Parlement : La complaisance des chefs de groupe envers le gouvernement, fortement critiquée
Les partis de l’opposition traversent une période de turbulences, marquée par une incapacité à s’unir pour former un front commun contre la coalition gouvernementale. Cette fragmentation affaiblit leur position politique et s’accompagne de risques de scissions internes dues à des désaccords stratégiques et idéologiques. Par ailleurs, les critiques des dirigeants envers leurs représentants parlementaires, accusés de tenir des positions trop conciliantes, révèlent une tension interne et une divergence sur la stratégie à adopter face au gouvernement.
Plusieurs partis de l’opposition parlementaire ont récemment intensifié une campagne visant à révoquer leurs chefs de groupe à la Chambre des représentants, invoquant ce qu’ils décrivent comme un excès de complaisance envers Aziz Akhannouch, le chef du gouvernement. Cette dynamique s’est exacerbée lors de la séance plénière mensuelle du lundi 10 juin 2024, dédiée aux questions de politique générale adressées au chef du gouvernement. La tension préexistante s’est transformée en une confrontation ouverte.
Les leaders des divers partis non affiliés à la coalition dirigeant le gouvernement exigent désormais que leurs députés adoptent une ligne plus ferme et critique à l’égard de l’exécutif, condition sine qua non pour maintenir leur légitimité parlementaire. Cette poussée vers une opposition plus virulente survient alors que les discussions sur l’évaluation à mi-mandat du gouvernement sont à leur apogée, ajoutant une dimension stratégique et politique à cette lutte interne.
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Les débats au sein des partis d’opposition reflètent un désir croissant de réaffirmer leur rôle de contre-pouvoir face à une coalition jugée complaisante envers ses propres intérêts et ceux de son chef de file. Ces développements pourraient potentiellement redéfinir les dynamiques politiques à la Chambre des représentants dans les mois à venir, influençant les stratégies de chaque faction en vue des prochaines échéances électorales.
De plus, l’attitude prise par les députés dans la formulation de leurs questions au premier ministre ainsi que dans leurs interventions ultérieures n’a pas été convaincante pour leurs chefs de parti, accoutumés à alimenter la rhétorique virulente à l’encontre de l’équipe à la tête du gouvernement.
Dans ce contexte, un exemple frappant émerge des médias : un chef de parti de l’opposition a convoqué le chef de son groupe parlementaire pour le presser de « s’exprimer », arguant qu’il risquait d’être remplacé à son siège par un député plus combatif envers l’équipe dirigeante. Cette démarche illustre la pression croissante exercée sur les chefs de groupe pour adopter une ligne dure vis-à-vis du gouvernement, sous peine de perdre leur soutien au sein du parlement.
Pendant ce temps, du côté de la coalition, les représentants ont utilisé la séance des questions de politique générale pour mettre en avant leur agenda économique. Ils ont insisté sur la priorité accordée à la lutte contre le chômage, le déficit budgétaire et l’inflation par le biais de la promotion et de la stimulation de l’investissement. En critiquant les gouvernements précédents pour l’actuelle crise du chômage au Maroc, ils ont tenté de détourner les critiques et de justifier leur approche politique.
Ces arguments ont non seulement mis mal à l’aise l’opposition, mais ont également provoqué des réactions vives parmi les députés opposants, nombreux à contester les résultats auto-proclamés de la politique gouvernementale, discutés lors du dernier Conseil des ministres. Cette polarisation croissante entre les factions pourrait potentiellement compromettre la stabilité politique à moyen terme, alors que les débats et les tensions continuent de marquer la scène parlementaire marocaine.