés, de ces wakfs aussi bien par des Sultans dès les 13 et 14è siècles que par les marocains à l’intérieur et à l’extérieur de la cité ou encore le quartier des Marocains, sur le rôle social des Wakfs et leur statut après la colonisation sioniste.
Et d’indiquer qu’après la confiscation des terres et Wakfs en 1967, Feu SM Hassan II avait alors adressé une lettre au Pape Paul VI afin d’attirer son attention sur la gravité des actions de violation de la sacralité des Lieux Saints par les Israéliens, puis le début de l’action islamique commune avec la tenue de la première conférence du Sommet islamique à Rabat en 1969, jetant les bases de la création de l’Organisation de la Conférence islamique et dont est issue le Comité d’Al-Qods, présidée par le défunt Souverain et par son digne Successeur SM le Roi Mohammed VI, qui accorde une attention particulière à la cité Sainte et à l’Agence Bayt Mal Al Qods, créée en 1998, afin qu’elle concrétise ses objectifs en matière d’appui aux Maqdessis.
Il a également mis en évidence la teneur du discours du Souverain à la Conférence internationale d’Al-Qods (Doha en 2012) appelant à l’élaboration d’une stratégie globale et multidimensionnelle politiquement, diplomatiquement, économiquement, socialement, spirituellement et culturellement et ce, dans le cadre de la cohérence et la complémentarité entre l’action commune arabe et islamique en mobilisant tous les moyens, potentiels et capacités pour défendre cette ville spoliée.