Pandémie: A quand un vaccin anti-Covid ?
Dans le contexte de la pandémie liée au Covid-19, tous les regards se tournent vers un possible vaccin, un sujet désormais au coeur d’une multitude d’articles et d’études scientifiques, au moment où les autorités sanitaires mondiales et l’industrie pharmaceutique multiplient les messages sur les efforts pour parvenir à un vaccin efficace comme seul moyen pour vaincre le virus.
Jeudi, lors d’un second point de presse virtuel sur le sujet, la Fédération Internationale de l’Industrie du Médicament (IFPMA), basée à Genève, a loué le niveau de collaboration inédite entre les fabriquants pharmaceutiques pour contrer le coronavirus. De hauts cadres et représentants de célèbres laboratoires tels que AstraZeneca, Pfizer, Sandoz ou Merck se sont prononcés sur l’état de la recherche en vue de traitements, notamment des antipaludiques, des antiviraux, des anti-inflammatoires et s’intéressent au plasma des patients guéris.
D’après la faîtière de l’industrie pharmaceutique mondiale, plus de 130 thérapies sont à l’étude dans le cadre de la recherche contre le Covid-19. Selon son directeur général, Thomas Cueni, 68 d’entre elles étaient de nouvelles thérapies, les autres étant des médicaments déjà existants dont l’efficacité était testée contre le nouveau coronavirus.
La plupart en est encore aux premiers stades des tests, a-t-il dit, ajoutant toutefois que plus de 25 essais cliniques avaient déjà commencé.
L’Organisation mondial de la santé (OMS) estime que seul un vaccin efficace et sûr permettra de briser la chaîne de transmission du virus et de retrouver la normalité d’avant cette pandémie.
Selon M. Cueni, le développement d’un traitement efficace contre cette maladie devrait aller plus vite.
Dans ce contexte marqué par la course pour trouver un vaccin, le laboratoire américain Gilead a annoncé que son antiviral Remdesivir développé du temps d’Ebola, avait accéléré de plusieurs jours le rétablissement des cas les plus graves dans un grand essai clinique.
Toutefois, certains experts mettent en garde contre une trop grande précipitation à l’heure de trouver un traitement. « Nous devons avoir des essais bien contrôlés », a déclaré Jose Baselga, vice-président exécutif d’AstraZeneca, soulignant qu’il fallait veiller à faire des « essais randomisés avec un contrôle placebo ».
Le dernier décompte de l’OMS du 26 avril fait état de 79 recherches en cours pour un vaccin, dont sept étaient en phase clinique, c’est-à-dire qu’elles avaient commencé des essais sur l’homme afin de vérifier en premier lieu l’innocuité du vaccin et déterminer s’il provoque des effets secondaires. Parmi ces projets se trouvent trois recherches en Chine: celle de Sinovac, celle de CanSino Biological et celle de l’Institut des produits biologiques de Pékin, en association avec l’Institut de Wuhan.
Le 24 avril, l’OMS et ses partenaires ont lancé ACT Accelerator, un projet de collaboration mondiale pour accélérer le développement, la production et l’accès équitable aux nouveaux diagnostics, thérapies et vaccins contre le Covid-19.
Le projet est lancé en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Alliance mondiale pour les vaccins (GAVI) et l’Organisation internationale d’achats de médicaments UNITAID.
«Malgré des procédures accélérées, relève l’institution, le développement d’un vaccin contre le Covid-19 prendra du temps», alors que plusieurs laboratoires ont commencé les essais cliniques sur l’homme, affirmant que ces essais pourraient aboutir d’ici quelques mois.
En Suisse, une équipe de chercheurs du département d’immunologie de l’université de Berne a récemment annoncé travailler sur un vaccin contre le Covid-19 qui serait disponible d’ici l’automne.
Vendredi, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, a confirmé que la pandémie de COVID-19 restait « une urgence de santé publique de portée internationale », un jour après avoir convoqué les experts du comité d’urgence afin d’évaluer l’évolution de la crise sanitaire.
« Nous acceptons l’avis du comité selon lequel l’OMS s’efforce d’identifier la source animale du virus par le biais de missions scientifiques et de collaboration internationale », a déclaré le chef de l’OMS, tout en remerciant le comité pour sa confiance envers l’aptitude de l’OMS à diriger et à coordonner la réponse mondiale à la pandémie.