Parlement : Le ministre de l’Agriculture sous pression pour démissionner

Lors d’une séance houleuse au Parlement, des parlementaires de l’opposition et de la majorité ont demandé la démission du ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Mohammed Sadiki, à la suite d’une gestion jugée « catastrophique » des prix des moutons pour l’Aïd al-Adha. Cependant, les élus ont dénoncé une spéculation intense orchestrée par des intermédiaires, rendant les moutons inaccessibles pour de nombreux Marocains malgré des importations massives. Ainsi, accusé de favoriser des « marchands de crise », le ministre a été sommé de s’expliquer et de justifier les mesures prises pour contrer cette situation dramatique.

Au Parlement, des parlementaires de l’opposition comme de la majorité ont demandé au ministre de l’agriculture et de la pêche maritime de démissionner au cours d’une séance de questions orales, lundi 24 juin, à la suite de ce qu’ils ont considéré comme une gestion  » catastrophique «  des prix des moutons destinés à être sacrifiés lors de l’Aïd al-Adha.

En effet, les parlementaires ont dénoncé le fait que le ministre n’ait pas anticipé l’intense spéculation provoquée par les intermédiaires (appelés « shanaqa »), à qui l’on doit les prix faramineux imposés, qui sont sans précédent dans de telles situations.

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Ce sont ainsi des centaines de milliers de marocains qui ont été empêchés d’acheter un mouton, et ce malgré l’importation de l’équivalent de 230 millions de dirhams de moutons, une valeur dont seuls les spéculateurs ont profité.

De son côté, Aicha El Karji, membre de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et Loubna Sghiri, membre du Parti du progrès et du socialisme (PPS), ont vivement accusé Mohammed Sadiki de s’être emparé des marchés marocains au bénéfice de « marchands de crise » qui, selon eux, ont accumulé des profits au détriment notamment de millions de Marocains.

Face à cet « échec total » en matière de gestion des prix des moutons, la représentante de l’Union socialiste des forces populaires ne s’est pas contentée de demander la démission du ministre, mais a exigé également la mise en place d’une enquête afin de connaître les véritables responsables en la matière.  De plus, l’élu du PPS a mis en cause le ministre de l’Agriculture derrière les « larmes des familles marocaines » qui se sentaient abandonnées dans le froid après avoir été incapables de se procurer un mouton pour la célébration de cette fête religieuse.

En outre, les députés des partis majoritaires ont également déploré « l’absence de mesures préventives » en ce qui concerne l’achat de bétail importé, notant que les plus grands profiteurs de ce chaos ont été les négociants et les éleveurs des pays européens, lesquels ont doublé les prix du bétail.

En revanche, dans son intervention, le ministre de l’agriculture a démenti les accusations des députés, expliquant qu’une série d’années de sécheresse a entraîné la diminution du nombre de têtes de bétail. De plus, il a expliqué que son ministère a tout mis en œuvre pour remédier à la situation, en subventionnant les agriculteurs et les aliments pour le bétail et en exonérant les importateurs des taxes et des droits de douane auxquels ils étaient assujettis.

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