« Patriotes pour l’Europe », une nouvelle alliance qui frissonne l’Europe
Trois partis européens de droite radicale ont annoncé la formation d’une nouvelle alliance politique, visant à remodeler l’échiquier politique du continent. Cette coalition regroupe le parti hongrois Fidesz, dirigé par Viktor Orbán, le parti tchèque ANO, et le Parti autrichien de la liberté (FPÖ).
Le leader du FPÖ, Herbert Kickl, a officiellement dévoilé cette alliance, baptisée « Patriotes pour l’Europe« , lors d’une réunion qui s’est tenue à Vienne dimanche dernier. Les chefs de file des deux autres partis, Viktor Orbán et Andrej Babis, étaient également présents à cet événement marquant.
L’alliance repose sur un « manifeste patriotique » commun. Viktor Orbán a exposé les grandes lignes de cette plateforme idéologique, en mettant l’accent sur des objectifs tels que « la paix, la sécurité et le développement ». Ces ambitions contrastent, selon Orbán, avec les conséquences actuelles de « la guerre, la migration et la stagnation », qu’il attribue à « l’élite bruxelloise ».
Le renouvellement et l’élargissement de l’alliance sont d’ores et déjà envisageables. Un communiqué conjoint des trois partis a exprimé l’espoir que d’autres formations politiques européennes se joignent à « Patriotes pour l’Europe » dans les prochains jours. Cependant, l’extension de cette alliance au sein du Parlement européen nécessite le soutien de partis provenant d’au moins un quart des 27 États membres de l’Union européenne. Concrètement, cela implique que « Patriotes pour l’Europe » doit encore rallier quatre partis supplémentaires issus de pays différents pour constituer une faction officielle au sein du Parlement.
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Il est important de noter que deux groupes de droite radicale existent déjà au Parlement européen : le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR), auquel appartient le parti Fratelli d’Italia de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, et le groupe Identité et Démocratie (ID), regroupant notamment le PVV néerlandais et le Rassemblement National français dirigé par Marine Le Pen.
Historiquement, Viktor Orbán et son parti Fidesz faisaient partie du Parti populaire européen (PPE), un groupe chrétien-démocrate, jusqu’à leur départ en 2021. Le timing de l’annonce de cette nouvelle alliance semble stratégique, car la Hongrie assumera la présidence du Conseil de l’Union européenne à partir de lundi prochain, pour une durée de six mois.
Le slogan de cette présidence hongroise, « Rendre l’Europe grande à nouveau », fait explicitement écho à la fameuse campagne de Donald Trump aux États-Unis, « Make America Great Again ». Cette devise souligne l’ambition de la Hongrie de jouer un rôle influent dans les politiques européennes pour les six prochains mois.
Avec cette nouvelle alliance et la présidence hongroise à l’horizon, l’Europe se prépare à une période potentiellement marquée par des changements significatifs et des débats intensifiés sur le futur de l’Union et les valeurs qu’elle promeut. Le développement de cette coalition et ses implications politiques resteront donc des éléments cruciaux à observer dans les mois à venir.